[2,10e] Πάλιν ὁ Μωσῆς καὶ τὸν λαγὼ ἐσθίειν ἀπαγορεύει· ὀχεύει πᾶσαν
τὴν ὥραν ὁ λαγώς, καὶ ἐπιβαίνει συγκαθεσθείσης τῆς θηλείας κατόπιν ἐπιών·
ἔστι γὰρ ὀπισθοβατικόν· κυεῖ δὲ κατὰ μῆνα καὶ ἐπικυΐσκεται· ὀχεύεται δὲ καὶ
τίκτει, τεκοῦσα δὲ εὐθὺς ὀχεύεται ὑφ´
οὗ ἂν τύχῃ λαγωοῦ· οὐ γὰρ ἑνὶ ἀρκεῖται γάμῳ. Καὶ συλλαμβάνει
πάλιν ἔτι θηλαζομένη· ἔχει γὰρ τὴν ὑστέραν δικρόαν. Καὶ οὐχὶ τὸ
κένωμα μόνον τῆς ὑστέρας ἱκανὸν αὐτῇ γίνεται συνουσίας ὁρμητήριον·
τὸ γὰρ κενὸν πᾶν ἐπιθυμεῖ πληρώσεως· συμβαίνει δέ, ὅταν κυῶσι,
θάτερον μέρος τῆς ὑστέρας κατέχεσθαι τῇ ἐπιθυμίᾳ καὶ ὀργᾶν. Διὰ
τοῦτο ἐπικυήσεις γίνονται αὐτοῖς. Ἀπέχεσθαι τοίνυν σφοδρῶν τε
ὀρέξεων καὶ ἐπαλλήλων συνουσιῶν καὶ τῆς πρὸς τὰς ἐγκύους ὁμιλίας
καὶ ἀλληλοβασίας καὶ παιδοφθορίας καὶ μοιχείας καὶ λαγνείας ἡ
τοῦ αἰνίγματος τοῦδε ἀπαγόρευσις παρῄνεσεν.
Ταύτῃ τοι ἀναφανδόν, οὐ δι´ αἰνιγμάτων ἔτι, ὁ αὐτὸς ἀπηγόρευσεν
Μωυσῆς γυμνῇ τῇ κεφαλῇ, «οὐ πορνεύσεις, οὐ μοιχεύσεις, οὐ παιδοφθορήσεις»
λέγων. Τὸ δὴ διάταγμα τοῦ λόγου παντὶ διατηρητέον
σθένει, καὶ οὐδὲν οὐδαμῶς παρανομητέον, οὐδὲ ἀκυρωτέον τὰς
ἐντολάς· ἐπιθυμίᾳ γὰρ κακῇ ὄνομα ὕβρις, καὶ τὸν τῆς ἐπιθυμίας
ἵππον «ὑβριστὴν» ὁ Πλάτων προσεῖπεν, «ἵπποι θηλυμανεῖς ἐγενήθητέ μοι»
ἀναγνούς. Τὴν δὲ ἐπὶ τῇ ὕβρει δίκην γνωριοῦσιν ὑμῖν οἱ
εἰς τὰ Σόδομα παραγεγονότες ἄγγελοι. Οὗτοι τοὺς πειρᾶν ἐθελήσαντας
σφᾶς ἐπαισχῦναι αὐτῇ πόλει κατέφλεξαν, δεῖγμα ἐναργὲς τοῦτο,
λαγνείας ἐπικάρπιον τὸ πῦρ, ὑπογράφοντες· τὰ γὰρ τῶν παλαιῶν
συμπτώματα, ὡς καὶ πρόσθεν εἴπομεν, εἰς τὴν ἡμετέραν ἀναγεγράφαται
νουθεσίαν, ὡς μὴ τοῖς αὐτοῖς ἐνσχεθῆναι, φυλάξασθαι δὲ μὴ
περιπεσεῖν τοῖς ἴσοις.
| [2,10e] Ainsi Moïse a défendu l'usage de la chair de lièvre parce que cet animal, toujours en chaleur, s'accouple en toute saison et qu'il saillit naturellement sa femelle par derrière et dans une position qui paraît honteuse. La femelle conçoit tous les mois et reçoit le mâle pendant même qu'elle est pleine. Après qu'elle a mis bas, elle s'accouple indifféremment avec tous les lièvres, ne se contentant pas d'un seul mâle, et elle conçoit incontinent, quoiqu'elle allaite encore ses petits. Elle a deux conduits dans sa matrice, parce qu'un seul ne lui saurait suffire pour contenir tout ce qu'elle reçoit. Lorsque l'un de ces conduits est plein, l'autre cherche à se remplir par une inclination naturelle à tout ce qui est vide; de sorte qu'elle désire le mâle et conçoit encore, toute pleine qu'elle est. Le sage Moïse, sous cette figure allégorique, nous défend la violence des désirs, l'approche des femmes enceintes, la fornication, l'adultère, l'impudicité. Ailleurs, parlant naturellement et sans figure, il nous dit : « Tu ne commettras point de fornication et d'adultère, tu ne t'approcheras point d'un homme comme d'une femme. » Il faut observer exactement ces ordres fondés sur la raison , et ne jamais rien nous permettre de contraire aux lois et aux commandements de Dieu. Platon, qui avait lu sans doute ce passage du texte sacré : « Ils sont devenus comme des chevaux qui courent et qui hennissent après les cavales, » compare les hommes qui s'abandonnent à cette insolente lubricité, et cette lubricité elle-même, à un cheval indompté, furieux et sans frein. Les anges qui entrèrent dans Sodome nous apprendront de quel genre de supplice elle est punie. Ceux qui voulurent les outrager furent dévorés avec leur ville par le feu du ciel, pour nous apprendre, par ce prodige, que le feu est le supplice des impudiques. Les châtiments infligés aux anciens pécheurs sont écrits, comme je l'ai déjà dit, pour notre instruction, afin qu'évitant les mêmes vices, nous évitions les mêmes peines.
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