Texte grec :
[84] Τοιούτου μάρτυρος ἐλέγχοντος τὴν τῶν ἀνθρώπων ἄνοιαν καὶ
θεὸν ἐπιβοωμένου, τί δὴ ἕτερον ὑπολείπεται τοῖς ἀπίστοις ἢ κρίσις καὶ
καταδίκη; Οὐ κάμνει δὲ ὁ κύριος παραινῶν, ἐκφοβῶν, προτρέπων,
διεγείρων, νουθετῶν· ἀφυπνίζει γέ τοι καὶ τοῦ σκότους αὐτοῦ τοὺς
πεπλανημένους (9.84.2) διανίστησιν· "ἔγειρε," φησίν, "ὁ καθεύδων καὶ
ἀνάστα ἐκ τῶν νεκρῶν, καὶ ἐπιφαύσει σοι ὁ Χριστὸς κύριος," ὁ τῆς
ἀναστάσεως ἥλιος, ὁ "πρὸ ἑωσφόρου" γεννώμενος, ὁ ζωὴν
(9.84.3)χαρισάμενος ἀκτῖσιν ἰδίαις. Μὴ οὖν περιφρονείτω τις τοῦ λόγου, μὴ
λάθῃ καταφρονῶν ἑαυτοῦ. Λέγει γάρ που ἡ γραφή· "σήμερον ἐὰν τῆς
φωνῆς αὐτοῦ ἀκούσητε, μὴ σκληρύνητε τοῦ καρδίας ὑμῶν ὡς ἐν τῷ
παραπικρασμῷ κατὰ τὴν ἡμέραν τοῦ πειρασμοῦ ἐν τῇ ἐρήμῳ, οὗ
ἐπείρασαν οἱ (9.84.4) πατέρες ὑμῶν ἐν δοκιμασίᾳ." Ἡ δὲ δοκιμασία τίς
ἐστιν εἰ θέλεις μαθεῖν, τὸ ἅγιόν σοι πνεῦμα ἐξηγήσεται· "καὶ εἶδον τὰ ἔργα
μου," φησί, "τεσσαράκοντα ἔτη· διὸ προσώχθισα τῇ γενεᾷ ταύτῃ καὶ εἶπον·
ἀεὶ πλανῶνται τῇ καρδίᾳ· αὐτοὶ δὲ οὐκ ἔγνωσαν τὰς ὁδούς μου, ὡς ὤμοσα
ἐν τῇ ὀργῇ μου· (9.84.5) εἰ εἰσελεύσονται εἰς τὴν κατάπαυσίν μου." Ὁρᾶτε
τὴν ἀπειλήν· ὁρᾶτε τὴν προτροπήν· ὁρᾶτε τὴν τιμήν·
τί δὴ οὖν ἔτι τὴν χάριν εἰς ὀργὴν μεταλλάσσομεν καὶ οὐχὶ ἀναπεπ
ταμέναις ταῖς ἀκοαῖς καταδεχόμενοι τὸν λόγον ἐν ἁγναῖς ξενοδοχοῦμεν ταῖς
ψυχαῖς τὸν θεόν; Μεγάλη γὰρ τῆς ἐπαγγελίας αὐτοῦ ἡ χάρις, ἐὰν σήμερον
τῆς φωνῆς αὐτοῦ ἀκούσωμεν· τὸ δὲ σήμερον καθ' ἑκάστην {αὐτοῦ} αὔξεται
(9.84.6) τὴν ἡμέραν, ἔστ' ἂν ἡ σήμερον ὀνομάζηται. Μέχρι δὲ συντελείας
καὶ ἡ σήμερον καὶ ἡ μάθησις διαμένει· καὶ τότε ἡ ὄντως σήμερον ἡ
ἀνελλιπὴς τοῦ θεοῦ ἡμέρα τοῖς αἰῶσι συνεκτείνεται. Ἀεὶ οὖν τῆς φωνῆς
ὑπακούωμεν τοῦ θείου λόγου· ἡ σήμερον γὰρ ἀίδιος· αἰώνων ἐστὶν εἰκών,
σύμβολον δὲ τοῦ φωτὸς ἡ ἡμέρα, φῶς δὲ ὁ λόγος ἀνθρώποις, δι' οὗ
καταυγαζόμεθα τὸν θεόν.
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Traduction française :
[84] Je le demande, quand un témoin si vénérable a convaincu par
l'invocation du nom sacré l'extravagance des hommes, quelle autre
espérance peut-il rester aux incrédules, sinon le jugement et la
condamnation ? Toutefois le Seigneur ne les abandonne point à leur
malice. Exhortations, prières, menaces, encouragements, admonitions, il
n'épargne rien pour les arracher à leurs ténèbres et à leur sommeil. Sa
voix leur crie : « Éveillez-vous; sortez de votre assoupissement ; levez-vous
du milieu de ces morts où vous dormez, et le Christ vous éclairera
de sa lumière ; » le Christ, soleil de la résurrection, « qui a été engendré
avant l'étoile du matin, » et nous a départi la vie réelle par la splendeur de
son flambeau. Gardez-vous donc de mépriser le Verbe, de peur que,
l'avoir méprisé, ce ne soit vous être méprisés vous-mêmes sans le savoir.
Car l'Écriture dit quelque part : « Si vous entendez aujourd'hui sa voix,
n'endurcissez pas vos cœurs, comme à Mériba, au jour de la tentation
dans le désert, alors que vos pères m'ont tenté et ont mis ma puissance à
l'épreuve. » Sa puissance à l'épreuve, dit-il, comment cela? L'Esprit va
l'expliquer: « Pendant quarante ans ils ont vu mes œuvres ; c'est pourquoi
j'ai supporté avec dégoût cette génération et j'ai dit : C'est un peuple dont
le cœur est égaré ; ils ne connaissent pas mes voies. C'en est fait, je l'ai
juré dans ma colère; jamais ils n'entreront dans mon repos! » Eh bien! les
voilà, les menaces! les voilà, les exhortations ! les voila, les châtiments !
Pourquoi convertissons-nous de la miséricorde en colère ? Pourquoi
n'ouvrons-nous pas les oreilles aux enseignements du Verbe? Pourquoi
ne cherchons-nous pas à recevoir Dieu dans le sanctuaire d'une âme
sans tache? Sa promesse deviendra pour vous un immense bienfait, si
aujourd'hui vous entendez sa voix. Au reste, cet aujourd'hui s'étend à
chaque jour que le Seigneur nous fait, aussi longtemps qu'il est possible
de nommer aujourd'hui. Le jour actuel et le temps d'apprendre subsistent
jusqu'à la dernière consommation de toutes choses. Par conséquent, le
véritable aujourd'hui, c'est-à-dire le jour indéfectible de Dieu, se prolonge
jusque dans la longueur de l'éternité. Obéissons donc constamment à la
voix du Verbe divin, puisque aujourd'hui signifie l'éternité. Qui dit jour dit
lumière ; or, la lumière des hommes, c'est le Verbe aux rayons duquel
nous voyons Dieu.
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