HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre II

Τὸ



Texte grec :

[2,10h] Καθόλου μὲν οὖν εἰ γαμητέον ἢ γάμου εἰς τὸ παντελὲς καθαρευτέον —ἔχεται γὰρ ζητήσεως καὶ τοῦτο—, ἐν τῷ Περὶ ἐγκρατείας ἡμῖν δεδήλωται. Εἰ δὲ αὐτὸ τοῦτο, εἰ γαμητέον, ἐδέησε σκέψεως, πῶς ἂν ἐπιτραπείη ἀνέδην καθάπερ τροφῇ, οὕτω δὲ καὶ συνουσίᾳ ὡς ἀναγκαίῳ κεχρῆσθαι ἑκάστοτε; Ἔστι γοῦν συνιδεῖν ἐξ αὐτῆς καθάπερ στήμονας τὰ νεῦρα διαφορούμενα καὶ περὶ τὴν ἐπίτασιν τῆς ὁμιλίας διαρρηγνύμενα· ναὶ μὴν καὶ ἀχλὺν περισκεδάννυσι τοῖς αἰσθητηρίοις, κόπτει δὲ καὶ τοὺς τόνους. Σαφὲς τοῦτο καὶ ἐπὶ τῶν ἀλόγων ζῴων καὶ ἐπὶ τῶν ἐν ἀσκήσει σωμάτων, ὧν οἱ ἀπεχόμενοι ἐν τοῖς ἀγῶσι τῶν ἀντιπάλων περιγίνονται, τὰ δὲ ἀπάγεται τῆς ὀχείας περιελκόμενα, μονονουχὶ συρόμενα, ἰσχύος ἁπάσης καὶ ὀρούσεως τέλεον κεκενωμένα. «Μικρὰν ἐπιληψίαν» τὴν συνουσίαν ὁ Ἀβδηρίτης ἔλεγεν σοφιστής, νόσον ἀνίατον ἡγούμενος. Ἦ γὰρ οὐχὶ καὶ ἐκλύσεις παρέπονται τῷ μεγέθει τῆς ἀπουσίας ἀνατιθέμεναι; «Ἄνθρωπος γὰρ ἐξ ἀνθρώπου ἐκφύεταί τε καὶ ἀποσπᾶται.» Ὅρα τὸ μέγεθος τῆς βλάβης· ὅλος ἄνθρωπος ἀποσπᾶται κατὰ συνουσίας ἀπουσίαν· φησὶ γάρ· «Τοῦτο νῦν ὀστοῦν ἐκ τῶν ὀστέων μου καὶ σὰρξ ἐκ τῆς σαρκός μου.» Τοσοῦτον ἄρα ὁ ἄνθρωπος κενοῦται τῷ σπέρματι, ὅσος ὁρᾶται τῷ σώματι· ἀρχὴ γὰρ γενέσεως τὸ ἀπαλλαττόμενον. Ἀλλὰ καὶ τῆς ὕλης ὁ βρασμὸς ἐκταράττει καὶ συγκρούει τὴν ἁρμονίαν τοῦ σώματος. Ἀστεῖος οὖν μάλα ἐκεῖνος ὁ πρὸς τὸν ἐρόμενον πῶς ἔχοι πρὸς τὰ ἀφροδίσια, «εὐφήμει», φήσας, «ἄνθρωπε, ἀσμενέστατα μέντοι αὐτὰ ἀπέφυγον ὥσπερ λυττῶντα καὶ ἄγριον δεσπότην.» Ἀλλ´ ἐγκεκρίσθω δὴ ὁ γάμος καὶ ἐγκατατετάχθω· «πληθύνεσθαι» γὰρ ὁ κύριος βούλεται τὴν ἀνθρωπότητα, ἀλλ´ οὐκ «ἀσελγαίνετε» λέγει οὐδὲ σφᾶς αὐτοὺς καθάπερ εἰς ὀχείαν γεγονότας ἐκδίδοσθαι ἡδοναῖς ἠθέλησεν. Δυσωπείτω δὲ ἡμᾶς ὁ παιδαγωγὸς δι´ Ἰεζεκιὴλ βοῶν «περιτέμνεσθε τὴν πορνείαν ὑμῶν». Ἔχει τινὰ καιρὸν εὔθετον εἰς σπόρον καὶ τὰ ἄλογα τῶν ζῴων. Τὸ δὲ μὴ εἰς παίδων γονὴν συνιέναι ἐνυβρίζειν ἐστὶ τῇ φύσει, ἣν χρὴ διδάσκαλον ἐπιγραφομένους τὰς σοφὰς τοῦ καιροῦ ἐπιτηρεῖν παιδαγωγίας, τὸ γῆρας λέγω καὶ τὴν παιδικὴν ἡλικίαν, παρεισάγουσαν—τοῖς μὲν γὰρ οὐδέπω συνεχώρησεν, τοὺς δὲ οὐκέτι βούλεται γαμεῖν—, πλὴν οὐ πάντοτε γαμεῖν. Γάμος δὲ ἡ παιδοποιίας ὄρεξις, οὐχ ἡ τοῦ σπέρματος ἄτακτος ἔκκρισις ἡ παράνομος καὶ ἡ παράλογος. Κατὰ φύσιν δ´ ἂν ἡμῖν χωροίη ὁ βίος ἅπας κρατοῦσι τῶν ἐπιθυμιῶν ἄνωθεν μὴ κτείνουσί τε τὸ ἐκ προνοίας θεϊκῆς φυόμενον τῶν ἀνθρώπων γένος κακοτέχνοις μηχαναῖς· αὗται γὰρ πορνείας ἐπικαλύμματι τοῖς ἐς παντελῆ κατασπῶσι φθορὰν φθορίοις συγχρώμεναι φαρμάκοις ἐξαμβλίσκουσιν ἅμα τῷ ἐμβρύῳ τὴν φιλανθρωπίαν. Ἀλλ´ οἷς γε συγκεχώρηται γῆμαι, τούτοις ἐδέησεν παιδαγωγοῦ, ὡς μὴ μεθ´ ἡμέραν τὰ μυστικὰ τῆς φύσεως ἐκτελεῖσθαι ὄργια μηδὲ ἐξ ἐκκλησίας, φέρε, ἢ ἀγορᾶς ἥκοντα ἑωθινὸν ἀλεκτρυόνος ὀχεύειν δίκην, ὁπηνίκα εὐχῆς καὶ ἀναγνώσεως καὶ τῶν μεθ´ ἡμέραν εὐεργῶν ἔργων ὁ καιρός· ἑσπέρας δὲ ἀναπαύσασθαι καθήκει μετὰ τὴν ἑστίασιν καὶ μετὰ τὴν ἐπὶ ταῖς ἀπολαύσεσιν εὐχαριστίαν. Οὐκ ἀεὶ δὲ καιρὸν ἐνδίδωσιν ἡ φύσις τὴν ἔντευξιν τοῦ γάμου τελειοῦσθαι· καὶ γὰρ ποθεινοτέρα ἡ χρονιωτέρα συμπλοκή. Οὐ μὴν οὐδ´ ὡς ἐν σκότῳ νύκτωρ ἀκολαστητέον, ἀλλ´ ἐγκαθειρκτέον τῇ ψυχῇ τὸ αἰδῆμον οἱονεὶ φῶς τοῦ λογισμοῦ· οὐδὲν γὰρ τῆς ἱστουργούσης Πηνελόπης διοίσομεν, μεθ´ ἡμέραν μὲν τὰ σωφροσύνης ἐξυφαίνοντες δόγματα, νυκτὸς δὲ ἀναλύοντες, ἐπὴν εἰς κοίτην ἴωμεν· εἰ γὰρ σεμνότητα ἀσκητέον, ὥσπερ οὖν, πολὺ πλέον τῇ γυναικὶ τῇ ἑαυτοῦ τὴν σεμνότητα ἐπιδεικτέον τὰς ἀσχήμονας συμπλοκὰς παραιτούμενον καὶ τῆς πρὸς τοὺς πλησίον ἁγνείας ἡ ἐχέγγυος πίστις οἴκοθεν παραγινέσθω. Οὐ γὰρ ἔστιν, οὐκ ἔστι σεμνὸν παρ´ ἐκείνῃ νομισθῆναι, παρ´ ᾗ τὸ σεμνὸν οὐκ ἐμμάρτυρον δείκνυται ἐν αὐταῖς ἐκείναις ταῖς ὀξείαις ἡδοναῖς. Εὔνοια δὲ ὀλισθηρῶς εἰς συνουσίαν ἔχειν ὁμολογοῦσα ὀλίγον ἀνθεῖ καὶ συγγηράσκει τῷ σώματι, ἔσθ´ ὅτε δὲ καὶ προγηράσκει μαρανθείσης τῆς ἐπιθυμίας, ὁπόταν τὴν γαμήλιον σωφροσύνην ἑταιρικαὶ καθυβρίσωσιν ἡδοναί· πτηναὶ γὰρ αἱ τῶν ἐρώντων καρδίαι καὶ σβέννυται μετανοίᾳ τὰ φίλτρα, τρέπεται δὲ πολλάκις τὸ φιλεῖν εἰς τὸ μισεῖν, ὁπόταν αἴσθηται τῆς καταγνώσεως ὁ κόρος.

Traduction française :

[2,10h] En un mot, il faut, ou connaître les femmes par le mariage, ou ne les pas connaître du tout. C'est ce qui est ici en question, et ce que j'ai déjà examiné et résolu dans le livre où j'ai traité de la continence. Mais si l'on peut mettre en doute l'utilité même du mariage, comment en permettre les plaisirs sans règle ni mesure ? Ces plaisirs répétés brisent les nerfs de l'homme comme de faibles fils qu'on tire avec trop de violence ; ils obscurcissent les sens et détruisent les forces. Cet effet se remarque dans les animaux même privés de raison et dans tous ceux, soit hommes, soit brutes, qui se livrent à des exercices violents. La privation de ce plaisir conserve entières toutes leurs forces et leur fait vaincre leurs adversaires dans les combats : son usage, au contraire, les leur ravit et énerve leur âme et leur corps. Le sophiste d'Abdère, regardant cet acte comme un mal incurable, l'appelait une courte épilepsie. Ses effets désastreux sont aussi grands que la cause qui les produit : l'homme, en effet, est arraché de l'homme avec violence. Vous pouvez juger de la grandeur de sa perte par l'affaiblissement qu'il en éprouve. « Voici, dit-il, » l'os de mes os et la chair de ma chair. » Ce qa'il perd daus cet acte étant le principe de la vie, est-il étonnant que cette perte l'épuise? D'abord l'ébullition de la matière trouble et ébranle tout l'édifice de son corps. Celui donc à qui l'on demandait comment le traitaient l'amour et les femmes, fit une réponse tout à la fois honnête et enjouée, en disant qu'il les avait fui comme un maître cruel et insensé. Cependant je n'attaque point l'institution du mariage en elle-même, car c'est le moyen par lequel Dieu a voulu que la race humaine se perpétue. Mais il n'a point dit : Soyez voluptueux, et n'a point voulu que l'homme s'abandonne tout entier à ce plaisir comme s'il n'était né que pour lui. Ces paroles que le Pédagogue met dans la bouche d'Ézéchiel nous doivent remplir de honte : « Circoncisez votre fornication. » Les animaux, privés de raison , ne s'accouplent que dans certains temps : s'abstenir de sa femme de peur d'en avoir des enfants, c'est faire outrage à la nature, dont les intentions doivent toujours être consultées et respectées. Elle nous indique elle-même quel est l'âge propre au commerce des femmes. Elle en exclut les enfants et les vieillards; ceux-ci ne le peuvent plus, ceux-là ne le peuvent pas encore ; mais elle ne veut pas que les hommes faits abusent à tout moment du plaisir qu'elle leur accorde. Le but du mariage est la procréation des enfants et non la débauche. Nous marcherons dont sincèrement dans les véritables voies de la nature, si nous enchaînons nos passions, et si nous n'empêchons pas, par des artifices impies, la propagation de l'espèce humaine, qui est selon l'ordre et les vues de la providence divine. Il est des femmes, en effet, qui, pour ne pas interrompre le cours de leurs débauches, se dépouillent de tout sentiment humain, et détruisent leur fruit dans leur sein par des remèdes malfaisants. Ceux à qui le mariage a été permis ont besoin des leçons divines pour jouir de ses privilège en temps convenable. Le jour ne doit point éclairer ces actes mystérieux de la nature ; il ne faut les accomplir ni au sortir de l'Église, ni le matin, ni dans les moments destinés à la méditation, à la lecture et à la prière. Le soir, après avoir rendu grâces à Dieu des bienfaits de la journée, il faut jouir du repos qui nous est nécessaire. La nature même ne permet pas toujours cette action : moins elle est fréquente , plus elle donne du plaisir. Enfin, il faut surtout prendre garde que les ténèbres de la nuit ne nous rendent intempérants et immodestes. La pudeur, qui est comme la lumière de la raison, ne doit jamais cesser d'éclairer notre âme. Si nous observons pendant le jour les règles de la tempérance et que nous les violions la nuit, nous serons comme Pénélope , qui défaisait la nuit l'ouvrage qu'elle avait fait le jour. S'il n'est jamais permis de rien faire contre l'honnêteté, à plus forte raison est-on obligé de donner à son épouse des exemples de pudeur et d'éviter toute impudicité dans le commerce qu'on a avec elle. Votre chasteté dans l'intérieur de votre maison doit répondre à vos frères de votre chasteté au dehors. Comment d'ailleurs votre femme pourrait-elle vous croire chaste si vous ne l'êtes pas dans les plaisirs que vous avez avec elle? L'amour insensé que vous prétendez lui prouver par vos emportements ne dure qu'un moment et vieillit avec le corps. Souvent même il vieillit avant par lassitude et dégoût d'un plaisir dont un usage modéré aurait sanctifié et prolongé la douceur.





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Dernière mise à jour : 17/12/2009