Texte grec :
[76] Καὶ οὐχὶ μόνος ὁ Μένανδρος, ἀλλὰ καὶ Ὅμηρος καὶ Εὐριπίδης καὶ
ἄλλοι συχνοὶ ποιηταὶ διελέγχουσιν ὑμῶν τοὺς θεοὺς καὶ λοιδορεῖσθαι οὐ
δεδίασιν οὐδὲ καθ' ὁπόσον αὐτοῖς. Αὐτίκα τὴν Ἀθηνᾶν "κυνάμυιαν" καὶ τὸν
Ἥφαιστον "ἀμφιγύην" καλοῦσιν, τῇ δὲ Ἀφροδίτῃ ἡ Ἑλένη φησὶ
μηκέτι σοῖσι πόδεσσιν ὑποστρέψειας Ὄλυμπον.
(7.76.2) Ἐπὶ δὲ τοῦ Διονύσου ἀναφανδὸν Ὅμηρος γράφει
ὅς ποτε μαινομένοιο Διωνύσοιο τιθήνας
σεῦε κατ' ἠγάθεον Νυσήιον· αἳ δ' ἅμα πᾶσαι
θύσθλα χαμαὶ κατέχευαν ὑπ' ἀνδροφόνοιο Λυκούργου.
(7.76.3) Ἄξιος ὡς ἀληθῶς Σωκρατικῆς διατριβῆς ὁ Εὐριπίδης εἰς τὴν
ἀλήθειαν ἀπιδὼν καὶ τοὺς θεατὰς ὑπεριδών, ποτὲ μὲν τὸν Ἀπόλλωνα,
ὃς μεσομφάλους ἕδρας
ναίει βροτοῖσι στόμα νέμων σαφέστατα,
διελέγχων,
(7.76.4) κείνῳ πειθόμενος τὴν τεκοῦσαν ἔκτανον,
ἐκεῖνον ἡγεῖσθ' ἀνόσιον καὶ κτείνετε·
ἐκεῖνος ἥμαρτ', οὐκ ἐγώ,
ἀμαθέστερος ὢν τοῦ καλοῦ καὶ τῆς δίκης,
(7.76.5) τοτὲ δ' ἐμμανῆ εἰσάγων Ἡρακλέα καὶ μεθύοντα ἀλλαχόθι καὶ
ἄπληστον· πῶς γὰρ οὐχί;
Ὃς ἑστιώμενος τοῖς κρέασι χλωρὰ σῦκ' ἐπήσθιεν ἄμουσ' ὑλακτῶν
ὥστε βαρβάρῳ μαθεῖν.
(7.76.6) Ἥδη δὲ ἐν Ἴωνι τῷ δράματι γυμνῇ τῇ κεφαλῇ ἐκκυκλεῖ τῷ
θεάτρῳ τοὺς θεούς·
πῶς οὖν δίκαιον τοὺς νόμους ὑμᾶς βροτοῖς
γράψαντας αὐτοὺς ἀδικίας ὀφλισκάνειν;
Εἰ δ', οὐ γὰρ ἔσται, τῷ λόγῳ δὲ χρήσομαι,
δίκας βιαίων δώσετ' ἀνθρώποις γάμων,
σὺ καὶ Ποσειδῶν Ζεὺς δ', ὃς οὐρανοῦ κρατεῖ,
ναοὺς τίνοντες
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Traduction française :
[76] Mais que dis-je? Ménandre n'est pas le seul qui tienne ce
langage. Homère, Euripide, beaucoup d'autres poètes, convainquent de
néant tous vos dieux, et ne leur épargnent jamais l'ironie, dès que
l'occasion s'en présente. Écoutez-les! Ici Minerve a le regard effronté d'un
chien; là, Vulcain boite des deux jambes. Ailleurs, Hélène poursuit Vénus
de cette imprécation :
« Puisses-tu ne jamais remettre les pieds dans l'Olympe!
Homère insulte ainsi ouvertement au dieu des vendanges:
« Pendant que Bacchus est en proie à ses fureurs, l'étranger souleva
contre le fils de Jupiter ses nourrices égarées. Toutes jetèrent le thyrse, à
l'instigation du cruel Lycurgue.
Euripide ne se montre-t-il pas le digne élève de Socrate, lorsque, les
yeux uniquement fixés sur la vérité, il brave ainsi l'opinion des
spectateurs? Tantôt il s'attaque « à cet Apollon qui, placé au point central
de la terre, rend aux hommes des oracles infaillibles. »
« Poussé par ses conseils, s'écrie-t-il, j'ai immolé ma mère. C'est un
infâme ; traînez-le au supplice, et qu'il soit mis à mort. Le crime appartient
à lui seul. Pour moi, je suis innocent ; j'ignorais où étaient la justice et la
vertu.
Tantôt il nous montre sur la scène un Hercule furieux ; ailleurs il en
fait un débauché, plein de vin, et que nul aliment ne peut rassasier. Faut-il
s'en étonner, quand on le mit, déjà gorgé de viandes, « manger des figues
vertes, et pousser des cris extravagants qui excitaient la pitié même d'un
Barbare ! » Dans Ion, il livre à la publicité du théâtre l'infamie des dieux.
« N'est-ce pas une révoltante injustice, que les législateurs de la terre
vivent eux-mêmes sans aucune loi ? Si, par impossible, qu'importe
cependant? je dirai la vérité, si, par impossible, les hommes vous
châtiaient de vos adultères, toi, Neptune et toi, roi suprême de l'Olympe, il
y a longtemps que les temples seraient vides sur la terre. »
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