HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre I

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Texte grec :

[1,2] Ὅτι διὰ τὰς ἁμαρτίας ἡμῶν ὁ παιδαγωγὸς ἐπιστατεῖ. Ἔοικεν δὲ ὁ παιδαγωγὸς ἡμῶν, ὦ παῖδες ὑμεῖς, τῷ πατρὶ τῷ αὑτοῦ τῷ θεῷ, οὗπέρ ἐστιν υἱός, ἀναμάρτητος, ἀνεπίληπτος καὶ ἀπαθὴς τὴν ψυχήν, θεὸς ἐν ἀνθρώπου σχήματι ἄχραντος, πατρικῷ θελήματι διάκονος, λόγος θεός, ὁ ἐν τῷ πατρί, ὁ ἐκ δεξιῶν τοῦ πατρός, σὺν καὶ τῷ σχήματι θεός· οὗτος ἡμῖν εἰκὼν ἡ ἀκηλίδωτος, τούτῳ παντὶ σθένει πειρατέον ἐξομοιοῦν τὴν ψυχήν· ἀλλ´ ὃ μὲν ἀπόλυτος εἰς τὸ παντελὲς ἀνθρωπίνων παθῶν, διὰ τοῦτο γὰρ καὶ μόνος κριτής, ὅτι ἀναμάρτητος μόνος· ἡμεῖς δέ, ὅση δύναμις, ὡς ὅτι ἐλάχιστα ἁμαρτάνειν πειρώμεθα· κατεπείγει γὰρ οὐδὲν τοσοῦτον ὡς ἡ τῶν παθῶν καὶ νοσημάτων ἀπαλλαγὴ πρῶτον, ἔπειτα δὲ καὶ ἡ κώλυσις τῆς εἰς τὴν συνήθειαν τῶν ἁμαρτημάτων εὐεμπτωσίας. Ἄριστον μὲν οὖν τὸ μηδ´ ὅλως ἐξαμαρτάνειν κατὰ μηδένα τρόπον, ὃ δή φαμεν εἶναι θεοῦ· δεύτερον δὲ τὸ μηδενὸς τῶν κατὰ γνώμην ἐφάψασθαί ποτε ἀδικημάτων, ὅπερ οἰκεῖον σοφοῦ· τρίτον δὲ τὸ μὴ πάνυ πολλοῖς τῶν ἀκουσίων περιπεσεῖν, ὅπερ ἴδιον παιδαγωγουμένων εὐγενῶς· τὸ δὲ μὴ ἐπὶ μήκιστον διατρῖψαι τοῖς ἁμαρτήμασι τελευταῖον τετάχθω· ἀλλὰ καὶ τοῦτο {δὲ} τοῖς εἰς μετάνοιαν ἀνακαλουμένοις ἀναμαχέσασθαι σωτήριον. Καί μοι δοκεῖ παγκάλως διὰ Μωσέως φάσκειν ὁ παιδαγωγός «ἐάν τις ἀποθάνῃ ἐπ´ αὐτῷ αἰφνίδιον, παραχρῆμα μιανθήσεται ἡ κεφαλὴ εὐχῆς αὐτοῦ καὶ ξυρήσεται», τὴν ἀκούσιον ἁμαρτίαν αἰφνίδιον θάνατον προσειπών· μιαίνειν δὲ αὐτὸν λέγει κηλιδοῦντα τὴν ψυχήν· διὸ καὶ τὴν θεραπείαν ᾗ τάχος ὑποτίθεται ξυρᾶσθαι παραχρῆμα τὴν κεφαλὴν συμβουλεύων, τὰς ἐπισκιαζούσας τῷ λογισμῷ τῆς ἀγνοίας κόμας ἀποψήξασθαι παραινῶν, ὡς γυμνὸν δασείας καταλειφθέντα ὕλης, τῆς κακίας, τὸν λογισμόν, ἐνθρονίζεται δὲ οὗτος ἐν ἐγκεφάλῳ, ἐπὶ τὴν μετάνοιαν παλινδρομῆσαι. Ἔπειτα ὀλίγα προσειπὼν ἐπιφέρει «αἱ δὲ ἡμέραι αἱ πρότεραι ἄλογοι», δι´ ὧν δῆλον ὅτι αἱ ἁμαρτίαι μηνύονται αἱ μὴ γεγονυῖαι κατὰ λόγον. Καὶ τὸ μὲν ἀκούσιον αἰφνίδιον προσεῖπεν, τὸ δὲ ἁμαρτάνειν ἄλογον. Οὗ δὴ χάριν ὁ λόγος ὁ παιδαγωγὸς τὴν ἐπιστασίαν εἴληχεν εἰς τὴν ἀλόγου κώλυσιν ἁμαρτίας. Σκόπει δὲ ἐνθένδε ἀπὸ τῆς γραφῆς «διὰ τοῦτο τάδε λέγει κύριος»· τὸ ἁμάρτημα ἐλεγκτικῶς τὸ προυπάρξαν διὰ τῆς ἑπομένης δείκνυται ῥήσεως, καθὸ ἡ δικαία κρίσις ἕπεται, καὶ τοῦτο ἐμφανῶς διὰ τῶν προφητῶν καταφαίνεται, ὡς, εἰ μὴ ἥμαρτες, λεγόντων, οὐκ ἂν τάδε ἠπείλησεν, καὶ «διὰ τοῦτο οὕτως λέγει κύριος» καὶ «ἀνθ´ ὧν οὐκ ἠκούσατε τῶν λόγων τούτων, διὰ τοῦτο τάδε λέγει κύριος» καὶ «διὰ τοῦτο ἰδοὺ λέγει κύριος». Διὰ τοῦτο γὰρ ἡ προφητεία, δι´ ὑπακοὴν καὶ παρακοήν, δι´ ἣν μὲν ἵνα σωθῶμεν, δι´ ἣν δὲ ἵνα παιδευθῶμεν. Ἔστιν οὖν ὁ παιδαγωγὸς ἡμῶν λόγος διὰ παραινέσεων θεραπευτικὸς τῶν παρὰ φύσιν τῆς ψυχῆς παθῶν. Κυρίως μὲν γὰρ ἡ τῶν τοῦ σώματος νοσημάτων βοήθεια ἰατρικὴ καλεῖται, τέχνη ἀνθρωπίνῃ σοφίᾳ διδακτή. Λόγος δὲ ὁ πατρικὸς μόνος ἐστὶν ἀνθρωπίνων ἰατρὸς ἀρρωστημάτων παιώνιος καὶ ἐπῳδὸς ἅγιος νοσούσης ψυχῆς. «Σῶσον τὸν δοῦλόν σου», φησίν, «ὁ θεός μου, τὸν ἐλπίζοντα ἐπὶ σοί· ἐλέησόν με, κύριε, ὅτι πρὸς σὲ κεκράξομαι ὅλην τὴν ἡμέραν.» «Ἰατρικὴ μὲν γὰρ» κατὰ Δημόκριτον «σώματος νόσους ἀκέεται, σοφίη δὲ ψυχὴν παθῶν ἀφαιρεῖται»· ὁ δὲ ἀγαθὸς παιδαγωγός, ἡ σοφία, ὁ λόγος τοῦ πατρός, ὁ δημιουργήσας τὸν ἄνθρωπον, ὅλου κήδεται τοῦ πλάσματος, καὶ σῶμα καὶ ψυχὴν ἀκεῖται αὐτοῦ ὁ πανακὴς τῆς ἀνθρωπότητος ἰατρός. Ὁ σωτὴρ «ἀνάστα», φησὶ τῷ παρειμένῳ, «τὸν σκίμποδα ἐφ´ ὃν κατάκεισαι λαβὼν ἄπιθι οἴκαδε». Παραχρῆμα δὲ ὁ ἄρρωστος ἐρρώσθη. Καὶ τῷ τεθνεῶτι «Λάζαρε», εἶπεν, «ἔξιθι»· ὃ δὲ ἐξῆλθεν τῆς σοροῦ, ὁ νεκρός, οἷος ἦν πρὶν ἢ παθεῖν, μελετήσας τὴν ἀνάστασιν. Ναὶ μὴν καὶ καθ´ αὑτὴν ἰᾶται τὴν ψυχὴν ἐντολαῖς καὶ χαρίσμασιν, ἀλλὰ ταῖς μὲν ὑποθήκαις τάχα δὴ μέλλει· χαρίσμασι δὲ πλούσιος «ἀφέωνταί σοι αἱ ἁμαρτίαι» τοῖς ἁμαρτωλοῖς ἡμῖν λέγει. Ἡμεῖς δὲ ἅμα νοήματι νήπιοι γεγόναμεν, τὴν ἀρίστην καὶ βεβαιοτάτην τάξιν παρὰ τῆς αὐτοῦ εὐταξίας μεταλαμβάνοντες, ἣ πρῶτον μὲν ἀμφὶ τὸν κόσμον καὶ τὸν οὐρανὸν τάς τε ἡλιακὰς περιδινήσεις κύκλους τε καὶ τῶν λοιπῶν ἄστρων τὰς φορὰς ἀσχολεῖται διὰ τὸν ἄνθρωπον, ἔπειτα δὲ περὶ τὸν ἄνθρωπον αὐτόν, περὶ ὃν ἡ πᾶσα σπουδὴ καταγίνεται· καὶ τοῦτον ἔργον ἡγουμένη μέγιστον, ψυχὴν μὲν αὐτοῦ φρονήσει καὶ σωφροσύνῃ κατηύθυνεν, τὸ δὲ σῶμα κάλλει καὶ εὐρυθμίᾳ συνεκεράσατο, περὶ δὲ τὰς πράξεις τῆς ἀνθρωπότητος τό τε ἐν αὐταῖς κατορθοῦν καὶ τὸ εὔτακτον ἐνέπνευσεν τὸ αὑτῆς.

Traduction française :

[1,2] CHAPITRE II. Ce sont nos péchés qui nous rendent nécessaire l'assistance du Pédagogue. Notre Pédagogue, mes chers enfants, est semblable à Dieu le père, dont il est le fils impeccable, irrépréhensible. Son âme n'est pas l'esclave des passions. C'est un Dieu revêtu de la figure humaine, qui n'est tâché d'aucune souillure, soumis sans réserve à la volonté paternelle; Verbe-Dieu qui est dans le Père, qui est à la droite du Père, qui est Dieu avec un corps. C'est une image pure et sans tâche, à la ressemblance de laquelle doivent tendre tous nos efforts. Il est entièrement affranchi de toutes les passions humaines ; il est le seul qui nous juge, parce qu'il est le seul qui ne pèche point. Faisons donc tous nos efforts pour pécher le moins possible. Ce que nous devons faire avant tout, c'est de nous débarrasser des passions et des maladies de notre âme ; ensuite, il faut éviter de tomber facilement dans l'habitude du péché. Le premier degré de la perfection est de ne pas pécher du tout ; mais cette impeccabilité est l'attribut de Dieu. Le second, qui est le propre de l'homme sage, est de ne jamais pécher volontairement. Le troisième, est d'éviter de tomber fréquemment dans des fautes involontaires ; il appartient à ceux-là seulement qui se laissent instruire et diriger par le Pédagogue. Le quatrième, enfin, est de ne pas rester longtemps dans l'état de péché ; mais le retour au bien par la pénitence exige de nouveaux combats. Les paroles suivantes, que le Pédagogue place dans la bouche de Moïse, me paraissent renfermer un sens admirable : « Si quelqu'un meurt subitement en votre présence, votre tête sera souillée et devra être rasée. » Il appelle le péché involontaire une mort subite. C'est une tache qui, selon lui, souille la pureté de l'âme; et, pour l'enlever, il y applique le remède le plus prompt, en ordonnant que la tête du pécheur soit rasée à l'instant même; c'est-à-dire que les ténèbres de l'ignorance, qui obscurcissent la raison, dont le siège est dans le cerveau, soient dissipées et détruites, afin que, libre du poids du vice de la même manière que la tête est débarrassée de cette épaisse forêt de cheveux, l'âme revienne rapidement à la vérité par la pénitence. Quelques paroles plus loin, il ajoute : «L'aveuglement dure encore pendant les premiers jours ; » voulant nous faire entendre qu'il s'agit ici des péchés qui se commettent contrairement à la raison. D'une part, il fait voir que tout péché est un acte contre la raison. C'est pour cela que le Pédagogue emploie tous ses soins à le défendre et à le prévenir. Examinez à ce sujet cette manière de s'exprimer si familière à l'Écriture : « C'est pour cela que le Seigneur dit ». Ces mots, c'est pour cela, ne vous montrent-ils pas que, parce que vous avez péché, vous serez jugés et punis. Vous les retrouverez à chaque instant dans la bouche des prophètes : « Si vous n'aviez point péché, vous n'auriez pas été menacés. » Et c'est pour cela que le Seigneur dit : « Comme vous n'avez point prêté l'oreille à ce discours, voici ce que dit le Seigneur ; » et « Voilà pourquoi le Seigneur dit. » Ces prophéties n'ont pas d'autre but que de nous porter, d'un côté, à l'obéissance ; de nous détourner, d'un autre côté, de la désobéissance ; et de nous faire voir qu'à cause de l'une nous serons récompensés, et qu'à cause de l'autre nous serons punis. L'ancienne loi procédait à notre instruction par la menace ; notre Pédagogue guérit les maladies de notre âme par les exhortations. L'art de guérir les maladies du corps est appelé proprement la médecine ; elle est le résultat de la sagesse humaine. Le Verbe, issu du Père, est le seul médecin des infirmités humaines ; il guérit par un saint enchantement les maladies de l'âme. « Sauvez, ô mon Dieu ! s'écrie le roi prophète, sauvez votre serviteur qui espère en vous ; ayez pitié de moi, Seigneur, car mes cris et mes plaintes ne cesseront pas de s'élever vers vous tout le jour. » La médecine, dit Démocrite, guérit les maladies du corps; la sagesse guérit les âmes des passions qui les troublent. Oui, mais notre Pédagogue, qui est la sagesse même, qui est le Verbe du Père, qui a créé l'homme, a soin de toutes ses créatures. Il guérit tout à la fois le corps et l'âme, et suffit à nos besoins comme médecin et comme sauveur. « Levez» vous, dit-il au paralytique, emportez le lit sur lequel vous êtes couché et rentrez dans votre maison. » Aussitôt celui qui ne pouvait marcher, se lève, et rentre chez lui sans soutien. Il dit à un mort : « Lazare, sortez de la tombe. » Le mort sort de sa tombe, tel qu'il était avant d'être malade, faisant en quelque sorte l'apprentissage de la résurrection future. Non-seulement il guérit le corps, mais il guérit l'âme par ses préceptes et ses grâces. Quant à nous, aussitôt que nous avons été créés par sa pensée, nous avons reçu de sa sagesse l'organisation la meilleure et la plus solide. Cette sagesse a d'abord créé le ciel et la terre, s'est occupée à tracer la rotation circulaire du soleil et le mouvement des astres , dans le but d'être utile à l'homme. Ensuite, elle a formé l'homme lui-même, l'objet unique de tous ses soins. Et regardant cet ouvrage comme le plus beau de la création, elle lui a donné la sagesse et la prudence pour gouverner son âme. Elle a orné son corps de beauté et de proportions convenables. Quant aux actions des hommes, elle a répandu en elles la droiture et le bon ordre qui provient d'elle-même.





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Dernière mise à jour : 10/12/2009