HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre I



Texte grec :

[1,1] Τί ἐπαγγέλλεται ὁ παιδαγωγός. Συγκεκρότηται κρηπὶς ἀληθείας, ὦ παῖδες ὑμεῖς, ἡμῖν αὐτοῖς, ἁγίου νεὼ μεγάλου θεοῦ θεμέλιος γνώσεως ἀρραγής, προτροπὴ καλή, δι´ ὑπακοῆς εὐλόγου ζωῆς ἀιδίου ὄρεξις, νοερῷ καταβληθεῖσα χωρίῳ. Τριῶν γέ τοι τούτων περὶ τὸν ἄνθρωπον ὄντων, ἠθῶν, πράξεων, παθῶν, ὁ προτρεπτικὸς εἴληχεν τὰ ἤθη αὐτοῦ, θεοσεβείας καθηγεμών, ὁ τροπιδίου δίκην ὑποκείμενος λόγος εἰς οἰκοδομὴν πίστεως, ἐφ´ ᾧ μάλα γανύμενοι καὶ τὰς παλαιὰς ἀπομνύμενοι δόξας πρὸς σωτηρίαν νεάζομεν, ψαλλούσῃ συν ᾴδοντες προφητείᾳ «ὡς ἀγαθὸς τῷ Ἰσραὴλ ὁ θεός, τοῖς εὐθέσιν τῇ καρδίᾳ», πράξεών τε ἁπασῶν λόγος ἐπιστατεῖ ὁ ὑποθετικός, τὰ δὲ πάθη ὁ παραμυθητικὸς ἰᾶται, εἷς ὢν πᾶς ὁ αὐτὸς οὗτος λόγος, τῆς συντρόφου καὶ κοσμικῆς συνηθείας ἐξαρπάζων τὸν ἄνθρωπον, εἰς δὲ τὴν μονότροπον τῆς εἰς τὸν θεὸν πίστεως σωτηρίαν παιδαγωγῶν. γοῦν οὐράνιος ἡγεμών, ὁ λόγος, ὁπηνίκα μὲν ἐπὶ σωτηρίαν παρεκάλει, προτρεπτικὸς ὄνομα αὐτῷ ἦν—ἰδίως οὗτος ὁ παρορμητικὸς ἐκ μέρους τὸ πᾶν προσαγορευόμενος λόγος· προτρεπτικὴ γὰρ ἡ πᾶσα θεοσέβεια, ζωῆς τῆς νῦν καὶ τῆς μελλούσης ὄρεξιν ἐγγεννῶσα τῷ συγγενεῖ λογισμῷ· —νυνὶ δὲ θεραπευτικός τε ὢν καὶ ὑποθετικὸς ἅμα ἄμφω, ἑπόμενος αὐτὸς αὑτῷ, παραινεῖ τὸν προτετραμμένον, κεφάλαιον τῶν ἐν ἡμῖν παθῶν ὑπισχνούμενος τὴν ἴασιν. Κεκλήσθω δ´ ἡμῖν ἑνὶ προσφυῶς οὗτος ὀνόματι παιδαγωγός, προακτικός, οὐ μεθοδικὸς ὢν ὁ παιδαγωγός, ᾗ καὶ τὸ τέλος αὐτοῦ βελτιῶσαι τὴν ψυχήν ἐστιν, οὐ διδάξαι, σώφρονός τε, οὐκ ἐπιστημονικοῦ καθηγήσασθαι βίου. Καίτοι καὶ διδασκαλικὸς ὁ αὐτός ἐστι λόγος, ἀλλ´ οὐ νῦν· ὃ μὲν γὰρ ἐν τοῖς δογματικοῖς δηλωτικὸς καὶ ἀποκαλυπτικός, ὁ διδασκαλικός, πρακτικὸς δὲ ὢν ὁ παιδαγωγὸς πρότερον μὲν εἰς διάθεσιν ἠθοποιίας προὐτρέψατο, ἤδη δὲ καὶ εἰς τὴν τῶν δεόντων ἐνέργειαν παρακαλεῖ, τὰς ὑποθήκας τὰς ἀκηράτους παρεγγυῶν καὶ τῶν πεπλανημένων πρότερον τοῖς ὕστερον ἐπιδεικνὺς τὰς εἰκόνας. Ἄμφω δὲ ὠφελιμώτατα, τὸ μὲν εἰς ὑπακοήν, τὸ παραινετικὸν εἶδος, τὸ δὲ ἐν εἰκόνος μέρει παραλαμβανόμενον διττὸν καὶ αὐτὸ παραπλησίως τῇ προτέρᾳ συζυγίᾳ, τὸ μὲν αὐτοῦ ἵνα μιμώμεθα αἱρούμενοι τὸ ἀγαθόν, τὸ δὲ ὅπως ἐκτρεπώμεθα παραιτούμενοι τὸ φαῦλον τῆς εἰκόνος. Ἴασις οὖν τῶν παθῶν ἐνθένδε ἕπεται, κατὰ τὰς παραμυθίας τῶν εἰκόνων ἐπιρρωννύντος τοῦ παιδαγωγοῦ τὰς ψυχὰς καὶ ὥσπερ ἠπίοις φαρμάκοις ταῖς ὑποθήκαις ταῖς φιλανθρώποις εἰς τὴν παντελῆ τῆς ἀληθείας γνῶσιν τοὺς κάμνοντας διαιτωμένου. Ἴσον δ´ οὐκ ἔστιν ὑγίεια καὶ γνῶσις, ἀλλ´ ἣ μὲν μαθήσει, ἣ δὲ ἰάσει περιγίνεται. Οὐκ ἂν οὖν τις νοσῶν ἔτι πρότερόν τι τῶν διδασκαλικῶν ἐκμάθοι πρὶν ἢ τέλεον ὑγιᾶναι· οὐδὲ γὰρ ὡσαύτως πρὸς τοὺς μανθάνοντας ἢ κάμνοντας ἀεὶ τῶν παραγγελμάτων ἕκαστον λέγεται, ἀλλὰ πρὸς οὓς μὲν εἰς γνῶσιν, πρὸς οὓς δὲ εἰς ἴασιν. Καθάπερ οὖν τοῖς νοσοῦσι τὸ σῶμα ἰατροῦ χρῄζει, ταύτῃ καὶ τοῖς ἀσθενοῦσι τὴν ψυχὴν παιδαγωγοῦ δεῖ, ἵν´ ἡμῶν ἰάσηται τὰ πάθη, εἶτα δὲ εἰς διδασκάλου ὃς καθηγήσηται, καθαρὰν πρὸς γνώσεως ἐπιτηδειότητα εὐτρεπίζων τὴν ψυχήν, δυναμένην χωρῆσαι τὴν ἀποκάλυψιν τοῦ λόγου. Σπεύδων δὲ ἄρα τελειῶσαι σωτηρίῳ ἡμᾶς βαθμῷ, καταλλήλῳ εἰς παίδευσιν ἐνεργῆ τῇ καλῇ συγχρῆται οἰκονομίᾳ ὁ πάντα φιλάνθρωπος λόγος, προτρέπων ἄνωθεν, ἔπειτα παιδαγωγῶν, ἐπὶ πᾶσιν ἐκδιδάσκων.

Traduction française :

[1,1] CHAPITRE PREMIER. Qu'est-ce que le divin Maître? ---. Il y a trois choses dans l'homme : Les mœurs, les actions, les passions. Les mœurs, le Verbe en réclame la direction, comme nous exhortant. Il est le chef de la religion, la pierre fondamentale de l'édifice de la foi. C'est par lui que, remplis de joie et abjurant nos vieilles erreurs, nous devenons jeunes pour le salut, chantant avec le prophète : « Que le Dieu d'Israël est bon pour ceux dont le cœur est droit ! » Quant à toutes nos actions, le Verbe règne sur elles comme précepteur. Nos passions, il les guérit comme consolateur. Ce Verbe, ainsi multiplié, n'est qu'un seul et même Verbe, arrachant l'homme aux habitudes mondaines dans lesquelles il a été élevé, et le conduisant à l'unique voie de salut, qui est la foi. Ce guide céleste, le Verbe, je lui donne le nom de Verbe qui exhorte, en tant qu'il nous appelle au salut. Excite-t-il dans nos cœurs des élans impétueux ? je l'appelle proprement le Verbe, donnant à la partie le nom de tout. Il est dans la nature de toute religion d'exhorter les hommes; toute religion fait naître dans notre âme, qui est une émanation de Dieu, un ardent amour de la vie présente et de la vie future. Maintenant, comme le Verbe est tout à la fois médecin et précepteur, et que, conséquent avec lui-même, il anime eaux qu'il a convertis dans le principe et leur promet la guérison des blessures de leurs âmes, il me paraît convenable de réunir tous ses titres dans un seul et de l'appeler le Pédagogue. Le Pédagogue veut la pratique et non la théorie. Son but est d'orner les âmes de vertu et non de science. Il exige qu'on soit sage et non savant. Ce n'est pas que le Verbe ne nous ouvre également les trésors de la science ; mais il ne débute pas ainsi. Lorsqu'il nous explique et nous révèle les dogmes de la religion, sans doute qu'il instruit ; mais le Pédagogue veut la pratique avant tout. Aussi s'occupe-t-il d'abord de former nos mœurs ; bientôt il nous invite à rechercher les choses qui nous sont nécessaires pour la vertu, en nous donnant les préceptes d'une morale pure, et en montrant aux fils, comme terme de comparaison, le tableau des fautes commises par leurs pères. Ces deux moyens sont de la plus grande efficacité : l'un, qui est le mode d'exhortation, nous dispose à la soumission ; l'autre, qui consiste à présenter ces comparaisons, a un double effet, à cause des objets différents qu'il met en regard. Le premier effet est de nous porter à embrasser la vertu par la force de l'exemple ; le second est de nous porter à repousser le vice en nous inspirant de l'horreur pour lui. La guérison de nos âmes suit nécessairement les instructions qui résultent de la vue de ces tableaux. C'est ainsi que le Pédagogue fortifie nos âmes, en y faisant couler comme un baume adoucissant, et qu'en nous donnant des préceptes salutaires pour nous conduire à la parfaite connaissance de la vérité, il prescrit en quelque sorte un régime à notre faiblesse. Ce sont deux choses bien différentes que la santé de l'âme et la science. L'une s'opère par la guérison ; l'autre, par l'instruction. Lorsque notre âme est malade, qu'elle ne s'avise donc pas de s'approcher de la science avant d'être revenue à une parfaite santé. Car on ne gouverne pas de la même manière ceux qu'il s'agit d'instruire et ceux qu'il s'agit de guérir ; mais aux premiers, on donne ce qui convient pour la science; aux seconds, ce qui convient pour la guérison. Comme donc ceux qui sont malades du corps ont besoin d'un médecin, ainsi ceux dont l'âme est malade ont besoin du Pédagogue pour guérir leurs passions. Ce n'est que plus tard qu'ils auront besoin des leçons d'un maître pour les initier aux secrets de la science et achever de meubler leur âme, capable dès lors de recevoir les révélations du Verbe. Vous voyez donc que le Verbe s'étudie à nous mener à la plus haute perfection par une gradation aussi salutaire que raisonnable; vous voyez, dis-je, que ce Verbe, si plein d'amour pour l'homme, use d'une admirable économie, d'abord en nous exhortant, ensuite en nous dirigeant, enfin en nous instruisant.





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Dernière mise à jour : 10/12/2009