HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre I

τροφή



Texte grec :

[1,3] Ὅτι φιλάνθρωπος ὁ παιδαγωγός. Πάντα ὀνίνησιν ὁ κύριος καὶ πάντα ὠφελεῖ καὶ ὡς ἄνθρωπος καὶ ὡς θεός, τὰ μὲν ἁμαρτήματα ὡς θεὸς ἀφιείς, εἰς δὲ τὸ μὴ ἐξαμαρτάνειν παραπαιδαγωγῶν ὡς ἄνθρωπος. Εἰκότως ἄρα φίλος ὁ ἄνθρωπος τῷ θεῷ, ἐπεὶ καὶ πλάσμα αὐτοῦ ἐστιν. Καὶ τὰ μὲν ἄλλα κελεύων μόνον πεποίηκεν, τὸν δὲ ἄνθρωπον δι´ αὑτοῦ ἐχειρούργησεν καί τι αὐτῷ ἴδιον ἐνεφύσησεν. Τὸ οὖν ὑπ´ αὐτοῦ καὶ πρὸς αὐτὸν ἀπεικονισμένον ἢ ὡς δι´ αὑτὸ αἱρετὸν τῷ θεῷ ὑπ´ αὐτοῦ δεδημιούργηται τοῦ θεοῦ ἢ ὡς ἕνεκεν ἄλλου αἱρετὸν διαπέπλασται. Εἰ μὲν οὖν δι´ αὑτὸ αἱρετὸν ὁ ἄνθρωπος, ἀγαθὸς ὢν ἀγαθὸν ἠγάπησεν, καὶ τὸ φίλτρον ἔνδον ἐστὶν ἐν τῷ ἀνθρώπῳ, τοῦθ´ ὅπερ ἐμφύσημα εἴρηται θεοῦ· εἰ δὲ ἕνεκεν τῶν ἄλλων ὁ ἄνθρωπος αἱρετὸν γέγονεν, οὐκ ἄλλην αἰτίαν ἔσχεν τοῦ ποιεῖν αὐτὸν ὁ θεὸς ἢ ὡς οὐκ ἄνευ αὐτοῦ οἵου τε ὄντος τὸν μὲν γενέσθαι δημιουργὸν ἀγαθόν, τὸν δὲ εἰς γνῶσιν ἀφικέσθαι θεοῦ, οὐ γὰρ ἄλλως ἂν τὸ οὗ ἕνεκεν ἄνθρωπος γέγονεν ἐποίησεν ὁ θεός, εἰ μὴ ἄνθρωπος ἐγεγόνει, καὶ ἣν εἶχεν ἐναποκεκρυμμένην ἰσχύν, τὸ βούλεσθαι, ὁ θεὸς διὰ τῆς ἔξωθεν τοῦ πεποιηκέναι προσανεπλήρωσεν δυνάμεως, λαβὼν παρὰ ἀνθρώπου ὃ πεποίηκεν ἄνθρωπον καὶ ὃ εἶχεν εἶδεν καὶ γέγονεν ὃ ἠθέλησεν· οὐδὲν δὲ ὃ μὴ δύναται θεός. Ὁ ἄνθρωπος ἄρα ὃν πεποίηκεν ὁ θεός, δι´ αὑτὸ αἱρετόν ἐστιν, τὸ δὲ δι´ αὑτὸ αἱρετὸν οἰκεῖόν ἐστιν ὅτῳπερ ἂν ᾖ δι´ αὑτὸ αἱρετόν, τούτῳ δὲ καὶ ἀσμενιστὸν καὶ φιλητόν. Ἀλλὰ καὶ φιλητὸν μέν τί ἐστί τινι, οὐχὶ δὲ καὶ φιλεῖται ὑπ´ αὐτοῦ; φιλητὸς δὲ ὁ ἄνθρωπος ἀποδέδεικται, φιλεῖται ἄρα πρὸς τοῦ θεοῦ ὁ ἄνθρωπος. Πῶς γὰρ οὐ φιλεῖται, δι´ ὃν ὁ μονογενὴς ἐκ κόλπων πατρὸς καταπέμπεται λόγος τῆς πίστεως; {ἡ} πίστις ἐκ περιουσίας αὐτὸς σαφῶς ὁ κύριος ὁμολογῶν καὶ λέγων «αὐτὸς γὰρ ὁ πατὴρ φιλεῖ ὑμᾶς, ὅτι ὑμεῖς ἐμὲ πεφιλήκατε», καὶ πάλιν ὁ αὐτὸς «καὶ ἠγάπησας αὐτούς, καθὼς ἐμὲ ἠγάπησας». Τί μὲν οὖν ὁ παιδαγωγὸς βούλεται καὶ τί ἐπαγγέλλεται, ἐν ἔργῳ καὶ λόγῳ διακείμενος καὶ ὑπαγορεύσει μὲν τῶν πρακτέων, ἀπαγορεύσει δὲ τῶν ἐναντίων, ἤδη που δῆλον. Σαφὲς δὲ ὡς ἄρα θάτερον εἶδος τῶν λόγων, τὸ διδασκαλικόν, ἰσχνόν τέ ἐστι καὶ πνευματικόν, ἀκριβολογίας ἐχόμενον, τὸ ἐποπτικόν, ὃ δὴ ὑπερκείσθω τὰ νῦν. Καθήκει δ´ ἡμῖν ἀνταγαπᾶν μὲν τὸν καθηγούμενον ἀγαπητικῶς ἀρίστου βίου, βιοῦν δὲ πρὸς τὰ διατάγματα τῆς αὐτοῦ προαιρέσεως, οὐ μόνον ἐπιτελοῦντας τὰ προσταττόμενα ἢ παραφυλάττοντας τὰ ἀπαγορευόμενα, ἀλλὰ καὶ τῶν εἰκόνων τὰς μὲν ἐκτρεπομένους, τὰς δὲ ὡς ἔνι μάλιστα μιμουμένους ἐπιτελεῖν καθ´ ὁμοίωσιν τὰ ἔργα τοῦ παιδαγωγοῦ, ἵνα δὴ τὸ «κατ´ εἰκόνα καὶ καθ´ ὁμοίωσιν» πληρωθῇ. Ὡς γὰρ ἐν σκότῳ βαθεῖ ἀλώμενοι τῷ βίῳ ἀπταίστου καὶ ἀκριβοῦς καθοδηγοῦ δεόμεθα. Ὁδηγὸς δὲ ἄριστος οὐχὶ ὁ τυφλός, καθά φησιν ἡ γραφή, τυφλοὺς εἰς τὸ βάραθρον χειραγωγῶν, ὀξὺ δὲ ὁ βλέπων καὶ διορῶν τὰ ἐγκάρδια λόγος. Καθάπερ οὖν οὐκ ἔστι φῶς ὃ μὴ φωτίζει οὐδὲ κινοῦν ὃ μὴ κινεῖ οὐδὲ φιλοῦν ὃ μὴ φιλεῖ, οὐδὲ ἀγαθόν ἐστιν ὃ μὴ ὠφελεῖ καὶ εἰς σωτηρίαν καθοδηγεῖ. Ἀγαπῶμεν οὖν τὰς ἐντολὰς δι´ ἔργων τοῦ κυρίου, καὶ γὰρ ὁ λόγος αὐτὸς ἐναργῶς σὰρξ γενόμενος τὴν αὐτὴν ἀρετὴν πρακτικὴν ἅμα καὶ θεωρητικὴν ἐπιδεικνύς, καὶ δὴ νόμον ὑπολαμβάνοντες τὸν λόγον, τὰς ἐντολὰς καὶ τὰς ὑποθημοσύνας αὐτοῦ ὡς συντόμους ὁδοὺς καὶ συντόνους εἰς ἀιδιότητα γνωρίσωμεν· πειθοῦς γὰρ ἀνάπλεω, οὐ φόβου, τὰ προστάγματα.

Traduction française :

[1,3] CHAPITRE III. De la bonté du divin Maître et de son amour pour les hommes. Le Seigneur nous est utile et nous aide en toutes choses comme homme et comme Dieu : nous remettant nos péchés, comme Dieu; nous enseignant de ne pas pécher, comme homme. C'est avec justice que l'homme est aimé de Dieu, puisqu'il est sa créature. Il a jugé à propos de ne se servir que d'un ordre pour tirer les autres créatures du néant; ses mains ont pétri l'homme ; par un souffle, il lui a communiqué quelque chose qui n'est propre qu'à lui. Puisqu'il a bien voulu nous créer à son image, il est évident qu'il l'a fait, ou à cause de l'excellence de notre nature, ou par un autre motif également digne de sa sollicitude et de son amour. S'il nous a créés à cause de la bonté de notre nature, ce Dieu, la bonté même, a aimé en nous ce qui est bon ; car il y a effectivement dans l'homme quelque chose d'aimable, et c'est ce qui provient du souffle de Dieu. Si c'est par un autre motif, c'est sans aucun doute que, sans cette création, les autres ouvrages de Dieu, privés de la faculté de connaître et d'adorer leur auteur, n'eussent point assez hautement rendu témoignage à sa perfection. Dieu n'aurait point créé les choses pour lesquelles il a créé l'homme, si l'homme lui-même n'avait point été créé. Ainsi, Dieu a créé les choses matérielles, pour un motif tout à fait étranger à ces choses mêmes, et seulement à cause de l'homme. Il savait ce qu'il allait faire, et il a fait ce qu'il a voulu; car il n'est rien qu'il ne puisse faire. L'homme, créature de Dieu, est donc un être aimable par lui-même. Or, Dieu ne saurait s'empêcher d'aimer effectivement tout ce qui mérite d'être aimé. Il nous aime donc ; et comment ne nous aimerait-il pas, puisque, de son sein paternel, il envoie vers nous son fils unique, cette source inépuisable d'amour et de foi ? Le Seigneur lui-même avoue cet amour, lorsqu'il dit en s'adressant à nous : « Mon père vous aime » parce que vous m'avez aimé. » Il l'avoue encore lorsque, s'adressant à son père, il lui dit : « Vous les avez aimés comme vous m'avez aimé. » Ainsi donc vous apparaissent la volonté du Pédagogue, la nature de ses secours, et la manière tendre et affectueuse dont il vous invite au bien et vous détourne du mal. Il est clair encore que ce Verbe divin exerce en votre faveur un autre office dont le but est de vous instruire dans les choses cachées, spirituelles et mystérieuses. Mais comme il n'est pas question dans ce moment de cet enseignement, il me suffit ici de vous faire observer combien il est juste de payer de retour un Dieu dont l'amour nous conduit au souverain bien, et de conformer notre vie à ses commandements, non seulement en exécutant ce qu'il nous ordonne, ou en évitant de faire ce qu'il nous défend, mais en cherchant a lui ressembler de la manière la plus parfaite qu'il nous soit possible, à l'aide des exemples qu'il met sous nos yeux, soit pour les imiter, soit pour les fuir. Nous errons, en effet, dans cette vie comme dans des ténèbres profondes et nous n'y saurions marcher sans l'appui d'un guide qui ne se trompe point, d'un guide sûr et fidèle. Ce guide par excellence est le Pédagogue. Ce n'est point, comme dit l'Écriture, un aveugle conduisant d'autres aveugles dans le précipice ; c'est le Verbe dont la vue perçante pénètre les plus secrets replis de notre cœur. Comme donc il n'y a point de lumière qui n'éclaire, point de moteur qui ne fasse mouvoir quelque chose, point de force aimante qui n'aime avec ardeur, il est impossible aussi que le souverain bien ne soit point utile aux hommes, et qu'il ne les conduise pas au salut. Tirons donc nos préceptes de ses exemples et de ses œuvres. Le Verbe a été fait chair pour mieux nous enseigner la pratique et la théorie de la vertu. Qu'il soit notre unique loi ; regardons ses préceptes et ses avis comme la voie la plus courte et la plus directe pour nous conduire à l'éternité. Ses commandements ne respirent que la persuasion, et la crainte en est bannie.





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Dernière mise à jour : 10/12/2009