HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

εἴτε



Texte grec :

[43] Τί δὴ οὖν, ὦ σοφώτατοι τῶν ἄλλων ζῴων ἄνθρωποι, τὰ μὲν θηρία περιφεύγομεν τὰ ἀνήμερα, κἄν που περιτύ χωμεν ἄρκῳ ἢ λέοντι, ἐκτρεπόμεθα, ὡς δ' ὅτε τίς τε δράκοντα ἰδὼν παλίνορσος ἀπέστη οὔρεος ἐν βήσσῃς, ὑπό τε τρόμος ἔλλαβε γυῖα, ἄψ τ' ἀνεχώρησεν· δαίμονας δὲ ὀλεθρίους καὶ ἀλιτηρίους ἐπιβούλους τε καὶ μισανθρώπους καὶ λυμεῶνας ὄντας προαισθόμενοι καὶ (3.43.2) συνιέντες οὐκ ἐκτρέπεσθε οὐδὲ ἀποστρέφεσθε; Τί δ' ἂν καὶ ἀληθεύσαιεν οἱ κακοί, ἢ τίνα ἂν ὠφελήσαιεν; Αὐτίκα γοῦν ἔχω σοι βελτίονα, τῶν ὑμεδαπῶν τούτων θεῶν, τῶν δαιμό νων, ἐπιδεῖξαι τὸν ἄνθρωπον, τοῦ Ἀπόλλωνος τοῦ μαντικοῦ (3.43.3) τὸν Κῦρον καὶ τὸν Σόλωνα. Φιλόδωρος ὑμῶν ὁ Φοῖβος, ἀλλ' οὐ φιλάνθρωπος. Προὔδωκε τὸν Κροῖσον τὸν φίλον καὶ τοῦ μισθοῦ ἐκλαθόμενος (οὕτω φιλόλοξος ἦν) ἀνήγαγε τὸν Κροῖσον διὰ τοῦ Ἅλυος ἐπὶ τὴν πυράν. Οὕτω φιλοῦντες (3.43.4) οἱ δαίμονες ὁδηγοῦσιν εἰς τὸ πῦρ. Ἀλλ', ὦ φιλανθρωπότερε καὶ ἀληθέστερε τοῦ Ἀπόλλωνος ἄνθρωπε, τὸν ἐπὶ τῆς πυρᾶς οἴκτειρον δεδεμένον, καὶ σὺ μέν, ὦ Σόλων, μάντευσαι τὴν ἀλήθειαν, σὺ δέ, ὦ Κῦρε, κέλευσον ἀποσβεσθῆναι τὴν πυράν. Σωφρόνησον ὕστατον γοῦν, ὦ Κροῖσε, τῷ πάθει μεταμαθών· ἀχάριστός ἐστιν ὃν προσκυνεῖς, λαμβάνει τὸν μισθὸν καὶ μετὰ τὸ χρυσίον ψεύδεται πάλιν. "Τέλος ὅρα" οὐχ ὁ δαίμων, ἀλλὰ ὁ ἄνθρωπός σοι λέγει. Οὐ λοξὰ μαν τεύεται Σόλων· τοῦτον εὑρήσεις ἀληθῆ μόνον, ὦ βάρβαρε, τὸν χρησμόν· τοῦτον ἐπὶ τῆς πυρᾶς δοκιμάσεις.

Traduction française :

[43] Ô hommes les plus sages des hommes, vous fuiriez à l'aspect d'une bête féroce, à la rencontre d'un ours ou d'un lion; comme le voyageur qui, « pressant du pied, dit le poète latin, un serpent qu'il n'a pas vu d'abord sous les ronces, recule tout à coup saisi d'effroi. » Et quand vous voyez, quand vous comprenez ce que sont les démons, des génies funestes, perfides, les plus cruels ennemis de l'homme, vous ne reculez point, vous ne fuyez pas ! Quel bien peuvent vous faire des êtres malfaisants? Mais je puis vous montrer des hommes meilleurs que vos dieux, c'est-à-dire vos démons. Est-ce que Solon, Cyrus, ne valent pas mieux que le divin Apollon ? Votre Phœbus aimait les offrandes et non les hommes; il trahit Crésus son ami, il en oublia les présents ; et, jugez s'il tenait beaucoup à la gloire, il mena lui-même Crésus au bûcher par le fleuve Alys. C'est ainsi que les démons conduisent au feu leurs amis, leurs adorateurs. ? hommes plus vrais, plus amis des hommes que le divin Apollon, ayez compassion de cet infortuné prince attaché sur le bûcher. Solon, dites hardiment la vérité. Pour vous, Cyrus, faites éteindre le feu; mais vous, Crésus, devenez sage à l'école du malheur. Quel être ingrat vous adorez ! il prend votre or et s'en va. Oui, Solon, en toutes choses, voyons la fin; prince, ce n'est pas un démon, mais un homme qui vous donne ce conseil. Les oracles de Selon ne sont pas obscurs; il vous sera facile maintenant de le comprendre ; instruit sur un bûcher par les leçons de l'expérience, vous aurez reconnu que lui seul vous portait la vérité.





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Dernière mise à jour : 26/02/2009