Texte grec :
[72] Κλεάνθης δὲ ὁ Πηδασεύς, ὁ ἀπὸ τῆς Στοᾶς φιλόσοφος, οὐ
θεογονίαν ποιητικήν, θεολογίαν δὲ ἀληθινὴν ἐνδείκνυται. Οὐκ ἀπεκρύψατο
τοῦ θεοῦ πέρι ὅ τί περ εἶχεν φρονῶν·
(6.72.2) τἀγαθὸν ἐρωτᾷς μ' οἷόν ἐστ'; Ἄκουε δή·
τεταγμένον, δίκαιον, ὅσιον, εὐσεβές,
κρατοῦν ἑαυτοῦ, χρήσιμον, καλόν, δέον,
αὐστηρόν, αὐθέκαστον, ἀεὶ συμφέρον,
ἄφοβον, ἄλυπον, λυσιτελές, ἀνώδυνον,
ὠφέλιμον, εὐάρεστον, ἀσφαλές, φίλον,
ἔντιμον, ὁμολογούμενον ---
εὐκλεές, ἄτυφον, ἐπιμελές, πρᾶον, σφοδρόν,
χρονιζόμενον, ἄμεμπτον, ἀεὶ διαμένον.
Ἀνελεύθερος πᾶς ὅστις εἰς δόξαν βλέπει,
ὡς δὴ παρ' ἐκείνης τευξόμενος καλοῦ τινος.
(6.72.3) Ἐνταῦθα δὴ σαφῶς, οἶμαι, διδάσκει ὁποῖός ἐστιν ὁ θεός, καὶ
ὡς ἡ δόξα ἡ κοινὴ καὶ ἡ συνήθεια τοὺς ἑπομένους αὐταῖν, (6.72.4) ἀλλὰ μὴ
τὸν θεὸν ἐπιζητοῦντας, ἐξανδραποδίζεσθον. Οὐκ ἀποκρυπτέον οὐδὲ τοὺς
ἀμφὶ τὸν Πυθαγόραν, οἵ φασιν "ὁ μὲν θεὸς εἷς, χοὖτος δὲ οὐχ, ὥς τινες
ὑπονοοῦσιν, ἐκτὸς τᾶς διακοσμήσιος, ἀλλ' ἐν αὐτᾷ, ὅλος ἐν ὅλῳ τῷ κύκλῳ
ἐπίσκοπος πάσας γενέσιος, κρᾶσις τῶν ὅλων, ἀεὶ ὢν καὶ ἐργάτας τῶν
αὑτοῦ δυνάμιων καὶ ἔργων, ἁπάντων ἐν οὐρανῷ φωστὴρ καὶ πάντων
πατήρ, νοῦς καὶ ψύχωσις τῷ ὅλῳ κύκλῳ, (6.72.5) πάντων κίνασις."
Ἀπόχρη καὶ τάδε εἰς ἐπίγνωσιν θεοῦ ἐπιπνοίᾳ θεοῦ πρὸς αὐτῶν μὲν
ἀναγεγραμμένα, πρὸς δὲ ἡμῶν ἐξειλεγμένα τῷ γε καὶ σμικρὸν διαθρεῖν
ἀλήθειαν δυναμένῳ.
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Traduction française :
[72] Écoutons Cléanthe de Pisade, philosophe stoïcien, qui en nous
exposant non pas une théogonie poétique, mais une théologie véritable,
ne nous a point dissimulé ses sentiments sur la Divinité :
Quel est le bien suprême, dis-tu ? Apprends-le de ma bouche. C'est
ce qui est réglé, juste, saint, pieux, maître de soi, utile, beau, convenable,
austère, rigide, toujours avantageux, supérieur à la crainte, exempt de
douleurs, étranger à la souffrance, salutaire, agréable, d'accord avec soi-même, illustre, vigilant, doux, permanent, inimitable, irrépréhensible,
éternel. Esclave grossier, tout homme qui s'attache à l'opinion et qui
espère en tirer quelque profit ! »
Ces paroles montrent bien, si je ne me trompe, quel est Dieu. Elles
ne manifestent pas moins que le torrent de la coutume et de l'opinion
conduit à une honteuse servitude les infortunés qui aiment mieux
s'abandonner au cours des idées vulgaires que de suivre Dieu.
Mais gardons-nous de passer sous silence les témoignages de
Pythagore. « Il n'y a qu'un Dieu. Il ne réside pas, comme quelques-uns le
soutiennent, en dehors du mouvement de la nature ; il est tout entier dans
l'économie générale du monde, tout entier dans tout l'univers, surveillant
de tout ce qui naît, union de tous les êtres, éternellement subsistant,
créateur de ses œuvres et de toutes les puissances qui relèvent de lui,
flambeau du ciel, père de toutes choses, esprit et vie de tout ce qui est,
mouvement universel. » Ces témoignages que les philosophes ont écrits
sous l'inspiration de Dieu, et que nous avons choisis à dessein, suffiront
pour élèvera la connaissance de Dieu quiconque n'a pas entièrement
fermé les yeux à la vérité.
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