Texte grec :
[114] Ἀφέλωμεν οὖν, ἀφέλωμεν τὴν λήθην τῆς ἀληθείας· τὴν ἄγνοιαν
καὶ τὸ σκότος τὸ ἐμποδὼν ὡς ἀχλὺν ὄψεως καταγαγόντες τὸν ὄντως ὄντα
θεὸν ἐποπτεύσωμεν, ταύτην αὐτῷ πρῶτον ἀνυμνήσαντες τὴν φωνήν
"χαῖρε φῶς"· φῶς ἡμῖν ἐξ οὐρανοῦ τοῖς ἐν σκότει κατορωρυγμένοις καὶ ἐν
σκιᾷ θανάτου κατακεκλεισμένοις ἐξέλαμψεν ἡλίου καθαρώτερον, ζωῆς τῆς ἐνταῦθα γλυκύτερον. Τὸ φῶς ἐκεῖνο ζωή ἐστιν ἀίδιος, καὶ
ὅσα μετείληφεν αὐτοῦ, ζῇ, ἡ νὺξ δὲ εὐλα βεῖται τὸ φῶς καὶ δύνουσα διὰ τὸν
φόβον παραχωρεῖ τῇ ἡμέρᾳ κυρίου· τὰ πάντα φῶς ἀκοίμητον γέγονεν καὶ ἡ
(11.114.3) δύσις εἰς ἀνατολὴν περιέστηκεν. Τοῦτο ἡ κτίσις ἡ καινὴ
βεβούληται· ὁ γὰρ τὰ πάντα καθιππεύων "δικαιοσύνης ἥλιος" ἐπ' ἴσης
περιπολεῖ τὴν ἀνθρωπότητα, τὸν πατέρα μιμούμενος, ὃς "ἐπὶ πάντας
ἀνθρώπους ἀνατέλλει τὸν ἥλιον αὐτοῦ", καὶ καταψεκάζει τὴν δρόσον τῆς
ἀληθείας. (11.114.4) Οὗτος τὴν δύσιν εἰς ἀνατολὴν μετήγαγεν καὶ τὸν
θάνατον εἰς ζωὴν ἀνασταυρώσει, ἐξαρπάσας δὲ τῆς ἀπωλείας τὸν
ἄνθρωπον προσεκρέμασεν αἰθέρι, μεταφυτεύων τὴν φθορὰν εἰς
ἀφθαρσίαν καὶ γῆν μεταβάλλων εἰς οὐρανούς, ὁ τοῦ θεοῦ γεωργός, "δεξιὰ
σημαίνων, λαοὺς δ' ἐπὶ ἔργον" ἀγαθὸν "ἐγείρων, μιμνῄσκων βιότοιο"
ἀληθινοῦ, καὶ τὸν μέγαν ὄντως καὶ θεῖον καὶ ἀναφαίρετον τοῦ πατρὸς
κλῆρον χαρι ζόμενος ἡμῖν, οὐρανίῳ διδασκαλίᾳ θεοποιῶν τὸν ἄνθρωπον,
"διδοὺς νόμους εἰς τὴν διάνοιαν αὐτῶν καὶ ἐπὶ καρδίαν (11.114.5) γράφων
αὐτούς." Τίνας ὑπογράφει νόμους; "Ὅτι πάντες εἴσονται τὸν θεὸν ἀπὸ
μικροῦ ἕως μεγάλου, καὶ ἵλεως", φησὶν ὁ θεός, "ἔσομαι αὐτοῖς καὶ τῶν
ἁμαρτιῶν αὐτῶν οὐ μὴ μνησθῶ."
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Traduction française :
[114] Secouons donc, il en est temps, cette apathique léthargie;
écartons les ténèbres qui, placées devant nos yeux comme un nuage,
nous interceptent les splendeurs de la vérité ; contemplons le Dieu
véritable, mais auparavant adressons-lui cette respectueuse acclamation :
« Salut, ô lumière descendue des hauteurs du ciel pour briller aux yeux
des hommes plongés dans les ténèbres et enfermés dans les ombres de
la mort, lumière plus pure que celle du soleil, plus agréable que toutes les
douceurs de la vie présente ! » Cette lumière n'est rien moins que la vie
éternelle, et quiconque y participe possède la vie. La nuit fuit la clarté des
cieux, et, se cachant de frayeur devant le jour du Seigneur, elle cède
l'empire. Partout est répandue la lumière indéfectible, et l'Occident croit
enfin à l'Orient. Voilà le prodige que signifiait la création nouvelle. En effet,
le soleil de justice dont le char parcourt l'univers visite également tout le
genre humain, à l'exemple de son Père, « qui fait lever son soleil sur tous
les hommes indistinctement, » et répand sur chacun d'eux la rosée de la
vérité. Le Verbe a transporté l'Occident au Levant ; en clouant la mort à
sa propre croix, il l'a montrée transformée en la vie ; divin agriculteur, il a
suspendu au firmament l'homme arraché par lui au trépas ; il échangé la
corruption en incorruptibilité, et, sous sa main, la terre est devenue le ciel.
Comment a-t-il accompli cette rénovation ? « En annonçant la félicité ; en
excitant les peuples à l'œuvre par excellence; en rappelant à leur
mémoire quelle est la vie véritable; » en nous investissant du magnifique
et divin héritage que nulle violence ne peut enlever ; en élevant l'homme
jusqu'à Dieu par la céleste doctrine; «en donnant à l'intelligence humaine
des lois qu'il a gravées dans notre cœur. » De quelles lois l'apôtre entend-il parler ? Les voici: « Tous connaîtront Dieu, depuis le plus petit jusqu'au
plus grand. Je serai un Dieu propice, dit le Seigneur, et je ne me
souviendrai plus de leurs péchés. »
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