Texte grec :
[50] Διδάσκαλον δὲ ὑμῖν παραθήσομαι τὴν προφῆτιν Σίβυλλαν
οὐ ψευδοῦς Φοίβου χρησμηγόρον, ὅν τε μάταιοι
ἄνθρωποι θεὸν εἶπον, ἐπεψεύσαντο δὲ μάντιν,
ἀλλὰ θεοῦ μεγάλοιο, τὸν οὐ χέρες ἔπλασαν ἀνδρῶν
εἰδώλοις ἀλάλοις λιθοξέστοισιν ὅμοιον.
(4.50.2) Αὕτη μέντοι ἐρείπια τοὺς νεὼς προσαγορεύει, τὸν μὲν τῆς
Ἐφεσίας Ἀρτέμιδος "χάσμασι καὶ σεισμοῖς" καταποθήσεσθαι προμηνύουσα
οὕτως,
ὕπτια δ' οἰμῴξει Ἔφεσος κλαίουσα παρ' ὄχθαις
καὶ νηὸν ζητοῦσα τὸν οὐκέτι ναιετάοντα·
(4.50.3) τὸν δὲ Ἴσιδος καὶ Σαράπιδος ἐν Αἰγύπτῳ κατενεχθήσεσθαί
φησι καὶ ἐμπρησθήσεσθαι·
Ἶσι, θεὰ τριτάλαινα, μένεις ἐπὶ χεύματα Νείλου
μούνη, μαινὰς ἄναυδος ἐπὶ ψαμάθοις Ἀχέροντος,
εἶτα ὑποβᾶσα· καὶ σύ, Σάραπι λίθους ἀργοὺς ἐπικείμενε πολλούς,
κεῖσαι πτῶμα μέγιστον ἐν Αἰγύπτῳ τριταλαίνῃ.
(4.50.4) Σὺ δὲ ἀλλ' εἰ μὴ προφήτιδος ἐπακούεις, τοῦ γε σοῦ ἄκουσον
φιλοσόφου, τοῦ Ἐφεσίου Ἡρακλείτου, τὴν ἀναισθησίαν ὀνειδίζοντος τοῖς
ἀγάλμασι· "καὶ τοῖς ἀγάλμασι τουτέοισιν (4.50.5) εὔχονται, ὁκοῖον εἴ τις
δόμοις λεσχηνεύοιτο". Ἦ γὰρ οὐχὶ τερατώδεις οἱ λίθους προστρεπόμενοι,
εἶτα μέντοι καὶ πρὸ τῶν πυλῶν ἱστάντες αὐτοὺς ὡς ἐνεργεῖς; Ἑρμῆν
προσκυνοῦσιν ὡς θεὸν καὶ τὸν Ἀγυιέα θυρωρὸν ἱστάντες. Εἰ γὰρ ὡς
ἀναισθήτους ὑβρίζουσιν, τί προσκυνοῦσιν ὡς θεούς; Εἰ δὲ αἰσθήσεως
αὐτοὺς μετέχειν οἴονται, τί τούτους (4.51.1) ἱστᾶσι θυρωρούς;
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Traduction française :
[50] Je veux faire parler ici l'autorité prophétique de la Sibylle. Les
oracles ne viennent pas d'Apollon, que les nations abusées ont
faussement appelé dieu ou prophète, mais du grand Dieu que la main de
l'homme ne saurait représenter avec la pierre ni par aucune image.
La Sibylle avait annoncé la ruine des temples, car elle dit en propres
termes que celui de Diane, à Éphèse, sera renversé par un tremblement
de terre: « Éphèse éplorée fera retentir ses rivages de ses gémissements,
elle pleurera son temple et ses yeux le chercheront en vain. - Elle dit de
celui d'Isis et de Sérapis qu'il n'en restera pas pierre sur pierre, qu'ils
seront dévorés par le feu : « Isis, déesse infortunée, je te vois sur les
bords de ton fleuve solitaire, silencieuse, éperdue sur les sables de
l'Achéron. » Ensuite elle ajoute: « Et toi Sérapis, assis sur la pierre, quelle
sera ta douleur? Il ne restera de toi que de vastes ruines au sein de la
malheureuse Égypte. »
Si vous attachez peu d'importance aux oracles de la Sibylle, écoutez
au moins un de vos philosophes, Héraclite d'Éphèse, reprochant aux
statues leur insensibilité : « Quand vous les priez, dit-il, c'est comme si
vous vous adressiez à les murailles. » N''est-ce pas, en effet, une
absurdité monstrueuse d'adorer des pierres, de les placer à la porte des
maisons, comme si elles étaient douées de la vie et de quelque pouvoir?
On révère Mercure comme un dieu, on lui donne l'intendance des
chemins, on en fait un portier ; si vous leur faites cette injure parce
qu'elles sont insensibles, pourquoi les adorer comme des dieux? Si vous
les croyez insensibles, pourquoi les mettre devant les portes pour leur
faire garder vos maisons?
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