[2,10c] Οὔκουν οὐδὲ τὴν ὕαιναν μεταβάλλειν τὴν φύσιν πιστευτέον ποτέ·
οὐδὲ γὰρ αἰδοῖα ἔχει τὸ αὐτὸ ζῷον ἅμα ἄμφω, ἄρρενος καὶ θήλεος,
καθὼς ὑπειλήφασί τινες, ἑρμαφροδίτους τερατολογοῦντες καὶ τρίτην
ταύτην μεταξὺ θηλείας καὶ ἄρρενος ἀνδρόγυνον καινοτομοῦντες
φύσιν. Ἀπατῶνται δὲ εὖ μάλα τὸ φιλότεχνον τῆς παμμήτορος καὶ
γενεσιουργοῦ φύσεως μὴ νοήσαντες· ἐπεὶ γάρ ἐστι τοῦτο λαγνίστατον
τὸ ζῷον ἡ ὕαινα, ὑπὸ τὴν κέρκον πρὸ τοῦ πόρου τῆς περιττώσεως
πέφυκεν αὐτῇ ἐξοχή τις σαρκικὴ παραπλησία τῷ σχήματι αἰδοίῳ
θηλυκῷ· πόρον δὲ οὐδένα ἔχει τοῦτο τῆς σαρκὸς τὸ σχῆμα, εἴς τι
χρειῶδες ἀπολήγοντα ἢ εἰς μήτραν ἢ εἰς ἀπευθυσμένον λέγω· μόνην
δὲ ἄρα κοιλότητα ἔχει πολλήν, ᾗ τὴν λαγνείαν ὑποδέχεται τὴν
κενήν, ὅταν ἀποστραφῶσι περὶ τὴν ἀποκύησιν ἀσχολούμενοι τῆς
ἀποτέξεως οἱ πόροι. Τὸ δὲ αὐτὸ τοῦτο ἄρρενί τε καὶ θηλείᾳ προσπέφυκεν
ὑαίνῃ διὰ τὸν ὑπερβάλλοντα πασχητιασμόν· ἀλληλίζει γὰρ
καὶ ὁ ἄρρην, ὅθεν καὶ σπανιαίτατα θήλειαν ἔστιν ὕαιναν λαβεῖν· οὐ
γὰρ συνεχεῖς αἱ κυήσεις τῷ ζῴῳ γίγνονται τούτῳ πλεοναζούσης
ἐν αὐτοῖς ἀδεῶς τῆς παρὰ φύσιν σπορᾶς. Ταύτῃ μοι δοκεῖ καὶ ὁ
Πλάτων ἐν Φαίδρῳ τὴν παιδεραστίαν ἀποκρουόμενος θηρίον αὐτὴν
προσειπεῖν, ὅτι «τὸν χαλινὸν ἐνδακόντες» οἱ ταῖς ἡδοναῖς ἔκδοτοι
λάγνοι «τετραπόδων νόμῳ βαίνουσι καὶ παιδοσπορεῖν ἐπιχειροῦσιν»·
τοὺς δὲ ἀθέους «παρέδωκεν ὁ θεός», ὥς φησιν ὁ ἀπόστολος, «εἰς
πάθη ἀτιμίας· αἵ τε γὰρ θήλειαι αὐτῶν μετήλλαξαν τὴν φυσικὴν
χρῆσιν εἰς τὴν παρὰ φύσιν, ὁμοίως δὲ καὶ οἱ ἄρρενες αὐτῶν ἀφέντες
τὴν φυσικὴν χρῆσιν ἐξεκαύθησαν ἐν τῇ ὀρέξει αὐτῶν εἰς ἀλλήλους,
ἄρρενες ἐν ἄρρεσι τὴν ἀσχημοσύνην κατεργαζόμενοι καὶ τὴν ἀντιμισθίαν,
ἣν ἔδει, τῆς πλάνης αὐτῶν ἐν ἑαυτοῖς ἀπολαμβάνοντες.»
| [2,10c] Il ne faut donc pas croire que l'hyène change jamais de nature,
comme on le dit. Le même animal n'a point à la fois le double appareil mâle et femelle de la génération. La nature, qui est toujours égale et constante dans ses voies, ne se prête point aux écarts de notre imagination, et c'est pour n'avoir point réfléchi avec quel soin et quel amour elle conserve les êtres dont elle est la mère, que quelques hommes ont imaginé follement des hermaphrodites, c'est-à-dire des êtres possédant les deux sexes, moitié homme et moitié femelle, créations monstrueuses qui n'existent réellement point. Seulement, comme l'animal dont je parle, je veux dire l'hyène, est prodigieusement lascif, il a sous la queue, un peu au-dessus du canal par où passent les excréments, une certaine excroissance de chair parfaitement semblable aux parties honteuses de la femelle ; mais cette masse de chair n'est qu'une cavité, sans utilité et sans issue, où la fureur lubrique de ces animaux se puisse assouvir quand les conduits naturels s'y refusent avec dégoût, occupés qu'ils sont par la conception du fœtus. Elle est commune au mâle et à la femelle, qui sont l'un et l'autre également et extraordinairement amoureux. Le mâle agit et souffre tour à tour; de sorte qu'il est très rare de trouver une hyène femelle. Enfin, cet animal conçoit rarement, parce qu'il fait un abus continuel et stérile de la semence destinée à reproduire son espèce; de là vient, il me semble, que Platon, dans le Phèdre, condamnant l'amour des garçons, appelle brutes ceux qui s'y livrent, parce qu'ils s'accouplent à l'exemple de ces animaux, et ensemencent un sol stérile. « C'est pourquoi, dit l'apôtre, Dieu les a livrés aux passions de l'ignominie; car les femmes, parmi eux, ont changé l'usage qui est selon la nature en un autre qui est contre la nature. Les hommes, de même, rejetant l'union des deux sexes qui est selon la nature, ont été embrasés de désirs les uns pour les autres, l'homme commettant avec l'homme des crimes infâmes, et recevant ainsi par eux-mêmes la peine qui était due à leur égarement. »
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