HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

δύο



Texte grec :

[48] Καὶ τί περὶ ταῦτα διατρίβω, ἐξὸν αὐτὸν τὸν μεγαλο δαίμονα ὑμῖν ἐπιδεῖξαι ὅστις ἦν, ὃν δὴ κατ' ἐξοχὴν πρὸς πάντων σεβασμοῦ κατηξιωμένον ἀκούομεν, τοῦτον ἀχειροποίητον εἰπεῖν τετολμήκασιν, τὸν Αἰγύπτιον Σάραπιν; Οἳ μὲν γὰρ αὐτὸν ἱστοροῦσιν χαριστήριον ὑπὸ Σινωπέων Πτολεμαίῳ τῷ Φιλαδέλφῳ τῷ Αἰγυπτίων πεμφθῆναι βασιλεῖ, ὃς λιμῷ τρυχομένους αὐτοὺς ἀπ' Αἰγύπτου μετα πεμψαμένους σῖτον {ὁ Πτολεμαῖος} ἀνεκτήσατο, εἶναι δὲ τὸ ξόανον τοῦτο ἄγαλμα Πλούτωνος· ὅς, δεξάμενος τὸν ἀνδριάντα, καθίδρυσεν ἐπὶ τῆς ἄκρας, ἣν νῦν Ῥακῶτιν καλοῦσιν, ἔνθα καὶ τὸ ἱερὸν τετίμηται τοῦ Σαράπιδος, γειτνιᾷ δὲ τοῖς τόποις τὸ χωρίον. Βλιστίχην δὲ τὴν παλλα κίδα τελευτήσασαν ἐν Κανώβῳ μεταγαγὼν ὁ Πτολεμαῖος (4.48.3) ἔθαψεν ὑπὸ τὸν προδεδηλωμένον σηκόν. Ἄλλοι δέ φασι Ποντικὸν εἶναι βρέτας τὸν Σάραπιν, μετῆχθαι δὲ εἰς Ἀλεξάνδρειαν μετὰ τιμῆς πανηγυρικῆς. Ἰσίδωρος μόνος παρὰ Σελευκέων τῶν πρὸς Ἀντιοχείᾳ τὸ ἄγαλμα μεταχθῆναι λέγει, ἐν σιτοδείᾳ καὶ αὐτῶν γενομένων καὶ ὑπὸ Πτολεμαίου (4.48.4) διατραφέντων. Ἀλλ' ὅ γε Ἀθηνόδωρος ὁ τοῦ Σάνδωνος ἀρχαΐζειν τὸν Σάραπιν βουληθεὶς οὐκ οἶδ' ὅπως περιέπεσεν, ἐλέγξας αὐτὸν ἄγαλμα εἶναι γενητόν· Σέσωστρίν φησι τὸν Αἰγύπτιον βασιλέα, τὰ πλεῖστα τῶν παρ' Ἕλλησι παραστησάμενον ἐθνῶν, ἐπανελθόντα εἰς Αἴγυπτον ἐπαγαγέσθαι (4.48.5) τεχνίτας ἱκανούς· τὸν οὖν Ὄσιριν τὸν προπάτορα τὸν αὑτοῦ δαιδαλθῆναι ἐκέλευσεν αὐτὸς πολυτελῶς, κατασκευάζει δὲ αὐτὸν Βρύαξις ὁ δημιουργός, οὐχ ὁ Ἀθηναῖος, ἄλλος δέ τις ὁμώνυμος ἐκείνῳ τῷ Βρυάξιδι· ὃς ὕλῃ κατακέχρηται εἰς δημιουργίαν μικτῇ καὶ ποικίλῃ. Ῥίνημα γὰρ χρυσοῦ ἦν αὐτῷ καὶ ἀργύρου χαλκοῦ τε καὶ σιδήρου καὶ μολίβδου, πρὸς δὲ καὶ κασσιτέρου, λίθων δὲ Αἰγυπτίων ἐνέδει οὐδὲ εἷς, σαπφείρου καὶ αἱματίτου θραύσματα σμαράγδου τε, (4.48.6) ἀλλὰ καὶ τοπαζίου. Λεάνας οὖν τὰ πάντα καὶ ἀναμίξας ἔχρωσε κυάνῳ, οὗ δὴ χάριν μελάντερον τὸ χρῶμα τοῦ ἀγάλματος, καὶ τῷ ἐκ τῆς Ὀσίριδος καὶ τοῦ Ἄπιος κηδείας ὑπολελειμμένῳ φαρμάκῳ φυράσας τὰ πάντα διέπλασεν τὸν Σάραπιν· οὗ καὶ τοὔνομα αἰνίττεται τὴν κοινωνίαν τῆς κηδείας καὶ τὴν ἐκ τῆς ταφῆς δημιουργίαν, σύνθετον ἀπό τε Ὀσίριδος καὶ Ἄπιος γενόμενον Ὀσίραπις.

Traduction française :

[48] Mais pourquoi m'arrêter à ces petits détails, quand je puis vous dire ce qu'était le grand dieu de l'Égypte, ou plutôt le principal des démons, supérieur à tous, et pour cette raison l'objet d'un culte universel, ainsi que nous le savons? Je veux parler ici du dieu Sérapis; on a osé dire qu'au moins celui-ci n'était pas de main d'homme. Des auteurs assurent que c'était une statue de Pluton, dont les habitants de Sinope avaient fait présent à Ptolémée Philadelphe, en reconnaissance du blé qu'il leur avait envoyé dans un temps de famine ; que Ptolémée l'accepta et la fit placer sur le promontoire appelé maintenant Racotis, où est le temple de Sérapis. Tout près de là est un champ. La fameuse courtisane Blitichis étant morte à Canope, Ptolémée fit transporter et ensevelir son corps dans le temple dont je viens de parler. D'autres croient que ce Sérapis est une statue qui fut transportée du royaume du Pont à Alexandrie, avec une pompe extraordinaire. Isidore est le seul qui raconte qu'elle fut envoyée à Ptolémée par les habitants de Séleucie, voisine d'Antioche, parce qu'il les avait aussi nourris dans un temps de disette. Il arriva, je ne sais comment, qu'Athénodore, fils de Sandon, qui voulait donner à cette statue la plus haute antiquité, fut amené à reconnaître qu'après tout elle était, comme les autres, l'ouvrage de l'homme. Il rapporte que Sésostris, après avoir subjugué grand nombre de villes grecques, rentra dans ses états, amenant avec lui une multitude d'habiles ouvriers ; qu'il leur fit faire une statue magnifique d'Osiris, son aïeul, que l'ouvrage fut particulièrement recommandé aux soins d'un certain Briaxis, différent de l'Athénien de ce nom ; que son art sut mettre en œuvre les matières les plus variées et les plus diverses. On lui avait fourni de l'or, de l'argent, du cuivre, du fer, du plomb, de l'étain ; on avait également mis à sa disposition toutes les pierres précieuses que produit l'Égypte, telles que le saphir, l'aimalite, l'émeraude, la topaze. Il broya, mêla, fondit ensemble toutes les matières et les peignit en bleu ; voilà pourquoi la statue parait un peu noire; il joignit à ce mélange ce qui restait des parfums employés à la sépulture d'Osiris et d'Apis; il en fit le dieu Sérapis, dont le nom annonce assez cette communauté de tombeau. L'ouvrage, ainsi composé d'Osiris et d'Apis, prit ce nom d'Osirapis.





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Dernière mise à jour : 26/02/2009