HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Ἡρακλῆς



Texte grec :

[24] Πολλὰ κἀγαθὰ γένοιτο τῷ τῶν Σκυθῶν βασιλεῖ, ὅστις ποτὲ ἦν {Ἀνάχαρσις}. Οὗτος τὸν πολίτην τὸν ἑαυτοῦ, τὴν παρὰ Κυζικηνοῖς Μητρὸς τῶν θεῶν τελετὴν ἀπομιμού μενον παρὰ Σκύθαις τύμπανόν τε ἐπικτυποῦντα καὶ κύμβαλον ἐπηχοῦντα καὶ τοῦ τραχήλου τινὰ μηναγυρτικὰ ἐξηρτημένον, κατετόξευσεν, ὡς ἄνανδρον αὐτόν τε παρ' Ἕλλησι γεγενη μένον καὶ τῆς θηλείας τοῖς ἄλλοις Σκυθῶν διδάσκαλον (2.24.2) νόσου. Ὧν δὴ χάριν (οὐ γὰρ οὐδαμῶς ἀποκρυπτέον) θαυμά ζειν ἔπεισί μοι ὅτῳ τρόπῳ Εὐήμερον τὸν Ἀκραγαντῖνον καὶ Νικάνορα τὸν Κύπριον καὶ Διαγόραν καὶ Ἵππωνα τὼ Μηλίω τόν τε Κυρηναῖον ἐπὶ τούτοις ἐκεῖνον (ὁ Θεόδωρος ὄνομα αὐτῷ) καί τινας ἄλλους συχνούς, σωφρόνως βεβιω κότας καὶ καθεωρακότας ὀξύτερόν που τῶν λοιπῶν ἀνθρώ πων τὴν ἀμφὶ τοὺς θεοὺς τούτους πλάνην, ἀθέους ἐπικεκλή κασιν, εἰ καὶ τὴν ἀλήθειαν αὐτὴν μὴ νενοηκότας, ἀλλὰ τὴν πλάνην γε ὑπωπτευκότας, ὅπερ οὐ σμικρὸν εἰς ἀλήθειαν (2.24.3) φρονήσεως ζώπυρον ἀναφύεται σπέρμα· ὧν ὃ μέν τις παρεγγυᾷ τοῖς Αἰγυπτίοις, "εἰ θεοὺς νομίζετε, μὴ θρηνεῖτε αὐτοὺς μηδὲ κόπτεσθε· εἰ δὲ πενθεῖτε αὐτούς, μηκέτι (2.24.4) τούτους ἡγεῖσθε εἶναι θεούς", ὃ δ' Ἡρακλέα ἐκ ξύλου λαβὼν κατεσκευασμένον (ἔτυχε δὲ ἕψων τι οἴκοι, οἷα εἰκός)· "Εἶα δή, ὦ Ἡράκλεις", εἶπεν· "νῦν σοι ἤδη καιρός, ὥσπερ Εὐρυσθεῖ, ἀτὰρ δὴ καὶ ἡμῖν ὑπουργῆσαι τὸν τρισκαιδέκατον τοῦτον ἆθλον καὶ Διαγόρᾳ τοὔψον παρα σκευάσαι", "κᾆτ' αὐτὸν εἰς τὸ πῦρ ἐνέθηκεν ὡς ξύλον".

Traduction française :

[24] Gloire et honneur au roi des Scythes ; il s'appelait, je crois, Anacharsis, mais n'importe le nom; ce roi perça de ses flèches un de ses sujets qui, pour introduire dans la Scythie les mystères de la bonne déesse en honneur à Cyzique, battait du tambour, et faisait retentir la sonnette pendue à son cou, imitant le prêtre qui fait la quête du mois. Corrompu par les arts de la Grèce, il voulait communiquer à ses compatriotes les mœurs efféminées qui l'avaient amolli. Il faut que je dise ici toute ma pensée ; je ne puis voir sans étonnement qu'on nous donne pour des athées certains philosophes, tels qu'Evemère d'Agrigente, Nicanor de Chypre, Mélius d'Hippone, Diagoras, Théodore de Cyrène, plus rapproché de notre époque, et beaucoup d'autres d'une vie sage et réglée, dont l'œil pénétrant démêlait mieux que le reste des hommes tout le faux de l'idolâtrie; s'ils n'ont point découvert la vérité, du moins ils ont signalé l'erreur. Germe précieux, ou plutôt aurore naissante de la grande lumière qui devait se lever sur ces intelligences ! Un de ces philosophes disait aux Égyptiens : « Si de votre Apis vous faites un dieu, ne le pleurez pas; si vous le pleurez, n'en faites pas un dieu. » Un autre, qui faisait cuire quelque légume à son foyer, prit un Hercule de bois et lui dit : « Allons, Hercule, un peu de complaisance, soutiens pour moi un treizième combat, tu en as bien soutenu douze pour Eurysthée ; sers à préparer le dîner de Diagoras, » et aussitôt il le jette au feu comme un bois inutile.





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Dernière mise à jour : 26/02/2009