| Texte grec :
 
 
  
  
   | [39] Οἴει ποθὲν παρέγγραπτα ταῦτά σοι κομίζεσθαι τὰ ὑφ' ἡμῶν 
 παρατιθέμενα; Οὐδὲ τοὺς σοὺς γνωρίζειν ἔοικας συγγραφεῖς, οὓς ἐγὼ 
 μάρτυρας ἐπὶ τὴν σὴν ἀπιστίαν καλῶ, ἀθέου χλεύης, ὦ δείλαιοι, τὸν πάντα 
 ὑμῶν ἀβίωτον ὄντως (2.39.2) βίον ἐμπεπληκότες. Οὐχὶ μέντοι Ζεὺς 
 φαλακρὸς ἐν Ἄργει, τιμωρὸς δὲ ἄλλος ἐν Κύπρῳ τετίμησθον; Οὐχὶ δὲ 
 Ἀφροδίτῃ περιβασοῖ μὲν Ἀργεῖοι, ἑταίρᾳ δὲ Ἀθηναῖοι καὶ καλλιπύγῳ 
 θύουσιν Συρακούσσιοι, ἣν Νίκανδρος ὁ ποιητὴς "καλλίγλου (2.39.3) τόν" 
 που κέκληκεν; Διόνυσον δὲ ἤδη σιωπῶ τὸν χοιροψάλαν· Σικυώνιοι τοῦτον 
 προσκυνοῦσιν ἐπὶ τῶν γυναικείων τάξαντες τὸν Διόνυσον μορίων, ἔφορον 
 αἴσχους τὸν ὕβρεως σεβάζοντες ἀρχηγόν. Τοιοίδε μὲν αὐτοῖς οἱ θεοί, 
 τοιοίδε <δὲ> καὶ αὐτοί, παίζοντες ἐν θεοῖς, μᾶλλον δὲ ἐμπαίζοντες καὶ 
 ἐνυβρίζοντες (2.39.4) σφίσιν αὐτοῖς. 
 Καὶ πόσῳ βελτίους Αἰγύπτιοι κωμηδὸν καὶ κατὰ πόλεις τὰ ἄλογα τῶν 
 ζῴων ἐκτετιμηκότες ἤπερ Ἕλληνες τοιούτους προσκυνοῦντες θεούς; Τὰ 
 μὲν γὰρ εἰ καὶ θηρία, ἀλλ' οὐ μοιχικά, ἀλλ' οὐ μάχλα, παρὰ φύσιν δὲ 
 θηρεύει ἡδονὴν οὐδὲ ἕν. Οἳ δὲ ὁποῖοι, τί καὶ χρὴ λέγειν ἔτι, (2.39.5) 
 ἀποχρώντως αὐτῶν διεληλεγμένων; Ἀλλ' οὖν γε Αἰγύπτιοι, ὧν νῦν δὴ 
 ἐμνήσθην, κατὰ τὰς θρῃσκείας τὰς σφῶν ἐσκέ δανται· σέβουσι δὲ αὐτῶν 
 Συηνῖται φάγρον τὸν ἰχθύν, μαιώτην δὲ (ἄλλος οὗτος ἰχθύς) οἱ τὴν 
 Ἐλεφαντίνην οἰκοῦν τες, Ὀξυρυγχῖται τὸν φερώνυμον τῆς χώρας αὐτῶν 
 ὁμοίως ἰχθύν, ἔτι γε μὴν Ἡρακλεοπολῖται ἰχνεύμονα, Σαῗται δὲ καὶ Θηβαῖοι 
 πρόβατον, Λυκοπολῖται δὲ λύκον, Κυνοπολῖται (2.39.6) δὲ κύνα, τὸν Ἆπιν 
 Μεμφῖται, Μενδήσιοι τὸν τράγον. Ὑμεῖς δὲ οἱ πάντ' ἀμείνους Αἰγυπτίων 
 (ὀκνῶ δὲ εἰπεῖν χείρους), οἳ τοὺς Αἰγυπτίους ὁσημέραι γελῶντες οὐ 
 παύεσθε, ὁποῖοί τινες καὶ περὶ τὰ ἄλογα ζῷα; Θεσσαλοὶ μὲν ὑμῶν τοὺς 
 πελαργοὺς τετιμήκασι διὰ τὴν συνήθειαν, Θηβαῖοι δὲ τὰς γαλᾶς διὰ τὴν 
 Ἡρακλέους γένεσιν. Τί δὲ πάλιν Θετταλοί; Μύρμηκας ἱστοροῦνται σέβειν, 
 ἐπεὶ τὸν Δία μεμαθήκασιν ὁμοιωθέντα μύρμηκι τῇ Κλήτορος θυγατρὶ 
 Εὐρυμεδούσῃ (2.39.7) μιγῆναι καὶ Μυρμιδόνα γεννῆσαι· Πολέμων δὲ τοὺς 
 ἀμφὶ τὴν Τρωάδα κατοικοῦντας ἱστορεῖ τοὺς ἐπιχωρίους μῦς οὓς σμίνθους 
 καλοῦσιν, ὅτι τὰς νευρὰς τῶν πολεμίων διέ τρωγον τῶν τόξων· καὶ 
 Σμίνθιον Ἀπόλλωνα ἀπὸ τῶν μυῶν (2.39.8) ἐκείνων ἐπεφήμισαν. 
 Ἡρακλείδης δὲ ἐν Κτίσεσιν ἱερῶν περὶ τὴν Ἀκαρνανίαν φησίν, ἔνθα τὸ 
 Ἄκτιόν ἐστιν ἀκρωτήριον καὶ τοῦ Ἀπόλλωνος τοῦ Ἀκτίου τὸ ἱερόν, ταῖς 
 2.39.9) μυίαις προθύεσθαι βοῦν. Οὐδὲ μὴν Σαμίων ἐκλήσομαι (πρόβατον, 
 ὥς φησιν Εὐφορίων, σέβουσι Σάμιοι) οὐδέ γε τῶν τὴν Φοινίκην Σύρων 
 κατοικούντων, ὧν οἳ μὲν τὰς περιστεράς, οἳ δὲ τοὺς ἰχθῦς οὕτω σέβουσι 
 περιττῶς ὡς Ἠλεῖοι τὸν Δία. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [39] D'où pensez-vous que nous tirons ces faits ? nous les 
empruntons aux ouvrages que vous lisez tous les jours. Refuserez-vous 
de reconnaître vos écrivains parce qu'ils s'élèvent ici comme des témoins 
qui déposent contre votre incrédulité? Infortunés qui livrez à ces futilités 
impies votre vie tout entière, dès lors elle n'est plus la vie! N'a-t-on pas 
adoré dans Argos un Jupiter chauve, et dans Chypre un Jupiter vengeur? 
Les Argiens ne sacrifient-ils pas à Vénus la rôdeuse ; les Athéniens, à 
Vénus la courtisane; les Syracusains, à Vénus Calllpyge? Le poète 
Nicandre se sert d'un mot qu'on ne peut répéter. Je passe sous aliénée 
un Bacchus choiropsale : Sycone l'adore comme le président des parties 
secrètes de la femme, comme l'inspecteur des turpitudes, comme le 
protecteur de toutes les saletés de la débauche. Voilà, d'un côté, vos 
dieux; voilà, de l'autre les hommes qui se jouent de la Divinité, ou plutôt 
qui s'abusent eux-mêmes et se couvrent d'infamies.
J'aime mieux l'Égypte avec ses grossiers animaux qu'elle adore dans 
les villes et dans les campagnes, que la Grèce avec les dieux que je viens 
de vous montrer. Ceux de l'Égypte ne sont que des bêtes brutes, et non 
des adultères, des monstres d'impureté. Aucun des dieux égyptiens ne 
confiait ces honteuses voluptés qui font rougir la nature. Je n'ajoute plus 
rien à ce que j'ai dit des dieux de la Grèce; vous les connaissez 
suffisamment. Je parle maintenant des dieux de l'Égypte. On compte 
dans cette contrée une multitude de cultes et de religions. Sienne adore le 
poisson Pogra; Eléphantine, le poisson Méote; Oxyrine, le poisson dont 
elle a pris le nom; Héracléopolis, l'ichneumon; Sais, un mouton; Lycopolis, 
un loup ; Cynopolis, un chien ; Memphis le bœuf Apis; Mendès, un bouc. 
Vous autres Grecs, bien supérieurs aux Égyptiens (pour moi, je n'ose 
pourtant pas dire que je vous mets fort au-dessous d'eux), vous qui les 
plaisantez tous les jours, qu'êtes-vous donc? ne rendez-vous aucun culte 
aux animaux ? Mais la Thessalie adore les cigognes : c'est un culte reçu 
des ancêtres. Mais les Thébains adorent les belettes; ils croient qu'une 
belette aida Hercule à venir au monde. Que dirai-je ! est-ce que les 
Thessaliens n'adorent pas aussi les fourmis? La fable leur a fait croire que 
Jupiter avait pris la forme de cet insecte pour s'approcher d'Euryméduse, 
cette fille de Clitor dont il eut Myrmidon. Poléraon raconte que les 
habitants de la Troade révèrent les souris de leurs contrées appelées 
smynthes; et la raison de ce culte, c'est que les souris rongèrent les 
cordes des arcs de leurs ennemis : de là le surnom de Smynthe donné à 
l'Apollon troyen. Héraclide, dans son livre sur la construction du temple de 
l'Arcanie, où se trouve le promontoire d'Actium et le temple d'Apollon 
Actius, rapporte qu'on immolait un bœuf aux mouches, et que ce sacrifice 
précédait tous les autres. Je ne tairai pas les Sauriens, qui, selon 
Euphorion, adorent une brebis; ni les habitants de la Phœnosyrie, dont les 
uns adorent des colombes et les autres des poissons. Ces derniers 
déploient dans leur culte autant de pompe que les Éléens dans celui de 
Jupiter. |  |