Texte grec :
[25] Ἀκρότητες ἄρα ἀμαθίας ἀθεότης καὶ δεισιδαιμονία, ὧν ἐκτὸς
μένειν σπουδαστέον. Οὐχ ὁρᾷς τὸν ἱεροφάντην τῆς ἀληθείας Μωσέα
προστάττοντα θλαδίαν καὶ ἀποκεκομμένον (2.25.2) μὴ ἐκκλησιάζειν, καὶ
προσέτι τὸν ἐκ πόρνης; Αἰνίττεται δὲ διὰ μὲν τῶν προτέρων τὸν ἄθεον
τρόπον τὸν τῆς θείας καὶ γονίμου δυνάμεως ἐστερημένον, διὰ δὲ τοῦ
λοιποῦ τοῦ τρίτου τὸν πολλοὺς ἐπιγραφόμενον ψευδωνύμους θεοὺς ἀντὶ
τοῦ μόνου ὄντος θεοῦ, ὥσπερ ὁ ἐκ τῆς πόρνης τοὺς πολλοὺς ἐπιγράφεται
πατέρας ἀγνοίᾳ τοῦ πρὸς ἀλήθειαν πατρός.
(2.25.3) Ἦν δέ τις ἔμφυτος ἀρχαία πρὸς οὐρανὸν ἀνθρώποις
κοινωνία, ἀγνοίᾳ μὲν ἐσκοτισμένη, ἄφνω δέ που διεκθρῴσκουσα τοῦ
σκότους καὶ ἀναλάμπουσα, οἷον δὴ ἐκεῖνο λέλεκταί τινι τὸ ὁρᾷς τὸν ὑψοῦ
τόνδ' ἄπειρον αἰθέρα καὶ γῆν πέριξ ἔχονθ' ὑγραῖς ἐν ἀγκάλαις; Καὶ τὸ ὦ
γῆς ὄχημα κἀπὶ γῆς ἔχων ἕδραν, ὅστις ποτ' εἶ σύ, δυστόπαστος εἰσιδεῖν,
(2.25.4) καὶ ὅσα ἄλλα τοιαῦτα ποιητῶν ᾄδουσι παῖδες. Ἔννοιαι δὲ
ἡμαρτημέναι καὶ παρηγμέναι τῆς εὐθείας, ὀλέθριαι ὡς ἀληθῶς, τὸ
"οὐράνιον φυτόν", τὸν ἄνθρωπον, οὐρανίου ἐξέτρεψαν διαίτης καὶ
ἐξετάνυσαν ἐπὶ γῆς, γηΐνοις προσα νέχειν ἀναπείσασαι πλάσμασιν.
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Traduction française :
[25] Les deux extrêmes de l'ignorance sont l'impiété et la
superstition, c'est à les éviter que doivent tendre nos efforts; aussi Moïse,
cet interprète sacré de la vérité, veut qu'on tienne à distance de
l'assemblée du peuple de Dieu l'eunuque de naissance, l'homme mutilé et
le fils de la courtisane ; par les deux premiers il entend l'athée, l'homme
sans Dieu et dès lors sans principe de vie; par le dernier, il désigne
l'idolâtre qui se crée une multitude de dieux à la place du seul vrai Dieu, à
peu près comme le bâtard adopte plusieurs pères faute de connaître son
véritable père.
Il existait autrefois entre le ciel et l'homme une société toute naturelle
qui fut longtemps comme violée et interrompue par l'ignorance, mais qui
tout à coup s'est dégagée des ténèbres et a brillé d'un nouvel éclat. Cette
alliance du ciel et de la terre est ainsi exprimée par un poète : « Le voyez-vous
ce ciel immense, qui de ses bras humides embrasse la terre? »
Parlant du Dieu du ciel, il s'écrie: « Ô vous qui avez la terre pour char, et
votre trône au-dessus de la terre, qui que vous soyez, l'homme ne peut
vous voir. » Mais pourquoi d'autres maximes aussi fausses que
pernicieuses sont-elles venues détourner d'une vie céleste l'homme,
enfant des cieux, en égarant, vers des objets terrestres, son cœur et sa pensée?
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