Texte grec : 
  
 
  
   | [49] Καινὸν δὲ ἄλλον ἐν Αἰγύπτῳ, ὀλίγου δεῖν καὶ παρ' Ἕλλησι, 
 σεβασμίως τεθείακεν θεὸν ὁ βασιλεὺς ὁ Ῥωμαίων τὸν ἐρώμενον 
 ὡραιότατον σφόδρα γενόμενον, Ἀντίνοον, ὃν ἀνιέρωσεν οὕτως ὡς 
 Γανυμήδην ὁ Ζεύς· οὐ γὰρ κωλύεται ῥᾳδίως ἐπιθυμία φόβον οὐκ ἔχουσα· 
 καὶ νύκτας ἱερὰς τὰς Ἀντινόου προσκυνοῦσιν ἄνθρωποι νῦν, ἃς αἰσχρὰς 
 ἠπίστατο (4.49.2) ὁ συναγρυπνήσας ἐραστής. Τί μοι θεὸν καταλέγεις τὸν 
 πορνείᾳ τετιμημένον; τί δὲ καὶ ὡς υἱὸν θρηνεῖσθαι προσέταξας; τί δὲ καὶ τὸ 
 κάλλος αὐτοῦ διηγῇ; αἰσχρόν ἐστι τὸ κάλλος ὕβρει μεμαραμμένον. Μὴ 
 τυραννήσῃς, ἄνθρωπε, τοῦ κάλλους μηδὲ ἐνυβρίσῃς ἀνθοῦντι τῷ νέῳ· 
 τήρησον αὐτὸ καθαρόν, ἵνα ᾖ καλόν. Βασιλεὺς τοῦ κάλλους γενοῦ, μὴ 
 τύραννος· ἐλεύθερον μεινάτω· τότε σου γνωρίσω τὸ κάλλος, ὅτε καθαρὰν 
 τετήρηκας τὴν εἰκόνα· τότε προσκυνήσω τὸ (4.49.3) κάλλος, ὅτε ἀληθινὸν 
 ἀρχέτυπόν ἐστι τῶν καλῶν. Ἤδη δὲ τάφος ἐστὶ τοῦ ἐρωμένου, νεώς ἐστιν 
 Ἀντινόου καὶ πόλις· καθάπερ δέ, οἶμαι, οἱ ναοί, οὕτω δὲ καὶ οἱ τάφοι θαυμά 
 ζονται, πυραμίδες καὶ μαυσώλεια καὶ λαβύρινθοι, ἄλλοι ναοὶ τῶν νεκρῶν, 
 ὡς ἐκεῖνοι τάφοι τῶν θεῶν. 
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      Traduction française : 
  
  
  
       
  | [49] L'Égypte et la Grèce s'enrichirent d'une nouvelle divinité, grâce 
aux soins d'un empereur romain qui agrégea à leur foule déjà si 
nombreuse l'objet de ses amours et ses plus chères délices, son Antinoüs 
qui devait figurer parmi les plus beau d'entre les dieux, et qu'il consacra 
avec la même piété que Jupiter avait consacré Ganymède. Comment 
réprimer une passion qu'aucune crainte, aucun frein n'arrête? Elles 
reçoivent aujourd'hui dans Rome les honneurs d'un culte tout divin, ces 
nuits sacrées d'Antinoüs, dont l'infamie était bien connue du prince qui les 
avait passées sans dormir près du jeune enfant. Pourquoi placer au rang 
des dieux celui qui n'a d'autre titre à cet honneur que la prostitution qu'il a 
subie? Pourquoi cet ordre de le pleurer comme s'il était son fils? Que 
signifient ces éloges donnés à sa beauté. Rien n'est plus vil qu'une 
beauté flétrie par le crime. Ô homme ! garde-toi d'exercer sur ce don du 
ciel un odieux empire; épargne la jeunesse dans sa fleur; si tu la veux 
toujours belle, conserve-la toujours pure. Sois le roi de la beauté plutôt 
que son tyran. Qu'elle demeure libre, et je reconnais la beauté en toi-même dans ton respect inviolable pour son image sacrée, et j'adore la 
beauté souveraine dont toutes les autres ne sont qu'un reflet. Le tombeau 
de celui que tu aimais est devenu un temple et une ville. On dit 
maintenant la ville et le temple d'Antinoüs. Chez vous, les tombeaux et les 
temples sont également admirés. Pyramides, mausolées, labyrinthes, 
qu'est-ce autre chose que les temples des morts, que les tombeaux des dieux?
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