Texte grec :
[38] Ἤδη δὲ καὶ αὐτοὶ φαίνονται οἱ δεισιδαίμονες ἄκοντες μέν, ὅμως
δ' οὖν συνιέντες τὴν πλάνην τὴν περὶ τοὺς θεούς· οὐ γὰρ ἀπὸ δρυός εἰσι
παλαιφάτου οὐδ' ἀπὸ πέτρης, ἀλλ' "ἀνδρῶν γένος εἰσί", μικρὸν δὲ ὕστερον
καὶ δρύες (2.38.2) ὄντες εὑρεθήσονται καὶ πέτραι. Ἀγαμέμνονα γοῦν τινα
Δία ἐν Σπάρτῃ τιμᾶσθαι Στάφυλος ἱστορεῖ· Φανοκλῆς δὲ ἐν Ἔρωσιν ἢ
Καλοῖς Ἀγαμέμνονα τὸν Ἑλλήνων βασιλέαἈργύννου νεὼν Ἀφροδίτης
ἵστασθαι ἐπ' Ἀργύννῳ τῷ (2.38.3) ἐρωμένῳ.
Ἄρτεμιν δὲ Ἀρκάδες Ἀπαγχομένην καλουμένηνπροστρέπονται,
ὥς φησι Καλλίμαχος ἐν Αἰτίοις.
Καὶ Κονδυλῖτις ἐν Μηθύμνῃ ἑτέρα τετίμηται Ἄρτεμις. Ἔστιδὲ καὶ
Ποδάγρας ἄλλης Ἀρτέμιδος ἐν τῇ Λακωνικῇ ἱερόν, (2.38.4) ὥς φησι
Σωσίβιος. Πολέμων δὲ Κεχηνότος Ἀπόλλωνος (2.38.4) οἶδεν ἄγαλμα, καὶ
Ὀψοφάγου πάλιν Ἀπόλλωνος ἄλλο ἐν Ἤλιδι τιμώμενον. Ἐνταῦθα Ἀπομυίῳ
Διὶ θύουσιν ἨλεῖοιῬωμαῖοι δὲ Ἀπομυίῳ Ἡρακλεῖ καὶ Πυρετῷ δὲ καὶ
Φόβῳθύουσιν, οὓς καὶ αὐτοὺς μετὰ τῶν ἀμφὶ τὸν Ἡρακλέα ἐγγράφουσι.
Ἐῶ δὲ Ἀργείους <καὶ Λάκωνας>· Ἀφροδίτην Τυμβωρύχον
θρῃσκεύουσιν Ἀργεῖοι {καὶ Λάκωνες}, καὶ Χελύτιδα δὲ Ἄρτεμιν Σπαρτιᾶται
σέβουσιν· ἐπεὶ τὸ βήττειν χελύττειν καλοῦσιν.
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Traduction française :
[38] Si je ne me trompe, les esprits nourris de tant d'absurdités sont
amenés aujourd'hui, en dépit de leurs passions, à reconnaître combien
grandes étaient leur erreurs sur leurs dieux, témoin ce vers d'Homère:
«Vous n'êtes sorti ni d'un chêne antique, ni d'un rocher, mais de la race
des hommes. » Cependant vous les verrez dans l'exacte vérité, chêne et
pierre. Staphyle dit qu'on adore à Sparte un certain Agamemnon sous le
nom de Jupiter. Phanocle, dans son livre intitulé Des Amours ou des
Beautés, rapporte qu'Agamemnon, roi des Grecs, fit élever le temple de
Jupiter Argyne en l'honneur d'un jeune homme de ce nom qu'il aimait
éperdument. « Les Arcadiens, dit Callimaque dans son Livre des Causes,
adorent une Diane qu'on surnomme l'étouffée. Une autre Diane est
honorée à Methymne sous le nom de Condylite. » Sossibius nous
apprend qu'un temple est élevé, dans la Laconie, à Diane la goutteuse.
Polémon parle d'un Apollon béant, d'un Apollon buveur, dont la statue se
voit en Élide. Les Éléens sacrifient aussi à un Jupiter chasse-mouche. Les
Romains donnaient ce surnom à Hercule, et lui sacrifiaient, ainsi qu'à la
Peur et à la Fièvre, qu'ils mettaient au nombre de ses compagnons. Je ne
parle pas des Argiens, adorateurs, comme les habitants de la Laconie,
d'une Vénus qui pille les tombeaux; ni des Spartiates, qui se prosternent
devant une Diane appelée la tousseuse.
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