Texte grec :
[95] Ἔχετε, ὦ ἄνθρωποι, τὴν θείαν τῆς χάριτος ἐπαγγε λίαν, ἀκηκόατε
καὶ τὴν ἄλλην τῆς κολάσεως ἀπειλήν, δι' ὧν ὁ κύριος σῴζει, φόβῳ καὶ
χάριτι παιδαγωγῶν τὸν ἄνθρωπον· τί μέλλομεν; Τί οὐκ ἐκκλίνομεν τὴν
κόλασιν; Τί οὐ καταδεχόμεθα τὴν δωρεάν; Τί δὲ οὐχ αἱρούμεθα τὰ
βελτίονα, θεὸν ἀντὶ τοῦ πονηροῦ, καὶ σοφίαν εἰδωλολατρείας προκρίνομεν,
καὶ ζωὴν ἀντικαταλλασσόμενοι θανάτου; (10.95.2) "Ἰδοὺ τέθεικα πρὸ
προσώπου ὑμῶν", φησί, "τὸν θάνατον καὶ τὴν ζωήν." Πειράζει σε ὁ κύριος
ἐκλέξασθαι τὴν ζωήν, συμβουλεύει σοι ὡς πατὴρ πείθεσθαι τῷ θεῷ. "Ἐὰν
γὰρ ἀκούσητέ μου", φησί, "καὶ θελήσητε, τὰ ἀγαθὰ τῆς γῆς φάγεσθε,"
ὑπακοῆς ἡ χάρις· "ἐὰν δὲ μὴ ὑπακούσητέ μου μηδὲ θελήσητε, μάχαιρα
ὑμᾶς καὶ πῦρ κατέδεται," παρακοῆς ἡ κρίσις. "Τὸ γὰρ στόμα κυρίου
ἐλάλησεν ταῦτα"· νόμος ἀληθείας λόγος κυρίου· βούλεσθε ὑμῖν ἀγαθὸς
γένωμαι (10.95.3) σύμβουλος;
Ἀλλ' ὑμεῖς μὲν ἀκούσατε· ἐγὼ δέ, εἰ δυνατόν, ἐνδείξομαι. Ἐχρῆν μὲν
ὑμᾶς, ὦ ἄνθρωποι, αὐτοῦ πέρι ἐννοουμένους τοῦ ἀγαθοῦ ἔμφυτον
ἐπάγεσθαι πίστιν, μάρτυρα ἀξιόχρεων αὐτόθεν οἴκοθεν, περιφανῶς
αἱρουμένην τὸ βέλτιστον, μηδὲ ζητεῖν εἰ μεταδιωκτέον, <τὸ δ' ἀγαθὸν>
(10.95.4) ἐκπονεῖν. Καὶ γὰρ εἴ τῳ μεθυστέον, φέρε εἰπεῖν, ἀμφιβάλλειν χρή·
ὑμεῖς δὲ πρὶν ἢ ἐπισκέψασθαι μεθύετε· καὶ εἰ ὑβριστέον, οὐ
πολυπραγμονεῖτε, ἀλλ' ᾗ τάχος ὑβρίζετε. Μόνον δ' ἄρα εἰ θεοσεβητέον,
ζητεῖτε, καὶ εἰ τῷ σοφῷ τούτῳ {δὴ} τῷ θεῷ καὶ τῷ Χριστῷ
κατακολουθητέον, τοῦτο δὴ βουλῆς καὶ σκέψεως ἀξιοῦτε, οὐδ' ὃ πρέπει
θεῷ, ὅ τι ποτέ ἐστι, νενοηκότες.
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Traduction française :
[95] Maintenant, ô hommes, vous avez entendu, d'une part, quelle
est la grandeur des promesses divines; de l'autre, quelle est la grandeur
des supplices. Grâces et supplices, tels sont les moyens par lesquels le
Seigneur forme l'homme et le conduit au salut. Que tardons-nous encore?
Pourquoi ne nous mettons-nous pas à l'abri du châtiment? Pourquoi
n'ouvrons-nous pas la main au don sacré? Pourquoi ne choisissons-nous
pas ce qui vaut mieux, c'est-à-dire le Seigneur, préférablement au mal, et
la sagesse préférablement à l'idolâtrie? Pourquoi n'échangeons-nous pas
la vie contre la mort? « Voilà que j'ai placé sous vos yeux la mort et la vie.
» Le Seigneur vous met a l'épreuve afin que vous choisissiez la vie. Père
tendre, il nous presse d'obéir à Dieu. « Ô Sion! si tu veux, si tu écoutes
ma voix, tu jouiras des fruits de la terre. » Telle est la récompense qu'il
attache à la soumission. « Mais si, indocile et rebelle, tu irrites ma colère,
le glaive te dévorera. » Telle est la sentence qu'il prononce contre
l'opiniâtreté qui refuse d'obéir. Ainsi a parlé la bouche du Seigneur, c'est-
à-dire la loi de la vérité, le Verbe de Dieu.
Voulez-vous que je vous donne un sage et utile conseil? Accordez-moi
votre attention. Je m'expliquerai avec toute la clarté dont je suis
capable. Vous auriez dû, ô hommes, quand vous réfléchissiez sur le bien,
invoquer les dispositions d'un témoin incorruptible et inné, de la foi, qui
choisit par une spontanéité rapide et naturelle ce qui vaut le mieux, et non
pas chercher avec tant de labeur s'il faut suivre ses inspirations. Qui de
vous, par exemple, met en doute s'il faut s'enivrer? cependant vous vous
plongez instinctivement dans l'ivresse avant que la réflexion vous vienne.
Doit-on faire tort à autrui ? que vous importe ? vous commettez la
violence et l'outrage le plus promptement qu'il vous est possible. Mais
faut-il honorer Dieu ? faut-il obéir à ce Dieu sage et au Christ? Il n'y a
donc que ces questions sur lesquelles vous hésitiez. Voilà où vous croyez
que la délibération est à propos, sans penser aucunement à ce qui
convient à Dieu ni à la vérité.
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