HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

ἀριστοτέχνας



Texte grec :

[92] Εἶτα κύνες μὲν ἤδη πεπλανημένοι ὀδμαῖς ῥινηλα τοῦντες ἐξίχνευσαν τὸν δεσπότην καὶ ἵπποι τὸν ἀναβάτην ἀποσεισάμενοι ἑνί που συρίγματι ὑπήκουσαν τῷ δεσπότῃ· "ἔγνω δέ", φησί, "βοῦς τὸν κτησάμενον καὶ ὄνος τὴν φάτνην τοῦ κυρίου αὐτοῦ, Ἰσραὴλ δέ με οὐκ ἔγνω." Τί οὖν ὁ κύριος; (10.92.2) Οὐ μνησικακεῖ, ἔτι ἐλεεῖ, ἔτι τὴν μετάνοιαν ἀπαιτεῖ. Ἐρέσθαι δὲ ὑμᾶς βούλομαι, εἰ οὐκ ἄτοπον ὑμῖν δοκεῖ πλάσμα ὑμᾶς τοὺς ἀνθρώπους ἐπιγεγονότας τοῦ θεοῦ καὶ παρ' αὐτοῦ τὴν ψυχὴν εἰληφότας καὶ ὄντας ὅλως τοῦ θεοῦ ἑτέρῳ δουλεύειν δεσπότῃ, πρὸς δὲ καὶ θεραπεύειν ἀντὶ μὲν τοῦ βασιλέως τὸν (10.92.3) τύραννον, ἀντὶ δὲ τοῦ ἀγαθοῦ τὸν πονηρόν. Τίς γάρ, ὢ πρὸς τῆς ἀληθείας, σωφρονῶν γε τἀγαθὸν καταλείπων κακίᾳ σύνεστιν; Τίς δὲ ὅστις τὸν θεὸν ἀποφεύγων δαιμονίοις συμβιοῖ; Τίς δὲ υἱὸς εἶναι δυνάμενος τοῦ θεοῦ δουλεύειν ἥδεται; Ἢ τίς οὐρανοῦ πολίτης εἶναι δυνάμενος ἔρεβος διώκει, ἐξὸν παράδεισον γεωργεῖν καὶ οὐρανὸν περιπολεῖν καὶ τῆς ζωτικῆς καὶ ἀκηράτου μεταλαμβάνειν πηγῆς, κατ' ἴχνος ἐκείνης τῆς φωτεινῆς ἀεροβατοῦντα νεφέλης, ὥσπερ (10.92.4) ὁ Ἠλίας, θεωροῦντα τὸν ὑετὸν σωτήριον; Οἱ δὲ σκωλήκων δίκην περὶ τέλματα καὶ βορβόρους, τὰ ἡδονῆς ῥεύματα, καλινδούμενοι ἀνονήτους καὶ ἀνοήτους ἐκβόσκονται τρυφάς, ὑώδεις τινὲς ἄνθρωποι. Ὕες γάρ, φησίν, "ἥδονται βορβόρῳ" μᾶλλον ἢ καθαρῷ ὕδατι καὶ "ἐπὶ φορυτῷ μαργαίνουσιν" (10.92.5) κατὰ Δημόκριτον. Μὴ δῆτα οὖν, μὴ δῆτα ἐξανδραποδισθῶμεν μηδὲ ὑώδεις γενώμεθα, ἀλλ' "ὡς τέκνα φωτὸς" γνήσια ἀναθρήσωμεν καὶ ἀναβλέψωμεν εἰς τὸ φῶς, μὴ νόθους ἡμᾶς ἐξελέγξῃ ὁ κύριος ὥσπερ ὁ ἥλιος τοὺς ἀετούς.

Traduction française :

[92] Voyez encore les chiens. Quand ils s'aperçoivent qu'ils sont égarés, ils interrogent, avec la sagacité de leurs narines, les traces de leur maître. Les chevaux eux-mêmes qui ont renversé leur cavalier obéissent et reviennent au premier appel de sa voix. « Le taureau connaît son maître ; l'âne, son étable ; Israël m'a méconnu : mon peuple est sans intelligence. » Mais le Seigneur?... Le Seigneur ! il oublie la grandeur de l'outrage; il vous offre encore sa miséricorde; il ne demande que votre repentir. Mais, répondez : vous êtes l'ouvrage de Dieu; c'est à lui que vous devez votre âme ; rien chez vous qui n'appartienne au Très-Haut. Connaissez-vous après cela une absurdité plus révoltante que de porter vos hommages à un autre maître, que d'honorer un tyran à la place d'un monarque, le mal à la place du bien? Au nom de la vérité, qui jamais a pu, sans avoir perdu le sens, abandonner le bien pour s'attacher au mal? Qui fuira la compagnie de Dieu pour vivre dans celle des démons ? Quel est celui qui, pouvant s'inscrire parmi les enfants de Dieu, préfère la honte de l'esclavage ? Qui enfin marche tête baissée vers les abîmes de la perdition, lorsqu'il peut être citoyen du ciel, habiter le paradis, parcourir librement les régions célestes, et participer à la fontaine intarissable d'où jaillit la vie éternelle, emporté parmi les airs sur une nuée brillante, et contemplant, comme autrefois Élie, la pluie du salut ? Mais la foule des hommes, se roulant à la manière des reptiles dans la fange et les marais, s'y repaît d'extravagantes et honteuses voluptés. Vils mortels, qui méritent moins le nom d'hommes que celui de pourceaux ! L'animal immonde, dit-on, préfère le bourbier à l'eau la plus limpide, et, dans la démence de ses appétits, il convoite, selon l'expression de Démocrite, les hideux mélanges. Gardons-nous donc de nous précipiter dans les chaînes de la servitude, ou de nous abaisser jusqu'à l'ignominie du pourceau. Loin de là! légitimes enfants de la lumière, levons les yeux vers la lumière; regardons-la face à face, de peur que le Seigneur, ainsi que le soleil accuse la dégénération de l'aigle, ne surprenne en nous les traces de la bâtardise.





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Dernière mise à jour : 26/02/2009