HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre I

ὑπογραφὴ



Texte grec :

[1,11] Ὅτι διὰ νόμου καὶ προφητῶν ὁ λόγος ἐπαιδαγώγει. Ὁ μὲν δὴ τρόπος τῆς φιλανθρωπίας αὐτοῦ καὶ παιδαγωγίας ὡς ἐνῆν ἡμῖν ὑποδέδεικται. Διόπερ παγκάλως αὐτὸς αὑτὸν ἐξηγούμενος «κόκκῳ νάπυος» εἴκασεν, καὶ τοῦ σπειρομένου λόγου τὸ πνευματικὸν καὶ τὸ πολύχουν τῆς φύσεως καὶ τὸ μεγαλοπρεπὲς ἅμα καὶ εὐαυξὲς τῆς δυνάμεως τῆς λογικῆς, πρὸς δὲ καὶ τῆς ἐπιτιμήσεως τὸ δηκτικὸν καὶ τὸ ἀνακαθαρτικὸν ὀνησιφόρον εἶναι ὑπὸ δριμύτητος αἰνιττόμενος. Δι´ ὀλίγου γοῦν τοῦ κόκκου τοῦ ἀλληγορουμένου πάμπολυ, τὴν σωτηρίαν, ἁπάσῃ χαρίζεται τῇ ἀνθρωπότητι. Τὸ μὲν οὖν μέλι γλυκύτατον ὂν χολῆς ἐστι γεννητικόν, ὡς τὸ ἀγαθὸν καταφρονήσεως, ὃ δὴ αἴτιον τοῦ ἐξαμαρτάνειν, τὸ δὲ νᾶπυ καὶ τῆς χολῆς μειωτικόν, τουτέστι τοῦ θυμοῦ, καὶ τοῦ φλέγματος διακοπτικόν, τουτέστι τοῦ τύφου· ἐξ οὗ λόγου ἡ ἀληθὴς τῆς ψυχῆς ὑγεία καὶ ἡ ἀίδιος εὐκρασία περιγίνεται. Πάλαι μὲν οὖν διὰ Μωσέως ὁ λόγος ἐπαιδαγώγει, ἔπειτα καὶ διὰ προφητῶν· προφήτης δὲ καὶ ὁ Μωσῆς· ὁ γὰρ νόμος παιδαγωγία παίδων ἐστὶ δυσηνίων. «Χορτασθέντες γοῦν», φησίν, «ἀνέστησαν παίζειν», τὸ ἄλογον τῆς τροφῆς πλήρωμα χόρτασμα, οὐ βρῶμα εἰπών. Ἐπεὶ δὲ ἀλόγως κορεσθέντες ἀλόγως ἔπαιζον, διὰ τοῦτο αὐτοῖς καὶ ὁ νόμος καὶ ὁ φόβος εἵπετο εἰς ἀνακοπὴν ἁμαρτημάτων καὶ προτροπὴν κατορθωμάτων, καταρτίζων εἰς εὐηκοΐαν αὐτοὺς τοῦ ἀληθοῦς παιδαγωγοῦ, τὴν εὐπείθειαν, εἷς καὶ ὁ αὐτὸς ὢν λόγος πρὸς τὸ κατεπεῖγον ἁρμοττόμενος· «τὸν νόμον δοθῆναι» γάρ φησιν ὁ Παῦλος «παιδαγωγὸν εἰς Χριστόν», ὡς ἐκ τούτου συμφανὲς εἶναι ἕνα μόνον ἀληθινόν, ἀγαθόν, δίκαιον, κατ´ εἰκόνα καὶ ὁμοίωσιν τοῦ πατρὸς υἱὸν Ἰησοῦν, τὸν λόγον τοῦ θεοῦ, παιδαγωγὸν ἡμῶν εἶναι, ᾧ παρέδωκεν ἡμᾶς ὁ θεός, ὡς πατὴρ φιλόστοργος γνησίῳ παιδαγωγῷ παρακατατιθέμενος τὰ παιδία, διαρρήδην παραγγείλας ἡμῖν· «οὗτός ἐστί μου ὁ υἱὸς ὁ ἀγαπητός, αὐτοῦ ἀκούετε.» Ἀξιόπιστος ὁ θεῖος παιδαγωγὸς τρισὶ τοῖς καλλίστοις κεκοσμημένος, ἐπιστήμῃ, εὐνοίᾳ, παρρησίᾳ· ἐπιστήμῃ μὲν ὅτι σοφία ἐστὶ πατρική, «πᾶσα σοφία παρὰ κυρίου καὶ μετ´ αὐτοῦ ἐστιν εἰς τὸν αἰῶνα»· παρρησίᾳ δὲ ὅτι θεὸς καὶ δημιουργός, «πάντα γὰρ δι´ αὐτοῦ ἐγένετο καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἕν»· εὐνοίᾳ δὲ ὅτι μόνος ὑπὲρ ἡμῶν ἱερεῖον ἑαυτὸν ἐπιδέδωκεν, «ὁ γὰρ ἀγαθὸς ποιμὴν τὴν ψυχὴν ἑαυτοῦ τίθησιν ὑπὲρ τῶν προβάτων» καὶ δὴ ἔθηκεν. Εὔνοια δὲ οὐδὲν ἀλλ´ ἢ βούλησίς ἐστιν ἀγαθοῦ τῷ πλησίον, αὐτοῦ χάριν ἐκείνου.

Traduction française :

[1,11] CHAPITRE XI. Que le Verbe remplissait l'office de Pédagogue au moyen de la loi et des prophètes. Nous avons montré, autant que nous l'avons pu, combien est grand l'amour du Verbe pour les hommes, et innombrables les moyens dont il se sert pour les instruire. Lui-même , en se comparant à un grain de moutarde qu'on sème, et qui devient un grand arbre, a exprimé d'une manière admirable la nature et les effets merveilleux de sa divine parole. Sa parole, semée dans les cœurs, y germe, y croît, y grandit, les remplissant des lumières de la raison et de la magnificence de la sainteté, tandis que, par la mordante acreté de ses reproches, elle les guérit et les purifie des souillures du péché. Comme le miel, par son trop de douceur, produit la bile ; comme le trop de bonté engendre le mépris qui devient l'occasion du mal, la moutarde, au contraire, par sa bienfaisante amertume, diminue la bile, c'est-à-dire la colère, détruit le flegme, c'est-à-dire le faste et l'orgueil. Les âmes nourries de cette divine parole brillent donc d'une santé éternelle et toujours égale. Le Verbe se servit d'abord de Moïse pour remplir son office de Pédagogue ; plus lard, il se servit des prophètes. Moïse est lui-même un prophète. La loi est comme un maître sévère pour les enfants révoltés que le frein a peine à retenir. « Rassasiés, dit l'apôtre, ils se levèrent pour se réjouir. » Le mot grec dont l'apôtre se sert pour exprimer rassasiés signifie aussi remplis de foin. Il emploie ce terme a dessein, afin de faire sentir que leurs aliments étant semblables à ceux des bêtes, leur conduite et leurs jeux l'étaient aussi. C'est pour cela que la loi se servait de la crainte pour les détourner du mal et les conduire au bien. Elle préparait ainsi leurs oreilles à s'ouvrir aux instructions futures du vrai Pédagogue, de ce même Verbe divin qui nous instruit maintenant par la douceur, et qui se prêtait alors à la malignité de leur nature, en les instruisant par les terreurs de la loi. Les terreurs de la loi ont cessé à l'avènement du Christ. » Le Christ donc, comme l'a dit l'apôtre saint Paul, seul bon, seul juste, seul vrai, Fils et Verbe de Dieu , dont il est l'image et la ressemblance parfaite, est notre unique Pédagogue. Dieu nous a mis entre ses mains et recommandés à ses soins, comme un bon père recommande ses ses fils à l'amitié de leur frère. » Il nous a en ces termes ordonné de lui obéir : "C'est ici mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis toute mon affection ; écoutez-le." Comment ne l'écouterions-nous pas? Trois qualités brillent au plus haut degré dans ce divin Pédagogue pour attirer et mériter notre confiance : la science, la bienveillance, et une liberté absolue de tout dire que lui seul peut posséder. La science, c'est la sagesse de son père. Toute sagesse vient de Dieu et demeure éternellement. La liberté de parler, il a tout créé, et sans doute le créateur a le droit de parler à ses créatures. Tout a été fait par lui, et rien n'a été fait sans lui ; la bienveillance n'est pas autre chose que la volonté de faire du bien à son prochain , dans le seul intérêt de son prochain même.





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Dernière mise à jour : 10/12/2009