| Texte grec :
 
 
  
  
   | [34] Ἴθι δὴ καὶ τοὺς ἀγῶνας ἐν βραχεῖ περιοδεύσωμεν καὶ τὰς 
 ἐπιτυμβίους ταυτασὶ πανηγύρεις καταλύσωμεν, Ἴσθμιά τε καὶ Νέμεα καὶ 
 Πύθια καὶ τὰ ἐπὶ τούτοις Ὀλύμπια. Πυθοῖ μὲν οὖν ὁ δράκων ὁ Πύθιος 
 θρῃσκεύεται καὶ τοῦ ὄφεως ἡ πανήγυρις καταγγέλλεται Πύθια· Ἰσθμοῖ δὲ 
 σκύβαλον προσέπτυσεν ἐλεεινὸν ἡ θάλαττα καὶ Μελικέρτην ὀδύρεται τὰ 
 Ἴσθμια· Νεμέασι δὲ ἄλλο παιδίον Ἀρχέμορος κεκήδευται καὶ τοῦ παιδίου ὁ 
 ἐπιτάφιος προσαγορεύεται Νέμεα· Πῖσα δὲ ὑμῖν τάφος ἐστίν, ὦ 
 Πανέλληνες, ἡνιόχου Φρυγός, καὶ τοῦ Πέλοπος τὰς χοάς, τὰ Ὀλύμπια, ὁ 
 Φειδίου σφετερίζεται Ζεύς. 
 Μυστήρια ἦσαν ἄρα, ὡς ἔοικεν, οἱ ἀγῶνες ἐπὶ νεκροῖς διαθλούμενοι, 
 ὥσπερ καὶ τὰ λόγια, καὶ (2.34.2) δεδήμευνται ἄμφω. Ἀλλὰ τὰ μὲν ἐπὶ Ἄγρᾳ 
 μυστήρια καὶ τὰ ἐν Ἁλιμοῦντι τῆς Ἀττικῆς Ἀθήνησι περιώρισται·αἶσχος δὲ 
 ἤδη κοσμικὸν οἵ τε ἀγῶνες καὶ οἱ φαλλοὶ οἱ Διονύσῳ ἐπιτελούμενοι, κακῶς 
 ἐπινενεμημένοι τὸν βίον. (2.34.3) Διόνυσος γὰρ κατελθεῖν εἰς Ἅιδου 
 γλιχόμενος ἠγνόει τὴν ὁδόν, ὑπισχνεῖται δ' αὐτῷ φράσειν, Πρόσυμνος 
 τοὔνομα, οὐκ ἀμισθί· ὁ δὲ μισθὸς οὐ καλός, ἀλλὰ Διονύσῳ καλός· καὶ 
 ἀφροδίσιος ἦν ἡ χάρις, ὁ μισθός, ὃν ᾐτεῖτο Διόνυσος· βουλομένῳ δὲ τῷ 
 θεῷ γέγονεν ἡ αἴτησις, καὶ δὴ ὑπισχνεῖται παρέξειν αὐτῷ, εἰ ἀναζεύξοι, 
 ὅρκῳ πιστωσάμενος τὴν (2.34.4) ὑπόσχεσιν. Μαθὼν ἀπῆρεν· ἐπανῆλθεν 
 αὖθις· οὐ κατα λαμβάνει τὸν Πρόσυμνον (ἐτεθνήκει γάρ)· ἀφοσιούμενος τῷ 
 ἐραστῇ ὁ Διόνυσος ἐπὶ τὸ μνημεῖον ὁρμᾷ καὶ πασχητιᾷ. Κλάδον οὖν 
 συκῆς, ὡς ἔτυχεν, ἐκτεμὼν ἀνδρείου μορίου σκευάζεται τρόπον ἐφέζεταί τε 
 τῷ κλάδῳ, τὴν ὑπόσχεσιν (2.34.5) ἐκτελῶν τῷ νεκρῷ. 
 Ὑπόμνημα τοῦ πάθους τούτου μυστικὸν φαλλοὶ κατὰ πόλεις 
 ἀνίστανται Διονύσῳ· "εἰ μὴ γὰρ Διονύσῳ πομπὴν ἐποιοῦντο καὶ ὕμνεον 
 ᾆσμα αἰδοίοισιν, ἀναιδέστατα εἴργαστ' ἄν", φησὶν Ἡράκλειτος, "ωὑτὸς δὲ 
 Ἅιδης καὶ Διόνυσος, ὅτεῳ μαίνονται καὶ ληναΐζουσιν", οὐ διὰ τὴν μέθην τοῦ 
 σώματος, ὡς ἐγὼ οἶμαι, τοσοῦτον ὅσον διὰ τὴν ἐπονείδιστον τῆς ἀσελγείας 
 ἱεροφαντίαν. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [34] Disons un mot de vos combats, de vos réunions solennelles 
près des tombeaux. Je veux parler des jeux isthméens, néméens, 
pythiens, olympiques. A Pytho on adore le serpent pythien; il a donné son 
nom au concours qu'il attire. Près de l'isthme, la mer avait rejeté un 
cadavre informe et défiguré ; c'était celui de Mélicerte. Aussi pleure-t-on 
Mélicerte dans les jeux isthméens. A Némé, on avait rendu les derniers 
devoirs au jeune Arquémore, et on appela néméens les combats livrés 
près de sa tombe. Et votre fameuse ville de Pise ! ô Grecs! est-elle autre 
chose que le tombeau d'un cocher de la Phrygie? N'est-ce pas le Jupiter 
de Phidias qui donne aux jeux olympiques toute leur importance, grâce 
encore à on tombeau, à celui de Pélops?
On peut croire que vos mystères, aussi bien que vos oracles, étaient 
des combats institués pour honorer les morts. Ils eurent ensuite, les uns 
et les autres, une grande duplicité. Les mystères qui se célèbrent à Sagra 
et dans Alimonte, bourg de l'Attique, n'ont point d'influence hors 
d'Athènes. Mais les jeux et les phallus consacrés à Bacchus ont corrompu 
le mœurs publiques et sont l'opprobre du monde entier. Bacchus désirait 
descendre aux enfers; mais comment y descendre? il n'en sait pas le 
chemin. Un certain Prosymnus s'offrit de l'indiquer, moyennant une 
récompense, honteuse en elle-même, mais belle aux yeux de Bacchus. 
C'est une turpitude infâme qu'il lui demandait. Le dieu ne rejette pas la 
proposition : il s'engage par serment à accomplir les conditions voulues, 
s'il échappe aux dangers du voyage. Instruit du chemin, il part et revient ; 
mais il ne retrouve plus Prosymnus, il était mort. Bacchus, pour s'acquitter 
envers lui, se rend à son tombeau, taille un rameau de figuier en forme de 
phallus, et remplit sa promesse par une obscénité qu'on n'ose nommer.
Les phallus, érigés en l'honneur de Bacchus dans toutes les villes, 
sont un monument mystérieux de cette infamie. « Ceux qui ne fêtent point 
ce dieu et ne chantent point d'hymnes en son honneur, dit Héraclite, sont 
outragés dans leurs parties secrètes avec la dernière indécence. » Voilà 
ce Cladon, voilà ce Bacchus qu'on honore par des transports de fureur et 
de délire, moins, je crois, pour le plaisir de l'ivresse que pour se conformer 
à l'usage de ces honteuses cérémonies, qui dans le principe furent 
établies en mémoire de certains mystères de débauche. |  |