HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre II

τὸ



Texte grec :

[2,2f] Τοῦτον τὸν βίον, εἰ βίον καλεῖν χρή, ῥᾴθυμον ὄντα καὶ περὶ τὰς ἡδυπαθείας κεκινημένον καὶ περὶ τὴν οἰνοφλυγίαν ἐπτοημένον ἡ θεία σοφία ὑφορωμένη παραγγέλλει τοῖς αὑτῆς τέκνοις· «Μὴ ἴσθι οἰνοπότης μηδὲ ἐκτείνου συμβολαῖς, κρεῶν ἀγορασμοῖς, πᾶς γὰρ μέθυσος καὶ πορνοκόπος πτωχεύσει καὶ ἐνδύσεται διερρηγμένα πᾶς ὑπνώδης.» Ὑπνώδης γὰρ πᾶς ὁ μὴ εἰς σοφίαν ἐγρηγορῶν, ἀλλὰ ὑπὸ μέθης βαπτιζόμενος εἰς ὕπνον. Καὶ διερρωγότα, φησίν, ἐνδύσεται ὁ πάροινος, ἐπαισχυνθήσεται τῇ μέθῃ διὰ τοὺς κατοπτεύοντας. Ὀπαὶ γὰρ ἁμαρτωλοῦ τὰ διερρωγότα τοῦ ὕφους τοῦ σαρκικοῦ φιληδονίαις κατατετρημένα, δι´ ὧν ἡ αἰσχύνη ἔνδοθεν τῆς ψυχῆς ἐπιθεωρεῖται, ἡ ἁμαρτία, δι´ ἣν οὐδὲ σωθήσεται ῥᾳδίως τὸ ὕφος τὸ ἀπεσπασμένον πάντοθεν εἰς πολλὰς κατασηπόμενον ἐπιθυμίας, τὸ ἀπεσχισμένον τῆς σωτηρίας. Ταύτῃ νουθετικώτατα ἐπιφέρει· «Τίνι οὐαί; Τίνι θόρυβος; Τίνι κρίσις; Τίνι ἀηδεῖς λέσχαι; Τίνι συντρίμματα διακενῆς;» Ὁρᾶτε ὅλον διερρωγότα τὸν φίλοινον, ὃς παρορᾷ μὲν τὸν λόγον αὐτόν, ἔκδοτον δὲ αὑτὸν συνεχώρησεν τῇ μέθῃ, ὅσα τούτῳ ἠπείλησεν ἡ γραφή· καὶ πάλιν ἐπιφέρει τῇ ἀπειλῇ· «Τίνος πελιδνοὶ οἱ ὀφθαλμοί; Οὐ τῶν ἐγχρονιζόντων ἐν οἴνοις; Οὐ τῶν ἰχνευόντων ποῦ πότοι γίνονται;» Ἐνταῦθα μὲν καὶ νεκρὸν ἤδη τῷ λόγῳ τὸν φιλοπότην ἀποφαίνεται, διὰ τῶν ὀφθαλμῶν τῶν πελιδνῶν, ὃ τοῖς νεκροῖς σημεῖον ἐπιφαίνεται, τὸν ἐν κυρίῳ θάνατον αὐτῷ καταγγείλασα· ἡ γὰρ ἀμνηστία τῶν εἰς τὴν ἀληθῆ συντεινόντων ζωὴν ἐπὶ τὴν φθορὰν ῥέπει. Εἰκότως οὖν στερρότατα ὁ παιδαγωγὸς ἀπαγορεύει τῆς ἡμετέρας κηδόμενος σωτηρίας· «Μὴ πίνετε οἶνον ἐπὶ μέθῃ.» Διὰ τί, πεύσῃ; «Ὅτι», φησί, «τὸ στόμα σου τότε λαλήσει σκολιά, κατακείσῃ δὲ ὥσπερ ἐν καρδίᾳ θαλάσσης καὶ ὥσπερ κυβερνήτης ἐν πολλῷ κλύδωνι.» Ἐντεῦθεν καὶ ἡ ποιητικὴ ὠφελημένη λέγει· οἶνός τε, ὃς πυρὶ ἶσον ἔχει μένος, εὖτ´ ἂν ἐς ἄνδρας ἔλθῃ, κυμαίνει δ´ οἷα Λίβυσσαν ἅλα βορέης ἠὲ νότος, τὰ δὲ κεκρυμμένα πάντα φαίνει, ἁμαρτοεπής· οἶνος μεθύουσιν ὄλισθος, οἶνος ψυχαπάτης καὶ τὰ ἑξῆς. Ὁρᾶτε τοῦ ναυαγίου τὸν κίνδυνον; Περικλύζεται μὲν ἡ καρδία πολυποσίᾳ, τὸ δὲ πλῆθος τῆς οἰνοφλυγίας θαλάττης εἴκασεν ἀπειλῇ, ἐν ᾗ βεβυθισμένον τὸ σῶμα ὥσπερ ναῦς δέδυκεν εἰς βυθὸν ἀκοσμίας ταῖς τοῦ οἴνου τρικυμίαις ἐπικεχωσμένον, ὁ δὲ κυβερνήτης, ὁ νοῦς ὁ ἀνθρώπινος, περιφέρεται τῷ κλύδωνι ὑπερεχούσης τῆς μέθης, ἐνθαλαττεύων τε ἰλιγγιᾷ τῷ ζόφῳ τῆς καταιγίδος, τοῦ τῆς ἀληθείας ἀστοχήσας λιμένος, ἕως ἂν περιπεσὼν ὑφάλοις πέτραις αὐτὸς αὑτὸν ἐξοκείλας εἰς ἡδονὰς διαφθείρῃ.

Traduction française :

[2,2f] La sagesse divine, méprisant cette vie, (si l'on veut appeler vie cette habitude oisive et lâche d'une passion qui éteint toutes les lumières de l'âme), recommande à ses enfants : " Ne sois pas parmi ceux qui s'enivrent de vin et qui se remplissent de viande ; car ceux qui se livrent au vin et qui apprêtent des banquets seront chassés de l'héritage de leurs pères ; la paresse sera vêtue de haillons. Le paresseux est celui qui ne veille point dans la sagesse, et que l'ivresse ensevelit dans le sommeil. Le débauché sera vêtu de hailIons et deviendra à tous les yeux un objet de dégoût et de mépris. » Le pécheur, en effet, dont le corps est comme ouvert et déchiré par les passions, laisse voir à travers la honte de son âme, et les désirs impurs qui le dévorent et l'éloignent de plus en plus du salut. Voilà pourquoi le sage ajoute : A qui les désirs effrénés? à qui l'emportement? à qui les débats ? à qui les regrets inutiles ? Voyez le débauché déchirant lui-même son âme et son corps, mépriser la raison et s'abandonner à l'ivresse. Écoutez les nombreuses et terribles menaces que l'Esprit de Dieu leur adresse. Mais l'Écriture ajoute encore à ces menaces : « A qui les yeux livides? » N'est-ce point à ceux qui passent leur vie dans les débauches du vin ? à ceux qui les aiment et les cherchent partout? Ces yeux livides, signes de mort, témoignent qu'ils sont déjà morts devant Dieu. Car l'oubli des choses qui appartiennent à la véritable vie, cet oubli conduit à la mort. De là vient que le Pédagogue, plein de soin pour notre salut, nous crie avec force : « Ne buvez point jusqu'à l'ivresse. » Car comment prierez-vous, si vous êtes ivres ? « Votre bouche ne sait que des paroles impures, et vous ressemblez à un pilote couché et enseveli dans les profondes vagues de la mer. » Le vin, ajoute un poète, est comme un feu qui dévore le cœur de l'homme ; il le trouble, il l'agite, il le soulève avec la même fureur que les vents soulèvent les flots irrités. Il tire ses secrets du fond de son âme, et les répand sur ses lèvres par une maligne influence à laquelle il ne peut résister. Vous le voyez, c'est un naufrage prochain et inévitable. Le cœur est accablé par l'ivresse ; la force du vin est comparée à celle de la mer. Le corps y demeure enseveli comme un navire dans les vagues. La profondeur de sa honte égale la profondeur des flots. Le pilote, c'est-à-dire l'âme, enveloppé et jeté ça et là par la violence de la tempête, se trouve plongé dans de profondes ténèbres qui l'aveuglent, et il s'éloigne de plus en plus du port de la vérité, jusqu'à ce que, donnant contre des rochers cachés sous les flots, il s'y brise, et se perd lui-même dans le gouffre des voluptés.





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Dernière mise à jour : 17/12/2009