HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre II



Texte grec :

[2,1f] Οὐ χρὴ οὖν καθάπερ ἀσωτευομένους ἡμᾶς κατὰ τὴν ἐν τῷ εὐαγγελίῳ τοῦ πλουσίου παιδὸς εἰκόνα παραχρῆσθαι τοῖς τοῦ πατρὸς δωρήμασιν, χρῆσθαι δὲ αὐτοῖς, ὡς ἄρχοντας, ἀπροσκλινῶς· καὶ γὰρ βασιλεύειν ἐτάχθημεν καὶ κατακυριεύειν, οὐχὶ δουλεύειν τοῖς βρώμασιν. Ἀγαστὸν μὲν οὖν πρὸς τὸ ἀληθὲς ἀναθρήσαντας τῆς ἄνω τροφῆς ἐξέχεσθαι τῆς θείας καὶ τῆς τοῦ ὄντως ὄντος ἀπληρώτου ἐμπίμπλασθαι θέας, τῆς βεβαίου καὶ μονίμου καὶ καθαρᾶς γευομένους ἡδονῆς· ταύτην γὰρ τὴν ἀγάπην ἐκδέχεσθαι δεῖν ἐμφαίνει ἡ βρῶσις ἡ Χριστοῦ· κομιδῇ δὲ ἄλογον καὶ ἀχρεῖον καὶ οὐκ ἀνθρώπειον βοσκημάτων δίκην πιαινομένων θανάτῳ τρέφεσθαι, κάτω βλέποντας εἰς γῆν τοὺς ἐκ γῆς ἀεὶ καὶ κεκυφότας εἰς τραπέζας, τὴν λίχνον διωκάθοντας ζωήν, τὸ ἀγαθὸν ἐνταῦθά που κατορύξαντας περὶ τὴν οὐκ ἐσομένην ζωήν, μόνην κολακεύοντας τὴν κατάποσιν, δι´ ἣν πολυτιμότεροι γεγόνασιν μάγειροι γεωργῶν. Μὴ γὰρ ἀφαιροῦμεν τὴν συμπεριφοράν, ἀλλὰ τὸν ὄλισθον τῆς συνηθείας ὡς συμφορὰν ὑποπτεύομεν. Διὸ παραιτητέον τὴν λιχνείαν ὀλίγων τινῶν καὶ ἀναγκαίων μεταλαμβάνοντας· καὶ εἴ τις ἡμᾶς καλεῖ τῶν ἀπίστων καὶ πορεύεσθαι κρίνομεν—καλὸν γὰρ μὴ συναναμίγνυσθαι τοῖς ἀτάκτοις—, πᾶν τὸ παρατιθέμενον κελεύει ἡμῖν ἐσθίειν «μηδὲν ἀνακρίνουσιν διὰ τὴν συνείδησιν», μοίως δὲ καὶ τὰ ἐκ μακέλλου ἀπεριέργως ὠνεῖσθαι προσέταξεν. Οὐκ ἀφεκτέον οὖν παντελῶς τῶν ποικίλων βρωμάτων, ἀλλ´ οὐ περὶ αὐτὰ σπουδαστέον· μεταληπτέον δὲ τῶν παρατιθεμένων, ὡς πρέπον χριστιανῷ, τιμῶντας μὲν τὸν κεκληκότα κατὰ τὴν ἀβλαβῆ καὶ ἀπροσκορῆ τῆς συνουσίας κοινωνίαν, ἀδιάφορον δὲ ἡγουμένους τῶν εἰσκομιζομένων τὴν πολυτέλειαν, καταφρονοῦντας τῶν ὄψων ὡς μετ´ ὀλίγον οὐκ ὄντων. «Ὁ ἐσθίων τὸν μὴ ἐσθίοντα μὴ ἐξουθενείτω, δὲ μὴ ἐσθίων τὸν ἐσθίοντα μὴ κρινέτω.» Μικρὸν δὲ ὑποβὰς καὶ τὴν αἰτίαν τῆς παραγγελίας ἐξηγήσεται, « ἐσθίων» λέγων «κυρίῳ ἐσθίει καὶ εὐχαριστεῖ τῷ θεῷ· καὶ μὴ ἐσθίων κυρίῳ οὐκ ἐσθίει καὶ εὐχαριστεῖ τῷ θεῷ»· ὡς εἶναι τὴν δικαίαν τροφὴν εὐχαριστίαν·

Traduction française :

[2,1f] Nous ne devons donc pas vivre d'une manière dissolue et licencieuse comme l'enfant prodigue dont parle l'Évangile, ni abuser des dons de notre père, mais en faire usage. Il faut leur commander constamment ; nous sommes faits pour régner sur eux et non pour en être les esclaves. Rien n'est plus beau et plus désirable que d'élever les yeux en haut vers la vérité et de nous attacher intimement par la contemplation, à cette nourriture céleste qui ne rassasie jamais ; car la nourriture du Christ nous apprend que c'est là la charité qu'il faut embrasser. Mais c'est la chose la plus honteusé et la plus indigne, de s'engraisser comme une brute, pour préparer une victime à la mort ; de n'avoir que des appétits terrestres et l'esprit toujours occupé de viandes, mettant tout son bonheur à mener une vie molle et délicate, comptant la bonne chère pour le souverain bien, et faisant plus de cas d'un cuisinier que d'un laboureur. Je ne prétends pas qu'on ne doive avoir aucun soin de sa nourriture, je ne condamne que l'excès et les mauvaises habitudes qui peuvent entraîner des suites funestes. Il faut donc éviter le luxe, se contenter de peu, ou, pour mieux dire, de cela seulement qui est précisément nécessaire. Si un infidèle vous invite à manger chez lui, et que vous y vouliez aller, mangez de tout ce qu'on vous servira sans vous informer de rien, par scrupule de conscience. « Achetez également, et sans aucune reherche vaine et curieuse, de tout ce qui est exposé en vente au marché. » Tels sont les conseils de l'apôtre. Nous ne sommes donc pas forcés de nous interdire certaines viandes, nous pouvons manger de toutes; mais il ne faut avoir pour notre manger ni inquiétude ni empressement. On peut manger indifféremment de tout ce qu'on sert, pourvu qu'on le fasse avec la réserve qui convient à un chrétien ; honorant celui qui nous a conviés, tenant une conversation simple, chaste et prudente; regardant comme indifférents les mets les plus exquis et les méprisant comme des choses d'une si courte durée. « Que celui qui mange ne méprise point celui » qui n'ose manger de tout, et que celui qui ne mange pas ne condamne pas celui qui mange." L'apôtre explique un peu plus loin la cause de ce précepte : « Celui qui mange, dit-il, le fait pour la gloire du Seigneur, car il en rend grâces à Dieu ; et celui qui s'abstient de certaines viandes, s'en abstient en vue du Seigneur, et il rend grâces à Dieu. » De sorte qu'une juste nourriture est une action de grâces.





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Dernière mise à jour : 17/12/2009