Texte grec :
[2,1h] «Καλὸν μὲν οὖν τὸ μὴ φαγεῖν κρέα μηδὲ οἶνον πιεῖν» αὐτός τε
ὁμολογεῖ καὶ οἱ ἀπὸ Πυθαγόρου· θηρίων γὰρ μᾶλλον τοῦτό γε,
καὶ ἡ ἀπ´ αὐτῶν ἀναθυμίασις θολωδεστέρα οὖσα ἐπισκοτεῖ τῇ
ψυχῇ. Εἰ δέ τις καὶ τούτων μεταλαμβάνει, οὐχ ἁμαρτάνει, μόνον
ἐγχρατῶς μετεχέτω, μὴ ἐξεχόμενος μηδὲ ἀπηρτημένος αὐτῶν μηδὲ
ἐπιλαιμαργῶν τῷ ὄψῳ· ὑπηχήσει γὰρ αὐτῷ φωνή, «μὴ ἕνεκεν
βρώματος κατάλυε τὸ ἔργον τοῦ θεοῦ» λέγουσα. Ἀνοήτου γὰρ
σφόδρα θαυμάζειν καὶ τεθηπέναι τὰ παρατιθέμενα ταῖς δημώδεσιν
ἑστιάσεσιν μετὰ τὴν ἐν λόγῳ τρυφήν, πολλῷ δέ ἐστιν ἀνοητότερον
τὰς ὄψεις τοῖς προσοψήμασι δεδουλωκέναι συμμεταφερομένης αὐτοῖς,
ὡς εἰπεῖν, τῆς ἀκρασίας πρὸς τῶν διακόνων. Πῶς δὲ οὐκ ἀχρεῖον
τὸ ἐπανίστασθαι ταῖς κλισίαις, μονονουχὶ τὸ πρόσωπον ταῖς λοπάσιν
ἐπιρριπτοῦντας, καθάπερ ἐκ νεοττιᾶς τῆς κλισίας προκύπτοντας,
τὸ δὴ θρυλούμενον τοῦτο, ἵνα πλανωμένην λάβωσι τὴν ἀτμίδα
διὰ τῆς ἀναπνοῆς; Πῶς δὲ οὐκ ἄλογον τὰς χεῖρας ἐπεμφύρειν τοῖς
ἡδύσμασιν ἢ συνεχὲς ἐπὶ τοὔψον ἐκτείνειν οὐκ ἀπογευομένων, ἀλλ´
ἀφαρπαζόντων δίκην ἀμέτρως καὶ ἀσχημόνως ἐμφορουμένους;
Ἔστι γὰρ ὁρᾶν τοὺς τοιούτους ὑσὶν ἢ κυσὶν διὰ τὴν λαβρότητα
μᾶλλον ἢ ἀνθρώποις ὡμοιωμένους, τοὺς χορτάζεσθαι σπεύδοντας,
ὡς καὶ τὰς γνάθους ἅμα ἄμφω ἐξογκοῦσθαι τῶν περὶ τὸ πρόσωπον
ἀγγείων προσεπαιρομένων, πρὸς δὲ καὶ ἱδρῶτα περιχεῖσθαι τῇ
ἀπληστίᾳ συνεχομένων καὶ ἀσθμαινόντων ὑπὸ ἀκρασίας, ὠθουμένης κατ´
ἔπειξιν ἀκοινώνητον εἰς κοιλίαν τῆς τροφῆς, ὥσπερ εἰς
ἐφόδιον, οὐκ εἰς ἀνάδοσιν, ἀποτιθεμένων τὰ ἐδέσματα. Πανταχῇ
δὲ κακὸν οὖσα ἡ ἀμετρία περὶ τὰς τροφὰς μάλιστα διελέγχεται.
Ἡ γοῦν ὀψοφαγία οὐδὲν ἕτερόν ἐστιν ἢ ἀμετρία περὶ χρῆσιν ὄψου,
καὶ ἡ λαιμαργία μανία περὶ τὸν λαιμόν, καὶ ἡ γαστριμαργία ἀκρασία περὶ τὴν
τροφήν, ὡς δὲ καὶ τοὔνομα περιέχει, μανία περὶ γαστέρα,
ἐπεὶ μάργος ὁ μεμηνώς. Τοὺς οὖν ἐπὶ ἑστιάσεως μελετῶντας ἀδικεῖν ὁ
ἀπόστολος ἀνακρούων λέγει· «Ἕκαστος γὰρ τὸ ἴδιον δεῖπνον
προλαμβάνει ἐν τῷ φαγεῖν, καὶ ὃς μὲν πεινᾷ, ὃς δὲ μεθύει. Μὴ γὰρ
οἰκίας οὐκ ἔχετε εἰς τὸ ἐσθίειν καὶ πίνειν; Ἢ τῆς ἐκκλησίας τοῦ θεοῦ
καταφρονεῖτε καὶ καταισχύνετε τοὺς μὴ ἔχοντας;» Παρὰ δὲ τοῖς
ἔχουσιν οἱ ἀνέδην ἐσθίοντες, οἱ ἄπληστοι, ἑαυτοὺς καταισχύνουσιν·
ἄμφω δὲ πράττουσι κακῶς, οἳ μὲν τοὺς μὴ ἔχοντας βεβαρηκότες,
οἳ δὲ τὴν ἀκρασίαν τὴν σφῶν παρὰ τοῖς ἔχουσιν γεγυμνωκότες.
Ἀναγκαίως ἄρα πρὸς τοὺς ἀπηρυθριακότας καὶ τοῖς δείπνοις ἀφειδέστερον
παραχρωμένους, τοὺς ἀκορέστους, οἷς μηδὲν ἱκανόν, ἀποταθεὶς ὁ ἀπόστολος,
πάλιν ἐκ δευτέρου ἔρρηξεν φωνὴν ἀγανακτητικήν·
«Ὥστε, ἀδελφοί μου, συνερχόμενοι εἰς τὸ φαγεῖν ἀλλήλους
ἐκδέχεσθε. Εἰ δέ τις πεινᾷ, ἐν οἴκῳ ἐσθιέτω, ἵνα μὴ εἰς κρίμα συνέρχησθε.»
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Traduction française :
[2,1h] Enfin, il est bien de ne pas manger de la viande et de ne pas boire du vin, c'est le conseil de l'apôtre et des Pythagoriciens. Cela est, en effet, plus des bêtes sauvages que de l'homme. Il s'en exhale des vapeurs épaisses et troubles qui obscurcissent l'intelligence. Celui toutefois qui en mange ne pèche point, pourvu qu'il en use modérément ; qu'il ne s'y livre point, qu'il n'en dépende point, et ne les prenne point avec une avidité dévorante, car une voix murmurera à ses oreilles ces paroles de l'apôtre : « Ne perdez pas, à cause de votre nourriture, celui pour qui Jésus-Christ est mort. « C'est être insensé que d'admirer les festins publics après avoir goûté les secrètes délices du Verbe; mais c'est le comble de la folie de suivre des yeux chaque plat avec une telle avidité qu'il semble que les domestiques portent en même temps votre gourmandise. Comment n'est-il pas honteux de se lever de son siège pour regarder les plats, les voir de plus près, et aspirer avidement d'avance l'odeur qu'ils exhalent? Comment la raison peut-elle souffrir qu'on y porte, qu'on y jette incessament une main rapace, non point pour s'en nourrir, mais pour s'en remplir et s'en accabler ? Ce sont des animaux immondes plutôt que des hommes; ils se hâtent tellement de se remplir, que leurs deux joues s'enflent et rendent leur visage monstrueux; la sueur en découle de tous côtés, parce que l'excès avec lequel ils mangent les gonfle et leur ôte la respiration. Ils mangent avec tant de précipitation et une avidité si indécente, qu'il semble que leur estomac soit un réservoir où ils font un amas et des provisions pour longtemps, au lieu de penser à se nourir. Tout excès est un mal ; mais l'excès en fait de nourriture est le pire de tous. La gourmandise est une sorte de folie et de rage. Voici les paroles mêmes de l'apôtre contre ceux qui s'abandonnaient à ce vice : « Lors donc que vous vous assemblez comme vous faites, ce n'est plus manger la Cène du Seigneur, car chacun y mange ce qu'il a apporté » pour le repas sans attendre les autres ; et ainsi les uns n'ont rien à manger pendant que les autres sont dans l'ivresse. N'avez-vous pas vos maisons pour y boire et pour » y manger ? Pourquoi méprisez-vous l'Église de Dieu et humiliez-vous ceux qui sont pauvres ? » Ces gens insatiables, qui mangent au-delà des bornes de toute pudeur, se couvrent eux-mêmes de honte auprès des riches. Les uns et les autres commettent le mal ; les premiers, en outrageant les pauvres, les seconds en se déshonorant, par leur gourmandise, aux yeux des riches. L'apôtre tonne avec une juste indignation contre ces malheureux qui ont dépouillé toute pudeur et de qui les festins les plus magnifiques ne peuvent assouvir la voracité. C'est pourquoi, mes frères, lorsque vous vous assemblez pour manger, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin que vous ne vous assembliez pas pour votre condamnation.
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