Texte grec :
[7] Αἴτιος γοῦν ὁ λόγος, ὁ Χριστός, καὶ τοῦ εἶναι πάλαι ἡμᾶς (ἦν γὰρ
ἐν θεῷ), καὶ τοῦ εὖ εἶναι (νῦν δὴ ἐπεφάνη ἀνθρώποις) – αὐτὸς οὗτος ὁ
λόγος, ὁ μόνος ἄμφω, θεός τε καὶ ἄνθρωπος, ἁπάντων ἡμῖν αἴτιος
ἀγαθῶν· παρ' οὗ τὸ εὖ ζῆν ἐκδιδασκόμενοι εἰς ἀίδιον ζωὴν
παραπεμπόμεθα. (1.7.2) Κατὰ γὰρ τὸν θεσπέσιον ἐκεῖνον τοῦ κυρίου
ἀπόστολον "ἡ χάρις ἡ τοῦ θεοῦ σωτήριος πᾶσιν ἀνθρώποις ἐπεφάνη,
παιδεύουσα ἡμᾶς, ἵνα ἀρνησάμενοι τὴν ἀσέβειαν καὶ τὰς κοσμικὰς
ἐπιθυμίας σωφρόνως καὶ δικαίως καὶ εὐσεβῶς ζήσωμεν ἐν τῷ νῦν αἰῶνι,
προσδεχόμενοι τὴν μακαρίαν ἐλπίδα καὶ ἐπιφάνειαν τῆς δόξης τοῦ
μεγάλου θεοῦ καὶ (1.7.3) σωτῆρος ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ." Τοῦτό ἐστι τὸ
ᾆσμα τὸ καινόν, ἡ ἐπιφάνεια ἡ νῦν ἐκλάμψασα ἐν ἡμῖν τοῦ ἐν ἀρχῇ ὄντος
καὶ προόντος λόγου· ἐπεφάνη δὲ ἔναγχος ὁ προὼν σωτήρ, ἐπεφάνη ὁ ἐν
τῷ ὄντι ὤν, ὅτι "ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν," διδάσκαλος, ἐπεφάνη ᾧ τὰ
πάντα δεδημιούργηται λόγος· καὶ τὸ ζῆν ἐν ἀρχῇ μετὰ τοῦ πλάσαι
παρασχὼν ὡς δημιουργός, τὸ εὖ ζῆν ἐδίδαξεν ἐπιφανεὶς ὡς διδάσκαλος,
(1.7.4) ἵνα τὸ ἀεὶ ζῆν ὕστερον ὡς θεὸς χορηγήσῃ.
Ὃ δὲ οὐ νῦν γε πρῶτον ᾤκτειρεν ἡμᾶς τῆς πλάνης, ἀλλ' ἄνωθεν
ἀρχῆθεν, νῦν δὲ ἤδη ἀπολλυμένους ἐπιφανεὶς περισέσωκεν. Τὸ γὰρ
πονηρὸν καὶ ἑρπηστικὸν θηρίον γοητεῦον καταδουλοῦται καὶ αἰκίζεται
εἰσέτι νῦν τοὺς ἀνθρώπους, ἐμοὶ δοκεῖν, βαρβα ρικῶς τιμωρούμενον, οἳ
νεκροῖς τοὺς αἰχμαλώτους συνδεῖν (1.7.5) λέγονται σώμασιν, ἔστ' ἂν
αὐτοῖς καὶ συσσαπῶσιν. Ὁ γοῦν πονηρὸς οὑτοσὶ τύραννος καὶ δράκων,
οὓς ἂν οἷός τε εἴη ἐκ γενετῆς σφετερίσασθαι, λίθοις καὶ ξύλοις καὶ
ἀγάλμασιν καὶ τοιούτοις τισὶν εἰδώλοις προσσφίγξας τῷ δεισιδαιμονίας
ἀθλίῳ δεσμῷ, τοῦτο δὴ τὸ λεγόμενον, ζῶντας ἐπιφέρων (1.7.6) συνέθαψεν
αὐτούς, ἔστ' ἂν καὶ συμφθαρῶσιν.
Οὗ δὴ χάριν (εἷς γὰρ ὁ ἀπατεὼν ἄνωθεν μὲν τὴν Εὔαν, νῦν δὲ ἤδη καὶ
τοὺς ἄλλους ἀνθρώπους εἰς θάνατον ὑποφέρων) εἷς καὶ αὐτὸς ἐπίκουρος
καὶ βοηθὸς ἡμῖν ὁ κύριος, προμηνύων ἀρχῆθεν προφητικῶς, νῦν δὲ ἤδη
καὶ ἐναργῶς εἰς σωτηρίαν παρα καλῶν.
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Traduction française :
[7] Ainsi donc le Verbe, c'est-à-dire le Christ, ne nous a pas
seulement donné la vie, car il était en Dieu; mais il nous l'a donnée
heureuse. Il a paru sur la terre, ce Verbe, seul tout à la fois, Dieu et
homme, pour nous apporter tous les biens. A son école, les mœurs
s'épurent, l'homme se sanctifie et passe à une vie éternelle, selon ces
divines paroles d'un de ses apôtres : « La grâce du Sauveur s'est révélée
à tous pour nous apprendre à renoncer à l'impiété et aux désirs du siècle,
et à vivre dans le siècle avec tempérance, avec justice, avec piété,
attendant toujours l'heureux objet de notre espérance, et l'avènement
glorieux du grand Dieu, notre Sauveur Jésus-Christ. » Le voilà donc ce
cantique nouveau chanté par le Verbe, qui n'était pas seulement au
commencement, mais avant le commencement de toutes choses ; sa
lumière a brillé sur nous : il vient d'apparaître, ce Dieu sauveur qui existait
dès longtemps ; il s'est manifesté, celui qui est l'être renfermé dans l'être.
Le Verbe qui était dans Dieu, le Verbe par qui tout a été fait, a paru sur la
terre, il est devenu le précepteur des hommes. Comme créateur, il nous a
donné la vie ; comme docteur, il nous apprend à bien vivre; comme Dieu,
il nous ouvre l'éternité.
Ce n'est point d'aujourd'hui qu'il s'est attendri sur nos maux, il les a
pris en pitié dès les premiers jours du monde. S'il a paru dans les derniers
temps, c'est que nous nous enfoncions dans la mort, nous allions périr.
Car, jusqu'à ce jour, le perfide serpent n'a cessé, par ses funestes
enchantements, de séduire les hommes et de les retenir dans la plus
honteuse et la plus déplorable servitude. Sa cruauté ressemble à celle de
ces rois barbares qui enchaînaient leurs captifs à des cadavres, les
laissant pourrir ensemble dans cet affreux embrassement de la vie et de
la mort. S'emparer de l'homme dès son berceau, comme fait le démon, ce
cruel tyran, le prosterner au pied de vaines statues, de ridicules idoles,
l'attacher par le lien honteux de la superstition à la pierre ou au bois, n'est-ce
pas accoupler les vivants avec les morts et les jeter dans un commun
tombeau pour s'y corrompre et pourrir ensemble ?
Le séducteur n'a pas changé : vous le trouvez le même à toutes les
époques ; comme il a entraîné autrefois Ève dans la mort, il y précipite
encore aujourd'hui ses enfants ; mais le Verbe est toujours notre appui et
notre vengeur. Le salut qu'il nous annonçait dès le commencement, d'une
manière symbolique, mais aujourd'hui sans figure, et dans les termes les
plus clairs, il nous presse de nous en emparer.
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