HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre II

τὰς



Texte grec :

[2,1k] Ἰουδαίοις δὲ διὰ τοῦ νόμου οἰκονομικώτατα καταγγέλλεται ἡ εὐτέλεια· μυρίων γὰρ ὅσων ἀφείλατο τὴν χρῆσιν ὁ παιδαγωγὸς αὐτοὺς διὰ Μωσέως, αἰτίας προσάπτων, κεκρυμμένας μὲν τὰς πνευματικάς, ἐμφανεῖς δὲ τὰς σαρκικάς, αἷς καὶ πεπιστεύκασι, τοῖς μὲν ὅτι οὐκ ἔστι δίχηλα, τοῖς δὲ ὅτι τὴν τροφὴν οὐ μηρυκᾶται, τὰ δ´ ὅτι ἄρα οὐκ ἔχει μόνα τῶν ἐνύδρων λεπίδας, ὡς ὀλίγα παντελῶς ἀπολείπεσθαι πρὸς τὴν τροφὴν αὐτοῖς ἐπιτήδεια. Ὧν δὲ ἐφῆκεν ἅπτεσθαι, πάλιν κεκώλυκεν τούτων τὰ θνηξιμαῖα τά τε εἰδωλόθυτα τά τε ἀποπεπνιγμένα· οὐδὲ γὰρ τούτων ψαύειν θέμις. Ἐπεὶ γὰρ ἀμήχανον χρώμενον τοῖς ἡδέσιν ἀποστῆναι τῆς ἀποδοχῆς αὐτῶν, τὴν ἐναντίαν ἀντέθηκεν ἀγωγήν, μέχρις ἂν ἐκλύσῃ τὴν ἐκ τοῦ ἔθους ἐπὶ τὴν ἡδυπάθειαν καταδρομήν. Ἀνθρώποις δὲ τὰ μὲν πολλὰ βλάβην καὶ λύπην ἐνεγέννησεν ἡδονή, δυσπάθειαν δὲ καὶ λήθην καὶ ἀφροσύνην ἡ πολυτροφία ἐντίκτει τῇ ψυχῇ. Εὐαυξῆ δὲ καὶ τῶν παίδων τὰ σώματα γίνεσθαί φασιν εἰς μῆκος ἐπιδιδόντων ἀπὸ τῆς ἐλλειπούσης τροφῆς· οὐ γὰρ κωλύεται τὸ ἀνατρέχον εἰς αὔξην πνεῦμα τῆς πολλῆς τροφῆς ἀντιφραττούσης τὸ εὔπνουν τοῦ δρόμου. Ὅθεν κατηγορῶν τοῦ τρυφῶντος βίου ὁ τὴν ἀλήθειαν ἐζηλωκὼς τῶν φιλοσόφων Πλάτων τὸ ἔναυσμα τῆς Ἑβραϊκῆς φιλοσοφίας ζωπυρῶν· «Ἐλθόντα δέ με», φησίν, «ὁ ταύτῃ λεγόμενος αὖ βίος εὐδαίμων, Ἰταλικῶν τε καὶ Συρακουσσίων τραπεζῶν πλήρης, οὐδαμῶς ἤρεσεν, δὶς τῆς ἡμέρας ἐμπιμπλάμενον ζῆν καὶ μηδέποτε μόνον κοιμώμενον νύκτωρ, καὶ ὅσα τούτῳ ἐπιτηδεύματα συνέπεται τῷ βίῳ· ἐκ γὰρ τούτων οὔτ´ ἂν φρόνιμος οὐδείς ποτ´ ἂν γενέσθαι τῶν ὑπὸ τὸν οὐρανὸν ἀνθρώπων δύναιτο ἐκ νέου ἐπιτηδεύων τοιαῦτα, οὔθ´ οὕτω θαυμαστῇ φύσει κραθήσεται.» Οὐ γὰρ ἄπυστος ἦν ὁ Πλάτων τοῦ Δαβίδ, ὃς ἐν τῇ πόλει τῇ ἑαυτοῦ τὴν ἁγίαν ἱδρύων κιβωτὸν ἐν μέσῃ τῇ σκηνῇ, παντὶ τῷ ὑπηκόῳ εὐφροσύνην ποιήσας λαῷ, «ἐναντίον τοῦ κυρίου διεμέρισεν εἰς πᾶσαν τὴν δύναμιν τοῦ Ἰσραὴλ ἀπὸ ἀνδρὸς ἕως γυναικός, ἑκάστῳ κολλυρίδα ἄρτου καὶ ἐσχαρίτην καὶ λάγανον ἀπὸ τηγάνου». Αὐτάρκης αὕτη ἡ τροφὴ καὶ Ἰσραηλιτική, ἡ δὲ ἐθνικὴ περιττή. «Σώφρων οὐδ´ ἂν μελλήσαι ποτὲ γενέσθαι» ὁ χρώμενος αὐτῇ, τὸν νοῦν ἐγκατορύξας τῇ κοιλίᾳ, τῷ ἰχθύι τῷ καλουμένῳ ὄνῳ τὰ μάλιστα ἐοικώς, ὃν δή φησιν Ἀριστοτέλης μόνον τῶν ἄλλων ζῴων ἐν τῇ γαστρὶ τὴν καρδίαν ἔχειν. Τοῦτον ἐκτραπελόγαστρον Ἐπίχαρμος καλεῖ ὁ κωμικός. Τοιοῦτοι τῶν ἀνθρώπων οἱ εἰς γαστέρα πεπιστευκότες, «ὧν θεὸς ἡ κοιλία καὶ ἡ δόξα ἐν τῇ αἰσχύνῃ αὐτῶν, οἱ τὰ ἐπίγεια φρονοῦντες». Τούτοις οὐκ ἀγαθὰ προεθέσπισεν ὁ ἀπόστολος, «ὧν τὸ τέλος» εἰπὼν «ἡ ἀπώλεια».

Traduction française :

[2,1k] La loi des Juifs leur faisait de la frugalité un des principaux devoirs, et le Pédagogue, par l'organe de Moïse, leur défendit l'usage d'une infmité de choses, défenses dont les motifs spirituels restaient cachés, et dont les causes charnelles auxquelles ils crurent leur étaient ouvertes. Il leur défendit de manger des animaux dont la corne du pied n'est pas fendue, de ceux qui ne ruminent point ; et parmi les poissons, de tous ceux qui n'ont point d'écailles, de sorte que le nombre des animaux à manger est très restreint. II leur défendit encore non-seulement de manger, mais même de toucher les animaux morts, étouffés ou sacrifiés aux idoles. L'habitude des mets délicats étant presque impossible à déraciner, il s'efforce de l'empêcher de naître en contrariant sans relâche ce penchant inné et impétueux de l'homme vers le plaisir. La volupté est presque toujours pour l'homme une source de maux et de chagrins. L'excès des viandes abrutit le corps et hébéte l'âme. On dit que les enfants dont on ne satisfait pas tout l'appétit sont ceux qui croissent et grandissent le mieux, parce que les esprits qui nourrissent le corps y pénètrent et s'y répandent plus facilement ; tandis que l'excès de la nourriture ferme les passages de la respiration. De là vient que Platon a tellement condamné une vie molle et luxurieuse, qu'il semble avoir fait jaillir dans ses écrits quelques étincelles de la vérité des saintes Écritures. Lorsque je fus venu, dit-il, en Italie et à Syracuse, et que j'y eus pris connaissance de cette vie prétendue heureuse qu'on y passe dans des festins continuels, elle ne me plut nullement, comme de manger sans mesure deux fois par jour, ne jamais dormir seul la nuit, et mille autres excès de semblables sortes ; car aucun des hommes qui vivent sous le ciel, quelle que soit l'excellence de son naturel, ne peut être sage et prudent, s'il a pris la funeste habitude de vivre ainsi dans sa jeunesse. Platon avait sans doute appris que le saint roi David, plaçant l'arche sainte dans le tabernacle au milieu de la ville, ordonna des réjouissances publiques et fit distribuer à chaque Israelite un pain cuit sous la cendre et une sorte de gâteau fait à la poêle. Cette nourriture frugale suffit aux Israélites; il faut aux Gentils du superflu. Les gourmands ne s'efforceront jamais d'acquérir la sagesse, parce que leur âme est comme ensevelie dans leur ventre, semblables à ce poisson que les Grecs appellent âne et qui seul entre tous les animaux , au rapport d'Aristote, a le coeur placé dans le ventre. Tels sont ces hommes dont leur ventre est l'unique Dieu; qui font leur Dieu de leur ventre, qui mettent leur gloire dans ce qui devrait les couvrir de honte, qui n'ont de goût que pour les choses de la terre, et à qui l'apôtre prédit un sort funeste par ces paroles : « Hommes dont la fin sera la damnation. »





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Dernière mise à jour : 17/12/2009