[2,10a] Τίνα διαληπτέον περὶ παιδοποιίας.
Συνουσίας δὲ τὸν καιρὸν μόνοις τοῖς γεγαμηκόσιν ἀπολέλειπται
σκοπεῖν, τοῖς δὲ γεγαμηκόσι σκοπὸς ἡ παιδοποιία, τέλος δὲ ἡ εὐτεκνία,
καθάπερ καὶ τῷ γεωργῷ τῆς τῶν σπερμάτων καταβολῆς αἰτία
μὲν ἡ τῆς τροφῆς προμήθεια, τέλος δὲ αὐτῷ τῆς γεωργίας ἡ τῶν
καρπῶν συγκομιδή. Μακρῷ δὲ ἀμείνων γεωργὸς ὁ ἔμψυχον σπείρων
ἄρουραν· ὃ μὲν γὰρ ἐπικαίρου τροφῆς ὀριγνώμενος, ὃ δὲ τῆς τοῦ
παντὸς διαμονῆς προμηθούμενος γεωργεῖ, καὶ ὃ μὲν δι´ ἑαυτόν,
ὃ δὲ διὰ τὸν θεὸν φυτουργεῖ· «Πληθύνεσθε» γὰρ εἴρηκεν, καὶ
ὑπακουστέον· καὶ κατὰ τοῦτο εἰκὼν ὁ ἄνθρωπος γίνεται τοῦ θεοῦ,
καθὸ εἰς γένεσιν ἀνθρώπου ἄνθρωπος συνεργεῖ.
Οὐ πᾶσα οὖν γῆ εὔθετος εἰς σπερμάτων ὑποδοχήν, εἰ δὲ καὶ
πᾶσα, ἀλλ´ οὐχὶ τῷ αὐτῷ γεωργῷ· οὐδὲ μὴν εἰς πέτρας σπαρτέον
οὐδὲ καθυβριστέον τὸ σπέρμα, ἀρχηγὸν γενέσεως οὐσίαν, συνεσπαρμένους
ἔχουσαν τῆς φύσεως τοὺς λογισμούς· τοὺς δὲ κατὰ
φύσιν λογισμοὺς ἀλόγως εἰς τοὺς παρὰ φύσιν καταισχύνειν πόρους
ἄθεον κομιδῇ. Ὁρᾶτε γοῦν ὁ πάνσοφος Μωσῆς ὅπως ποτὲ
συμβολικῶς τὴν ἄκαρπον ἀποκρούεται σποράν, «οὐκ ἔδεσαι»
λέγων «τὸν λαγὼν οὐδὲ τὴν ὕαιναν». Οὐ βούλεται τῆς ποιότητος
αὐτῶν μεταλαμβάνειν τὸν ἄνθρωπον οὐδὲ μὴν τῆς ἴσης ἀσελγείας
ἀπογεύσασθαι· κατακόρως γάρ τοι περὶ τὰς μίξεις τὰ ζῷα ταῦτα
ἐπτόηνται· καὶ τὸν μὲν λαγὼ κατ´ ἔτος πλεονεκτεῖν φασι τὴν
ἀφόδευσιν, ἰσαρίθμους οἷς βεβίωκεν ἔτεσιν ἴσχοντα τρύπας· ταύτῃ
ἄρα τὴν κώλυσιν τῆς ἐδωδῆς τοῦ λαγὼ παιδεραστίας ἐμφαίνειν
ἀποτροπήν· τὴν δὲ ὕαιναν ἐναλλὰξ ἀμείβειν τὸ ἄρρεν εἰς τὸ θῆλυ
παρ´ ἔτος ἕκαστον, αἰνίττεσθαι δὲ μὴ χρῆν ἐπὶ μοιχείας ὁρμᾶν
τὸν τῆς ὑαίνης ἀπεχόμενον.
Ἀλλὰ τὸ μὲν μὴ δεῖν ἐξομοιοῦσθαι τοῖσδε τοῖς ζῴοις διὰ τῆς
προκειμένης ἀπαγορεύσεως ὁμολογουμένως τὸν πάνσοφον Μωσέα
αἰνίττεσθαι σύμφημι κἀγώ· οὐ μέντοι τῇδε τῇ ἐξηγήσει τῶν συμβολικῶς
εἰρημένων συγκατατίθεμαι.
| [2,10a] CHAPITRE X.
De la procréation des enfants.
C'est aux seules personnes que le mariage unit à juger de l'opportunité de son action. Le but de cette institution est d'avoir des enfants ; sa fin, que ces enfants soient bons : de même que le laboureur sème dans le but de se nourrir, et que la récolte est la fin de son travail. Mais le laboureur qui cultive une terre vivante est bien au-dessus de celui qui cultive une terre morte; l'un travaille seulement pour se nourrir un court espace de temps, l'autre pour entretenir et perpétuer l'univers; celui-là sème pour lui, celui-ci pour Dieu. Car c'est Dieu qui a dit : « Croissez et multipliez ; » commandement après lequel il faut sous-entendre que l'homme devient l'image de Dieu, en tant qu'il coopère à la génération de l'homme. Toute terre n'est pas propre à recevoir la semence, ni tout laboureur à ensemencer celle même qui est propre à la recevoir. Il ne faut ni semer sur la pierre, ni outrager la semence, qui est le principe de la génération, et la substance par laquelle la nature se conserve et se perpétue dans les voies que Dieu lui a tracées. S'écarter de ces voies, et transmettre ignominieusement la semence dans des vaisseaux qui ne lui sont pas naturellement destinés, c'est le comble de l'impiété et du crime. Voyez sous quelle figure le sage Moïse défend l'ensemencement d'un sol infertile : « Vous ne mangerez, dit-il, ni de la chair du lièvre, ni de celle de l'hyène. » Dieu ne veut point que l'homme ait rien de commun avec la nature impure de ces animaux, ni qu'il égale leur lubricité, qui est si ardente, qu'elle les excite sans cesse à la satisfaire avec une sorte de fureur stupide. La femelle du lièvre a, dit-on, autant de matrices qu'elle a vécu d'années ; ainsi, en nous défendant l'usage de la chair de cet animal, il nous défend l'amour des garçons. On dit de l'hyène qu'elle change annuellement de sexe, et de mâle devient femelle ; de là vient que la défense de sa chair équivaut à celle de l'adultère. Pour moi, je suis convaincu que le sage Moïse a eu en vue, par ces défenses, de nous interdire toute ressemblance avec ces animaux; mais je ne crois point à la vérité de ces changements contre nature dont je me suis servi seulement comme d'une image symbolique.
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