| Texte grec :
 
 
  
  
   | [30] Ἔχεις καὶ ἰατρόν, οὐχὶ χαλκέα μόνον ἐν θεοῖς· ὁ δὲ ἰατρὸς 
 φιλάργυρος ἦν, Ἀσκληπιὸς ὄνομα αὐτῷ. Καί σοι τὸν σὸν παραθήσομαι 
 ποιητήν, τὸν Βοιώτιον Πίνδαρον· ἔτραπε κἀκεῖνον ἀγάνορι μισθῷ χρυσὸς 
 ἐν χερσὶ φανείς· χερσὶ δ' ἄρα Κρονίων ῥίψας δι' ἀμφοῖν ἀμπνοὰς στέρνων 
 {καθεῖλεν ὠκέως, αἴθων δὲ κεραυνὸς ἔσκηψε μόρον. (2.30.2) Καὶ 
 Εὐριπίδης· Ζεὺς γὰρ κατακτὰς παῖδα τὸν ἐμὸν αἴτιος Ἀσκληπιόν, 
 στέρνοισιν ἐμβαλὼν φλόγα. Οὗτος μὲν οὖν κεῖται κεραυνωθεὶς ἐν τοῖς 
 Κυνοσουρίδος (2.30.3) ὁρίοις. Φιλόχορος δὲ ἐν Τήνῳ Ποσειδῶνά φησι 
 τιμᾶσθαι ἰατρόν, Κρόνῳ δὲ ἐπικεῖσθαι Σικελίαν καὶ ἐνταῦθα αὐτὸν (2.30.4) 
 τεθάφθαι. Πατροκλῆς τε ὁ Θούριος καὶ Σοφοκλῆς ὁ νεώτερος ἐν τρισὶ 
 τραγῳδίαις ἱστορεῖτον τοῖν Διοσκούροιν πέρι· ἀνθρώπω τινὲ τούτω τὼ 
 Διοσκούρω ἐπικήρω ἐγενέσθην, εἴ τῳ ἱκανὸς πιστώσασθαι Ὅμηρος τὸ 
 λελεγμένον· τοὺς δ' ἤδη κάτεχεν φυσίζοος αἶα ἐν Λακεδαίμονι αὖθι, φίλῃ ἐν 
 πατρίδι γαίῃ. (2.30.5) Προσίτω δὲ καὶ ὁ τὰ Κυπριακὰ ποιήματα γράψας· 
 Κάστωρ μὲν θνητός, θανάτου δέ οἱ αἶσα πέπρωται· αὐτὰρ ὅ γ' ἀθάνατος 
 Πολυδεύκης, ὄζος Ἄρηος.
 (2.30.6) Τοῦτο μὲν ποιητικῶς ἐψεύσατο· Ὅμηρος δὲ ἀξιοπιστότερος 
 αὐτοῦ εἰπὼν περὶ ἀμφοῖν τοῖν Διοσκούροιν, πρὸς δὲ καὶ τὸν Ἡρακλέα 
 "εἴδωλον" ἐλέγξας· "φῶτα" γὰρ "Ἡρακλῆα (2.30.7), μεγάλων ἐπιίστορα 
 ἔργων". Ἡρακλέα οὖν καὶ αὐτὸς Ὅμηρος θνητὸν οἶδεν ἄνθρωπον, 
 Ἱερώνυμος δὲ ὁ φιλόσοφος καὶ τὴν σχέσιν αὐτοῦ ὑφηγεῖται τοῦ σώματος, 
 μικρόν, φριξότριχα, ῥωστικόν· Δικαίαρχος δὲ σχιζίαν, νευρώδη, μέλανα, 
 γρυπόν, ὑποχαροπόν, τετανότριχα. Οὗτος οὖν ὁ Ἡρακλῆς δύο πρὸς τοῖς 
 πεντήκοντα ἔτη βεβιωκὼς κατέστρεψε τὸν βίον διὰ τῆς ἐν Οἴτῃ πυρᾶς 
 κεκηδευμένος. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [30] vous n'avez pas seulement un forgeron parmi vos dieux, vous 
avez aussi un médecin, mais un médecin qui aime l'argent. Il s'appelle 
Esculape; j'emprunte ici les paroles du poète de la Béotie, je veux dire 
Pindare. Ce dieu se laissa séduire par l'éclat de l'or qu'on fit briller à ses 
yeux et qui lui fut promis s'il voulait rappeler un mort à la vie; mais à 
l'instant même le fils de Saturne foudroya le dieu avare et le mort 
ressuscité : la foudre embrasée les étouffa tous deux. Écoutez les plaintes 
d'un personnage d'Euripide : « Oui, Jupiter a fait mourir son fils Esculape, 
il l'a écrasé de son tonnerre, le corps sillonné de la foudre est enterré 
dans les plaines de Cynosyris. » On lit dans Psilochore que Neptune est 
révéré à Ténédos, comme médecin, que Saturne fut transporté en Sicile, 
où il reçut les honneurs de la sépulture. Patrocle de Thurium et 
Sophocle-le-jeune, racontent dans trois tragédies l'histoire des Dioscorides. 
C'étaient des hommes mortels comme nous, s'il en faut croire Homère ; la 
terre de Lacédémone, nous dit-il, les enferme dans son sein; cette patrie 
leur fut toujours chère. Selon l'auteur d'un poème sur l'île de Chypre, 
Castor était mortel, le destin l'avait dévoué à la mort comme le reste des 
hommes ; mais Pollux, en qualité de fils de Mars, reçut le privilège de 
l'immortalité. 
Je ne vois ici qu'une fiction poétique ; ce que dit Homère des dieux 
fils de Léda me parait plus digne de foi. Ce même poète fait d'Hercule une 
simple idole: « Hercule, dit-il, ce héros fameux par tant d'exploits. » 
D'après ces paroles, nul doute qu'aux yeux d'Homère, Hercule ne fût 
qu'un homme. Le philosophe Jérôme, qui a tracé son portrait, remarque 
qu'il était d'une petite taille et d'une grande force, et qu'il avait les cheveux 
crépus. Selon Dicœarque, il était svelte, nerveux, noir; il avait le nez 
aquilin, les yeux bleus, les cheveux épais; il vécut cinquante-deux ans, et 
finit sa vie par les honneurs du bûcher sur le mont Oeta où se firent ses 
funérailles. |  |