Texte grec :
[77] CAP. VIII.
(77) Ὥρα τοίνυν τῶν ἄλλων ἡμῖν τῇ τάξει προδιηνυσμένων ἐπὶ τὰς
προφητικὰς ἰέναι γραφάς· καὶ γὰρ οἱ χρησμοὶ τὰς εἰς τὴν θεοσέβειαν ἡμῖν
ἀφορμὰς ἐναργέστατα προτείνοντες θεμελιοῦσι τὴν ἀλήθειαν· γραφαὶ δὲ αἱ
θεῖαι καὶ πολιτεῖαι σώφρονες σύντομοι σωτηρίας ὁδοί· γυμναὶ κομμωτικῆς
καὶ τῆς ἐκτὸς καλλιφωνίας καὶ στωμυλίας καὶ κολακείας ὑπάρχουσαι
ἀνιστῶσιν ἀγχόμενον ὑπὸ κακίας τὸν ἄνθρωπον, ὑπερείδουσαι τὸν
ὄλισθον τὸν βιωτικόν, μιᾷ καὶ τῇ αὐτῇ φωνῇ πολλὰ θεραπεύουσαι,
ἀποτρέπουσαι μὲν ἡμᾶς τῆς ἐπιζημίου ἀπάτης, προτρέπουσαι δὲ ἐμφανῶς
εἰς προὖπτον (8.77.2) σωτηρίαν.
Αὐτίκα γοῦν ἡ προφῆτις ἡμῖν ᾀσάτω πρώτη Σίβυλλα τὸ ᾆσμα τὸ
σωτήριον·
οὗτος ἰδοὺ πάντ' ἐστὶ σαφής, ἀπλάνητος ὑπάρχει·
ἔλθετε, μὴ σκοτίην δὲ διώκετε καὶ ζόφον αἰεί.
Ἠελίου γλυκυδερκές, ἰδού, φάος ἔξοχα λάμπει.
Γνῶτε δὲ κατθέμενοι σοφίην ἐν στήθεσιν ὑμῶν.
Εἷς θεός ἐστι βροχάς, ἀνέμους, σεισμούς τ' ἐπιπέμπων,
ἀστεροπάς, λιμούς, λοιμοὺς καὶ κήδεα λυγρὰ
καὶ νιφετούς, κρύσταλλα· τί δὴ καθ' ἓν ἐξαγορεύω;
Οὐρανοῦ ἡγεῖται, γαίης κρατεῖ, αὐτὸς ὑπάρχει.
(8.77.3) ἐνθέως σφόδρα τὴν μὲν ἀπάτην ἀπεικάζουσα τῷ σκότει, τὴν
δὲ τοῦ θεοῦ γνῶσιν ἡλίῳ καὶ φωτί, ἄμφω δὲ παραθεμένη τῇ συγκρίσει τὴν
ἐκλογὴν διδάσκει· τὸ γὰρ ψεῦδος οὐ ψιλῇ τῇ παραθέσει τἀληθοῦς
διασκεδάννυται, τῇ δὲ χρήσει τῆς ἀληθείας ἐκβιαζόμενον φυγαδεύεται.
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Traduction française :
[77] CAP. VIII.
(77) Maintenant que nous avons parcouru successivement les
matières qui précèdent, il est temps d'arriver aux écrits des prophètes.
C'est qu'en effet la vérité a pour fondement leurs oracles, où se manifeste
le culte que nous devons rendre à Dieu. Les divines Écritures et les sages
institutions conduisent au salut par des routes abrégées. Simples et sans
fard, dégagées de tout ornement ambitieux, ignorant l'art des vaines
flatteries, elles rappellent de son tombeau l'homme étouffé par les vices,
en lui apprenant à mépriser les vicissitudes et les tribulations de la vie, en
guérissant d'une seule et même parole ses maladies diverses, en le
tenant en garde contre les pièges ennemis, et en le poussant, comme par
la main, au salut qui est placé sous nos yeux au terme de la carrière. Que
la Sibylle, à la tête de tous, vienne donc chanter en ce moment le
cantique du salut.
"Il s'est levé sur l'univers immobile dans les hauteurs des cieux.
Accourez, ô mortels ! cessez de poursuivre l'ombre et les ténèbres. Voici
la douce lumière du jour ; voici le tombeau qui brille sans nuage. Debout
donc ! que la sagesse illumine vos intelligences. Il n'y a qu'un Dieu. De sa
puissante main partent les ondées, les vents, les tremblement: de terre, la
foudre, les pestes, les famines, les maux de toute nature, les neiges et les
frimais. Mais à quoi bon tout ces détails? Monarque du ciel, Seigneur de
la terre, il es véritablement celui qui est. »
Vous le voyez, le mal a été assimilé aux ténèbres, et la connaissance
de Dieu à la lumière du soleil. Comparaison inspirée par Dieu, et qui nous
apprend lequel des deux nous devons choisir ! Le mensonge, en effet, ne
s'évanouit point devant la simple apparition de la vérité qu'on lui oppose il
n'est repoussé et mis en fuite que par l'exercice de la vérité.
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