HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre II



Texte grec :

[2,10i] Ῥημάτων δὲ ἀκολάστων καὶ σχημάτων ἀσχημόνων ἑταιρικῶν τε φιλημάτων {ὀνόματα πορνικὰ} καὶ τοιουτωνί τινων λαγνευμάτων οὐδὲ ἐπιμνηστέον, τῷ μακαρίῳ πειθομένοις ἀποστόλῳ, διαρρήδην λέγοντι· «Πορνεία δὲ καὶ ἀκαθαρσία πᾶσα ἢ πλεονεξία μηδὲ ὀνομαζέσθω ἐν ὑμῖν, καθὼς πρέπει ἁγίοις.» Εὖ γοῦν τις εἰρηκέναι φαίνεται· «Συνουσία ὤνησεν μὲν οὐδένα, ἀγαπητὸν δὲ εἰ μὴ ἔβλαψεν.» Ἡ μὲν γὰρ κατὰ νόμον σφαλερά, εἰ μὴ ὅσον αὐτῆς ἐπὶ παιδοποιίᾳ, περὶ δὲ τῆς παρανόμου ἡ γραφὴ λέγει· «Γυνὴ μισθία ἴση σιάλῳ λογισθήσεται, ὕπανδρος δὲ πύργος θανάτου τοῖς χρωμένοις.» Κάπρῳ ἢ συῒ τὸ ἑταιρικὸν ἀπείκασε πάθος, θάνατον δὲ ζητούμενον εἴρηκεν τὴν μοιχείαν ἐπὶ πόρνῃ τηρουμένῃ. Οἶκον δὲ καὶ πόλιν, ἐν ᾗ ἀσελγαίνουσιν, {ναὶ μὴν} καὶ ἡ παρ´ ὑμῖν ποιητικὴ ὀνειδίζουσά πως γράφει· Μοιχεῖαι παρὰ σοί τε καὶ ἀνδρῶν μῖξις ἄθεσμος θηλυγενὴς ἄδικός τε, κακὴ πόλι, πάντ´ ἀκάθαρτε· ἔμπαλιν δὲ ἄγαται τοὺς σώφρονας· οὔτε ἐπ´ ἀλλοτρίᾳ κοίτῃ πόθον αἰσχρὸν ἔχοντας οὐδὲ ἐπ´ ἄρρενος ὕβριν ἀπεχθέα τε στυγερήν τε ρμωμένους, ὅτι παρὰ φύσιν· ταύτας ἡγοῦνται οἱ πολλοὶ τρυφάς, τὰς ἑαυτῶν ἁμαρτίας, οἱ δὲ τούτων ἐπιεικέστεροι γνωρίζουσι μὲν οὔσας αὐτὰς ἁμαρτίας, ἡττῶνται δὲ τῶν ἡδονῶν. Καὶ τὸ σκότος αὐτοῖς ἐστι προκάλυμμα τῶν παθῶν· μοιχεύει γὰρ τὸν ἑαυτοῦ γάμον ἑταιριζόμενος αὐτόν, καὶ οὐκ ἀκούει τοῦ παιδαγωγοῦ βοῶντος· «Ὁ ἄνθρωπος ἀναβαίνων ἐπὶ τῆς κλίνης αὐτοῦ, λέγων ἐν τῇ ψυχῇ· Τίς με ρᾷ; Σκότος κύκλῳ μου, καὶ οἱ τοῖχοι σκέπη μου, καὶ οὐδεὶς βλέπει τὰς ἁμαρτίας μου· τί εὐλαβοῦμαι; Μὴ μνησθήσεται ὕψιστος.» Ταλάντατος μὲν οὗτος, ὀφθαλμοὺς ἀνθρώπων δεδιὼς μόνους, λήσειν δὲ τὸν θεὸν ὑπονοῶν. «Οὐ γὰρ γινώσκει», φησὶν ἡ γραφή, «ὅτι ὀφθαλμοὶ κυρίου ὑψίστου μυριοπλασίως ἡλίου φωτεινότεροί εἰσιν, οἳ ἐπιβλέπουσι πάσας δοὺς ἀνθρώπων καὶ κατανοοῦσιν εἰς ἀπόκρυφα μέρη.» Ταύτῃ τε πάλιν παιδαγωγὸς αὐτοῖς ἀπειλεῖ διὰ Ἡσαΐου λέγων· «Οὐαὶ οἱ ἐν κρυφῇ βουλὴν ποιοῦντες, καὶ ἐροῦσι· τίς ἡμᾶς ρᾷ;» Λήσεται μὲν γὰρ ἴσως τὸ αἰσθητὸν φῶς τις, τὸ δὲ νοητὸν ἀδύνατόν ἐστιν, ἢ ὥς φησιν Ἡράκλειτος· «Τὸ μὴ δῦνόν ποτε πῶς ἄν τις λάθοι;» Μηδαμῶς τοίνυν ἐπικαλυπτώμεθα τὸ σκότος, τὸ γὰρ φῶς ἔνοικον ἡμῖν· «καὶ ἡ σκοτία», φησίν, «αὐτὸ οὐ καταλαμβάνει», καταυγάζεται δὲ {αὐτὸ} ἡ νὺξ τῷ σώφρονι λογισμῷ· λογισμοὺς δὲ ἀνδρῶν ἀγαθῶν {οὓς} ἀκοιμήτους λύχνους ὠνόμασεν ἡ γραφή. Καίτοι τό γε πειρᾶσθαι λανθάνειν ἐφ´ οἷς πράττει τις μολογοῦντος ἁμαρτάνειν ἐστίν, πᾶς δὲ ὃς ἁμαρτάνει, καὶ ἀδικεῖ εὐθύς, οὐχ οὕτως τὸν πέλας, ἂν μοιχεύῃ, ὡς ἑαυτόν, ὅτι μεμοίχευκεν· ἀλλὰ πάντως αὑτὸν χείρονα ἀποφαίνει καὶ ἀτιμότερον. Ὁ γὰρ ἁμαρτάνων, παρ´ ὅσον ἁμαρτάνει, χείρων καὶ ἀτιμότερος αὐτὸς αὑτοῦ· πάντως δὲ ἤδη που καὶ ἀκολασία πρόσεστι τῷ ἡττωμένῳ αἰσχρᾶς ἡδονῆς· διὸ καὶ πάντως πορνεύων ἀπέθανεν θεῷ, καὶ καταλέλειπται ὑπὸ τοῦ λόγου, καθάπερ ὑπὸ τοῦ πνεύματος, νεκρός. Βδελύττεται γὰρ τὸ ἅγιον μολύνεσθαι, ὥσπερ οὖν εἰκός. Ἀεὶ δὲ καθαρῷ καθαροῦ θέμις θιγγάνειν· μὴ δὴ ἅμα χιτῶνι ἀποδυομένῳ ἀποδυσώμεθα καὶ τὴν αἰδῶ ποτε, ἐπεὶ οὐδέποτε τῷ δικαίῳ σωφροσύνην ἀποδύσασθαι θέμις. Ἰδοὺ γὰρ τὸ φθαρτὸν τοῦτο ἐπενδύσεται ἀφθαρσίαν, πηνίκα ἂν τὸ ἀκόρεστον τῆς ἐπιθυμίας, τὸ εἰς ἀσέλγειαν ῥέον, ἐγκρατείᾳ παιδαγωγούμενον, ἀνέραστον γενόμενον τῆς φθορᾶς, ἀιδίῳ σωφροσύνῃ παραχωρήσῃ τὸν ἄνθρωπον· «Ἐν γὰρ τῷ αἰῶνι τούτῳ γαμοῦσι καὶ γαμίσκονται», καταργήσαντες δὲ τὰ τῆς σαρκὸς ἔργα, αὐτῇ καθαρᾷ τῇ σαρκὶ ἐπενδυσάμενοι τὴν ἀφθαρσίαν τὸ πρὸς μέτρον τῶν ἀγγέλων διώκομεν.

Traduction française :

[2,10i] Ignorez-vous que l'amour est une passion volage, sujette au dégoût, au changement, au remords, et qui souvent se tourne en haine? Ceux qui marchent sur les traces du saint apôtre ne doivent pas même connaître les noms et les mots qui servent à exprimer des choses obscènes et impudiques : « Qu'on n'entende pas même parler parmi vous de fornication, ni de quelque impureté que ce soit, ni d'avarice comme il convient à des saints. » C'est donc avec raison que quelqu'un a dit que le commerce des femmes n'a jamais été avantageux à personne, et que le plus heureux est celui à qui il n'est point nuisible ; lors même qu'il est légitime il ne laisse pas d'être dangereux , si ce n'est quand il se borne à la procréation des enfants. Quant à celui qui est illégitime, l'Écriture sainte nous dit que la femme débauchée est semblable à un sanglier, et que celle qui est au pouvoir d'un mari est un instrument de mort pour ceux qui l'approchent; elle compare l'amour des courtisanes à un amour de bouc et de sanglier ; elle dit que commettre clandestinement l'adultère, c'est chercher la mort ; elle maudit la maison et la ville où se commettent ces infamies. La poésie même profane tonne hautement contre ces vices : « O ville impure » et corrompue, dit-elle , ville souillée d'impudicité et de luxure! «Elle n'a point assez de termes d'admiration pour ceux qui, se conservant purs au milieu de tant de désordres, n'ont jamais honteusement désiré les plaisirs du lit d'autrui ni enfermé des hommes dans leurs infâmes embrassements. Plusieurs pensent que les plaisirs contre-nature sont les seuls qui soient des péchés; d'autres, moins endurcis, avouent que toutes les impudicités sont effectivement des péchés ; mais leurs passions les emportent, et les ténèbres servent de voile à leurs vices. Ils déshonorent la sainteté du mariage, et font eux-mêmes de leur femme une impudique courtisane; sourds à ces divines paroles : « L'homme qui sort de son lit, méprisant son âme, et disant : Qui me voit? Les ténèbres m'environnent et les murailles me couvrent, et nul ne m'aperçoit; qui craindrai-je! le Très-Haut ne se souviendra pas de mes péchés. » Malheureux ! qui ne craint que les regards des hommes et s'imagine follement pouvoir échapper à ceux de Dieu ! Il ignore ce passage de l'Écriture : « Et cet homme n'a pas su que les yeux du Seigneur, plus lumineux que le soleil, pénètrent toutes les voies des mortels, et la profondeur des abîmes, et l'intime des cœurs et les lieux les plus cachés. » Le Pédagogue les menace encore par la bouche d'Isaie, leur disant : « Malheur à vous, qui voulez cacher vos projets dans la profondeur de vos cœurs ! vous marchez dans les ténèbres et vous dites : qui nous voit? » En effet, quelqu'un d'entre eux évitera peut-être la lumière sensible du monde ; mais comment pourraient-ils éviter cette lumière intellectuelle qui pénètre tout ! Est-il possible , demande Héraclite, d'échapper aux rayons d'un astre qui ne se couche jamais? N'espérons donc pas de lui échapper clans les ténèbres, car la lumière habite en nous, et les ténèbres ne l'ont point comprise. Une pensée honnête et chaste est comme un flambeau dans la nuit. Les pensées des hommes vertueux sont,- dans le langage de l'Écriture, des lampes qui ne s'endorment point. S'efforcer de cacher ses actions , c'est pécher, cela est hors de doute ; celui qui pèche fait aussitôt injure, non point tant à son prochain, s'il corrompt sa femme, qu'à lui-même, pour l'avoir corrompue. Devenu plus vil et plus méchant, il est aussi plus méprisé. Le péché avilit l'homme et le fait descendre au rang de la brute parce qu'il ne sait pas plus qu'elle commander à ses passions et les vaincre : le fornicateur est entièrement mort à Dieu, et son âme, privée de raison, ressemble à un cadavre que le soufle de la vie a abandonné. Il est naturel que ce qui est saint craigne l'approche de tout ce qui peut le souiller, et s'unisse volontiers à ce qui est saint. Le pur seul peut toucher le pur. Craignons, en dépouillant nos vêtements, de dépouiller aussi la pudeur ; cela n'est jamais permis au juste. Notre corps, qui est sujet à la corruption, devient en quelque sorte incorruptible, lorsque cette insatiable cupidité qui nous entraîne aux plaisirs charnels, vaincue par la continence et la haine du mal, n'empêche plus l'homme de marcher dans les voies de la tempérance éternelle. « Les » enfants de ce siècle épousent des femmes, et les femmes des maris; mais ceux qui seront dignes du siècle à venir et de la résurrection des morts ne se marieront point, et ils ne pourront mourir, car ils seront semblables aux anges.





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Dernière mise à jour : 17/12/2009