| Texte grec :
 
 
  
  
   | [105] Ὑμεῖς δὲ πρὸς τὴν ἀλήθειαν ἀνάπηροι καὶ τυφλοὶ μὲν τὸν νοῦν, 
 κωφοὶ δὲ τὴν σύνεσιν ὄντες οὐκ ἀλγεῖτε, οὐκ ἀγανακτεῖτε, οὐ τὸν οὐρανὸν 
 ἰδεῖν καὶ τὸν τοῦ οὐρανοῦ ποιητὴν ἐπεθυμήσατε, οὐδὲ τὸν τῶν πάντων 
 δημιουργὸν καὶ πατέρα ἀκοῦσαι καὶ μαθεῖν ἐξεζητήσατε, τὴν προαίρεσιν τῇ 
 (10.105.2) σωτηρίᾳ συνάψαντες· ἐμποδὼν γὰρ ἵσταται οὐδὲν τῷ 
 σπεύδοντι πρὸς γνῶσιν θεοῦ, οὐκ ἀπαιδευσία, οὐ πενία, οὐκ ἀδοξία, οὐκ 
 ἀκτημοσύνη· οὐδέ τις τὴν ὄντως ἀληθῆ σοφίαν "χαλκῷ δῃώσας" 
 μεταλλάξαι εὔχεται οὐδὲ σιδήρῳ· εὖ γάρ τοι παντὸς μᾶλλον τοῦτο εἴρηται· 
 ὁ χρηστός ἐστι πανταχοῦ σωτήριος· (10.105.3) ὁ γὰρ τοῦ δικαίου ζηλωτής, 
 ὡς ἂν τοῦ ἀνενδεοῦς ἐραστής, ὀλιγοδεής, οὐκ ἐν ἄλλῳ τινὶ ἢ ἐν αὐτῷ {καὶ} 
 τῷ θεῷ τὸ μακάριον θησαυρίσας, ἔνθα οὐ σής, οὐ λῃστής, οὐ πειρατής, 
 (10.105.4) ἀλλ' ὁ τῶν ἀγαθῶν ἀίδιος δοτήρ. Ἄρα οὖν εἰκότως ὡμοίωσθε 
 τοῖς ὄφεσιν ἐκείνοις, οἷς τὰ ὦτα πρὸς τοὺς κατεπᾴδοντας ἀποκέκλεισται. 
 "Θυμὸς γὰρ αὐτοῖς," φησὶν ἡ γραφή, "κατὰ τὴν ὁμοίωσιν τοῦ ὄφεως, ὡσεὶ 
 ἀσπίδος κωφῆς καὶ βυούσης τὰ ὦτα αὐτῆς, ἥτις οὐκ εἰσακούσεται φωνῆς 
 ἐπᾳδόντων." |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [105] Aussi, vous qui êtes comme mutilés pour la vérité, aveugles 
d'esprit, et sourds d'intelligence, vous restez plongés dans l'apathie, sans 
douleur, sans indignation, sans nul désir de voir le ciel et l'architecte du 
ciel, sans chercher à entendre, ni à connaître le père et le créateur de 
toutes choses, sans appliquer enfin votre cœur à la conquête du salut. 
Quiconque est en marche vers la connaissance de Dieu, ne se laisse 
retarder par aucun obstacle, ni par la perte de ses enfants, ni par la 
détresse de l'indigence, ni par l'obscurité du nom, car le possesseur de la 
véritable sagesse n'aspire point à s'en délivrer « par le tranchant du fer ou 
de l'airain. » Il la préfère à tout ce que renferme le monde. Le Christ est 
partout salutaire. Le zélateur du juste, étant l'ami de celui auquel rien ne 
manque, ne manque de rien lui-même, attendu que le trésor de sa félicité 
il l'a placé dans lui-même et dans Dieu, là où il n'y a ni ver, ni voleur, ni 
pirate, mais l'éternel distributeur des biens. C'est donc à bon droit que 
l'Écriture vous compare à ces serpents qui ferment les oreilles à la 
séduction des enchantements. « Ils ressemblent au serpent et à l'aspic 
qui ferment l'oreille pour ne point entendre la voix de l'enchanteur dont la 
parole peut les adoucir. » |  |