HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre II

ἡγεῖτο



Texte grec :

[2,8d] Ἀρίστιππος γοῦν ὁ φιλόσοφος χρισάμενος μύρῳ κακοὺς κακῶς ἀπολωλέναι χρῆναι τοὺς κιναίδους ἔφασκεν τοῦ μύρου τὴν ὠφέλειαν εἰς λοιδορίαν διαβεβληκότας. «Τίμα δὲ ἰατρὸν πρὸς χρείαν αὐτοῦ», φησὶν ἡ γραφή· «καὶ γὰρ αὐτὸν ἔκτισεν ὁ ὕψιστος, παρὰ δὲ κυρίου ἐστὶν ἴασις.» Εἶτα ἐπάγει· «καὶ μυρεψὸς ποιήσει μίγμα», ὡς εἰς ὠφέλειαν δηλονότι, οὐκ εἰς ἡδυπάθειαν δεδομένων τῶν μύρων. Οὐ γὰρ περὶ τὸ ἐρεθιστικὸν τῶν μύρων σπουδαστέον οὐδαμῶς, ἀλλὰ τὸ ὠφέλιμον ἐκλεκτέον, ὅπου γε καὶ τοῦ ἐλαίου τὴν γένεσιν ἀνῆκεν ὁ θεὸς ἀνθρώποις εἰς πόνων ἀρωγήν. Αἱ δὲ ἀφραίνουσαι γυναῖκες βάπτουσαι μὲν τὰς πολιάς, μυρίζουσαι δὲ τὰς τρίχας πολιώτεραι θᾶττον γίνονται διὰ τὰ ἀρώματα ξηραντικὰ ὄντα. Διὸ καὶ αὐχμηρότεροι φαίνονται οἱ μυριζόμενοι· ὁ δὲ αὐχμὸς πολιωτέρους ποιεῖ—εἴτε γὰρ αὔανσις τριχὸς ἡ πολιὰ εἴτε ἔνδεια θερμοῦ—, τῆς ξηρότητος τὴν οἰκείαν τῆς τριχὸς ἐκπινούσης τροφὴν τὴν ὑγρὰν καὶ πολιοὺς ἀποτελούσης. Πῶς ἂν εἰκότως ἔτι ἀγαπῷμεν τὰ μύρα, δι´ ἃ αἱ πολιαί, οἱ φεύγοντες πολιάς; Καθάπερ δὲ οἱ κύνες ῥινηλατοῦντες ἐκ τῆς ὀδμῆς ἀνιχνεύουσι τὰ θηρία, οὕτως ἐκ τῆς περιέργου τῶν μύρων εὐωδίας θηρῶσιν οἱ σώφρονες τοὺς ἀσελγεῖς. Τοιαύτη δὲ καὶ τῶν στεφάνων ἡ χρῆσις, κωμαστικὴ καὶ πάροινος· ἄπερρε· μή μοι στέφανον ἀμφιθῇς κάρᾳ. Ἦρος μὲν γὰρ ὥρᾳ λειμῶσιν ἐνδρόσοις καὶ μαλακοῖς, ποικίλοις χλοάζουσιν ἄνθεσιν, ἐνδιαιτᾶσθαι καλόν, αὐτοφυεῖ καὶ εἰλικρινεῖ τινι εὐωδίᾳ καθάπερ τὰς μελίττας τρεφομένους· τὸ δὲ πλεκτὸν στέφανον ἐξ ἀκηράτου λειμῶνος κοσμήσαντας οἴκοι περιφέρειν οὐ σωφρόνων· οὐ γὰρ ἁρμόδιον ῥόδων κάλυξιν ἢ ἴοις ἢ κρίνοις ἢ ἄλλοις τισὶ τοιούτοις ἄνθεσι χαίτην πυκάζεσθαι κωμαστικήν, διανθιζομένους τὴν χλόην. Ἐμψύχει γὰρ χαίτην ἄλλως ὁ στέφανος περικείμενος καὶ δι´ ὑγρότητά {τε} καὶ διὰ ψυχρότητα. Ταύτῃ καὶ οἱ ἰατροὶ ψυχρὸν εἶναι φυσιολογοῦντες τὸν ἐγκέφαλον μύρῳ χρίεσθαι ἀξιοῦσι τὰ στήθη καὶ μυκτῆρας ἄκρους, ὡς δυνηθῆναι τὴν πυρώδη ἀναθυμίασιν ἡσυχῇ διοδεύουσαν εὐρώστως ἀναθάλπειν τὴν ψυχρότητα. Πολλοῦ τοίνυν δεῖ τοῖς ἄνθεσιν ἐπιψύχειν αὐτόν, 〈ὁπότε ἀλεαίνεσθαι ἐθέλει τὸ νευρῶδες〉. Ναὶ μὴν καὶ τὸ τερπνὸν τῆς ἀνθήσεως οἱ καταστεφθέντες ἀπολλύουσιν. Οὔτε γὰρ ἀπολαύουσι τῆς ὄψεως οἱ ἀναδούμενοι τὸν στέφανον ὑπὲρ τὰς ὄψεις οὐδὲ μὴν τῆς εὐωδίας οἱ ἀπελαύνοντες ὑπὲρ τὰς ἀναπνοὰς τὰ ἄνθη· ἀναδιδούσης γὰρ ἄνω καὶ ἀναθυμιωμένης κατὰ φύσιν τῆς εὐωδίας ὑπὲρ τὴν κεφαλὴν ἔρημος τῆς ἀπολαύσεως ἡ ἀναπνοὴ καταλείπεται, ἀφαρπαζομένης τῆς εὐωδίας. Ὥσπερ οὖν τὸ κάλλος, οὕτως καὶ τὸ ἄνθος τέρπει βλεπόμενον, καὶ χρὴ δι´ ὄψεως ἀπολαύοντας τῶν καλῶν δοξάζειν τὸν δημιουργόν. Ἡ χρῆσις δὲ αὐτῶν ἐπιβλαβής, καὶ θᾶττον παρέρχεται μετανοίᾳ τιμωρουμένη. Αὐτίκα δὴ μάλα καὶ διελέγχεται τὸ ἐφήμερον αὐτῶν· ἄμφω γὰρ μαραίνεσθον, καὶ τὸ ἄνθος καὶ τὸ κάλλος. Ἀλλὰ καὶ τοὺς θιγγάνοντας αὐτοῖν τὸ μὲν ἐνέψυξεν, τὸ δὲ ἐξέκαυσεν. Ἑνὶ δὲ λόγῳ ἡ παρὰ τὴν ὄψιν ἀπόλαυσις αὐτοῖν ὕβρις ἐστιν, οὐ τρυφή· τρυφᾶν δὲ ἡμῖν, ὡς ἐν παραδείσῳ, προσῆκεν σωφρόνως τῷ ὄντι παρεπομένοις τῇ γραφῇ. Στέφανον μὲν γυναικὸς τὸν ἄνδρα ὑποληπτέον, ἀνδρὸς δὲ τὸν γάμον, ἄνθη δὲ τοῦ γάμου τὰ τέκνα ἀμφοῖν, ἃ δὴ τῶν σαρκικῶν λειμώνων ὁ θεῖος δρέπεται γεωργός. «Στέφανος δὲ γερόντων τέκνα τέκνων, δόξα δὲ παισὶν οἱ πατέρες», φησίν· ἡμῖν δὲ δόξα ὁ πατὴρ τῶν ὅλων, καὶ τῆς συμπάσης ἐκκλησίας στέφανος ὁ Χριστός. Καθάπερ δὲ αἱ ῥίζαι καὶ αἱ βοτάναι, οὕτως δὲ καὶ τὰ ἄνθη ἰδίας ἔχει ποιότητας καὶ τὰς μὲν ἐπωφελεῖς, τὰς δὲ ἐπιβλαβεῖς, ἔστι δὲ ἃς καὶ ἐπισφαλεῖς. Ὁ γοῦν κιττὸς ἐμψύχει, ἡ δὲ καρύα πνεῦμα ἀφίησιν καρωτικόν, ὡς ἐμφαίνει καὶ τοὔνομα ἐτυμολογούμενον. Νάρκισσος δὲ βαρύοδμόν ἐστιν ἄνθος, ἐλέγχει δὲ αὐτὸ ἡ προσηγορία νάρκαν ἐμποιοῦν τοῖς νεύροις. Αἱ δὲ τῶν ῥόδων καὶ τῶν ἴων ἀποφοραὶ ἡσυχῇ οὖσαι ψυχραὶ συστέλλουσι καὶ ἐπιστύφουσι τὰς καρηβαρίας· ἡμῖν δὲ οὐχ ὁπωστιοῦν συμμεθύειν, ἀλλ´ οὐδὲ οἰνοῦσθαι ἐπιτέτραπται. Ναὶ μὴν ὁ κρόκος καὶ τῆς κύπρου τὸ ἄνθος εἰς ὕπνον ἄλυπον ὑπάγετον. Πολλὰ δὲ αὐτῶν φύσει ψυχρὸν ὄντα τὸν ἐγκέφαλον ἀναθάλπει ταῖς ἀποφοραῖς λεπτύνοντα τῆς κεφαλῆς τὰ περιττεύματα. Ἐντεῦθεν καὶ τὸ ῥόδον ἐπωνόμασται, φασίν, ὅτι πάμπολυ τῆς ὀδωδῆς ἀφίησι ῥεῦμα· διὸ καὶ θᾶττον μαραίνεται.

Traduction française :

[2,8d] Le philosophe Aristippe, qui avait coutume de se parfumer, maudissait ces voluptueux qui, par l'abus qu'ils faisaient des bonnes odeurs, en avaient décrié l'usage. « Rends au médecin ce qui lui est dû. Le Très-Haut l'a créé ; car tout remède salutaire vient de Dieu. Le médecin préparera les breuvages. » Telles sont les paroles de l'Écriture, qui nous apprend ainsi que les parfums nous ont été donnés pour notre santé et non pour chatouiller voluptueusement les organes de nos sens. Il faut donc rejeter ce qu'ils ont de voluptueux, et choisir ce qu'ils ont d'utile ; car Dieu lui-même a fait naître les fruits qui produisent l'huile afm que nous y trouvions un secours contre les fatigues du travail. Les femmes dont le fol usage est de couvrir leurs cheveux de pommades et de les colorer quand ils sont blancs, les voient blanchir plus vite encore sous l'influence pernicieuse de ces aromates, qui dessèchent leur corps et le maigrissent. Il importe peu que ce soit le défaut de chaleur ou d'humidité qui produise cet effet, il n'en est pas moins réel. Comment donc pouvons-nous aimer des parfums qui absorbent l'humeur dont les cheveux se nourrissent, et qui les blanchissent , nous qui craignons tant de blanchir? Comme les chiens de chasse découvrent à l'odeur les bêtes fauves qu'ils poursuivent, ainsi les parfums recherchés qu'exhalent les voluptueux les trahissent soudain et nous les font reconnaître. C'est le vin et la débauche qui ont introduit dans les festins ce criminel usage des couronnes. Pourquoi me couronner de fleurs au moment où le doux printemps en revêt toute la nature? Dans ces prés brillants de rosée et parsemés de fleurs naissantes aux milles couleurs variées, n'est-il pas meilleur de se promener et d'en respirer, comme l'abeille, les suaves exhalaisons ? Pourquoi dépouiller les prairies de leur ornement et s'en faire dans sa maison une ridicule parure? Pourquoi, dans les festins, charger sa tête de bouquets de roses, de lis, de violettes et de mille autres fleurs ou herbes brillantes? Cette folie, indigne de tout homme sage, est encore nuisible à tous ceux à qui elle est commune. L'humidité des fleurs refroidit le cerveau, déjà trop froid par lui-même, comme le prouvent assez les divers remèdes que l'expérience des médecins emploie pour le réchauffer. Il est donc absurde et dangereux de le charger de ces couronnes humides qui le refroidissent encore. D'ailleurs ceux qui se couronnent de fleurs se privent ainsi des plaisirs qu'il est de leur nature de procurer à la vue et à l'odorat. Placées sur leur tête, au-dessus des organes de ces sens, comment verraient-ils leurs fraîches couleurs, comment pourraient-ils respirer les doux parfums qu'elles exhalent? Il est dans la nature de la fleur, comme dans celle de la beauté, de charmer les regards des hommes ; de leur peindre la gloire du Créateur, et de leur faire chanter ses louanges dans la reconnaissance de ses bienfaits. Mais ces choses, si douces à voir, sont dangereuses à toucher. Il ne s'en faut approcher qu'avec défiance ; leur usage d'un jour laisse de longs regrets. Les fleurs refroidissent, la beauté brûle et enflamme quiconque les touche. Enfin des plaisirs qu'elles donnent, un seul est légitime, c'est celui de la vue; les autres sont trompeurs et criminels. Suivons donc en ceci comme en tout, les instructions de l'Écriture, et que nos plaisirs sur la terre soient aussi purs, s'il est possible, que ceux qu'on goûte dans le paradis. L'homme est le chef et l'ornement de la femme, le mariage est la couronne de l'homme. Les enfants qui naissent du mariage en sont comme les fleurs que le divin jardinier cueille dans des prairies vivantes. « Les enfants des enfants sont la couronne des vieillards, et les pères sont la gloire des enfants. » Jésus-Christ, qui est le père universel de la nature, est le chef et la couronne de l'Église universelle ; les fleurs ont, comme les plantes et les racines, des qualités qui leur sont propres. De ces qualités les unes sont utiles, les autres nuisibles ou dangereuses. Le lierre est rafraîchissant. Le noyer exhale une vapeur léthargique qui engourdit et qui endort. L'odeur trop forte du narcisse attaque les nerfs et les affaiblit ; l'odeur plus douce de la rose et de la violette calme et dissipe les pesanteurs du cerveau. Quant à nous, l'ivresse qui naît des parfums ne nous est pas moins défendue que celle que produit le vin. Le safran et le troène procurent un doux sommeil. Un nombre infmi d'autres fleurs réchauffent d'un parfum bienfaisant la froideur du cerveau et dissipent les vapeurs grossières qui s'y condensent. De là vient peut-être que le nom grec de la rose exprime la richesse de ses parfums, richesse prodigue qui l'épuise et la flétrit si vite.





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Dernière mise à jour : 17/12/2009