Texte grec :
[68] Τίνα δὴ λάβω παρὰ σοῦ συνεργὸν τῆς ζητήσεως; οὐ γὰρ
παντάπασιν ἀπεγνώκαμέν σε. Εἰ βούλει, τὸν Πλάτωνα. Πῇ δὴ οὖν
ἐξιχνευτέον τὸν θεόν, ὦ Πλάτων; "Τὸν γὰρ πατέρα καὶ ποιητὴν τοῦδε τοῦ
παντὸς εὑρεῖν τε ἔργον καὶ εὑρόντα εἰς ἅπαντας ἐξειπεῖν ἀδύνατον." Διὰ τί
δῆτα, (6.68.2) ὢ πρὸς αὐτοῦ; "Ῥητέον γὰρ οὐδαμῶς ἐστίν." Εὖ γε, ὦ
Πλάτων, ἐπαφᾶσαι τῆς ἀληθείας· ἀλλὰ μὴ ἀποκάμῃς· ξύν μοι λαβοῦ τῆς
ζητήσεως τἀγαθοῦ πέρι· πᾶσιν γὰρ ἁπαξαπλῶς ἀνθρώποις, μάλιστα δὲ
τοῖς περὶ λόγους ἐνδια (6.68.3) τρίβουσιν ἐνέστακταί τις ἀπόρροια θεϊκή.
Οὗ δὴ χάριν καὶ ἄκοντες μὲν ὁμολογοῦσιν ἕνα τε εἶναι θεόν, ἀνώλεθρον καὶ
ἀγένητον τοῦτον, ἄνω που περὶ τὰ νῶτα τοῦ οὐρανοῦ ἐν τῇ ἰδίᾳ καὶ οἰκείᾳ
περιωπῇ ὄντως ὄντα ἀεί·
θεὸν δὲ ποῖον εἰπέ μοι νοητέον;
Τὸν πάνθ' ὁρῶντα καὐτὸν οὐχ ὁρώμενον,
(6.68.4) Εὐριπίδης λέγει. Πεπλανῆσθαι γοῦν ὁ Μένανδρός μοι δοκεῖ,
ἔνθα φησίν
ἥλιε, σὲ γὰρ δεῖ προσκυνεῖν πρῶτον θεῶν,
δι' ὃν θεωρεῖν ἔστι τοὺς ἄλλους θεούς·
οὐδὲ γὰρ ἥλιος ἐπιδείξει ποτ' ἂν τὸν θεὸν τὸν ἀληθῆ, ὁ δὲ λόγος ὁ
ὑγιής, ὅς ἐστιν ἥλιος ψυχῆς, δι' οὗ μόνου ἔνδον ἀνατείλαντος ἐν τῷ βάθει
τοῦ νοῦ αὐτοῦ καταυγάζεται τὸ (6.68.5) ὄμμα· ὅθεν οὐκ ἀπεικότως ὁ
Δημόκριτος "τῶν λογίων ἀνθρώπων ὀλίγους" φησίν "ἀνατείναντας τὰς
χεῖρας ἐνταῦθα ὃν νῦν ἠέρα καλέομεν οἱ Ἕλληνες, πάντα Δία μυθεῖσθαι,
καὶ πάντα οὗτος οἶδεν καὶ διδοῖ καὶ ἀφαιρεῖται, καὶ βασιλεὺς οὗτος τῶν
πάντων". Ταύτῃ πῃ καὶ Πλάτων διανοούμενος τὸν θεὸν αἰνίττεται "περὶ τὸν
πάντων βασιλέα πάντ' ἐστί, κἀκεῖνο αἴτιον ἁπάντων καλῶν."
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Traduction française :
[68] Qui de vous prendrai-je pour auxiliaire dans cette discussion ?
Eh bien ! soit, j'accepte Platon. Dis-nous donc, ô Platon, par quelle
méthode il faut aller à Dieu. « Découvrir le Père et le créateur de l'univers,
est chose difficile; et après qu'on l'a trouvé, il est impossible à la parole
humaine de proférer son nom. » Pourquoi cela, ô Platon, je te le demande
à toi-même? « C'est qu'on ne peut le définir. » Très bien, ô grand homme
! tu as mis le doigt sur la vérité; mais ne te rebute pas, je t'en conjure, et
marche avec moi à la découverte du bien. Le genre humain, et
principalement ceux qui se sont exercés à l'étude des lettres, entendent
une voix d'en haut qui les contraint de confesser, même contre leur
volonté, qu'il existe un Dieu unique, qui n'a jamais eu de commencement
et n'aura point de fin; qui réside au-dessus de nous, dans quelque région
de la plaine céleste, comme dans un centre d'observation d'où il règle l'univers.
« Parle ! quelle idée dois-je me former du Dieu, qui voit tout l'univers,
mais inaccessible lui-même à l'œil d'aucun mortel? »
a dit Euripide. Par conséquent Ménandre est tombé dans une grave
erreur lorsqu'il s'est écrié :
« Soleil, il convient de t'honorer comme le premier des dieux, puisque
c'est par toi que nous voyons tous les autres dieux.
Ce n'est pas le soleil qui m'apprendra le vrai Dieu; c'est le Verbe de
la vie, c'est le soleil de l'âme, à qui seul il est donné d'éclairer mon
intelligence et de dissiper les ténèbres de mon entendement. Aussi
Démocrite a-t-il eu raison de dire: « Parmi les hommes dont l'esprit est
cultivé, il s'en trouve peu qui lèvent encore aujourd'hui leurs mains vers
celui que nous autres Grecs nous appelons l'Air. La nature tout entière
proclame l'existence de Jupiter. C'est Jupiter qui connaît tout, qui donne
et enlève tout; c'est lui qui est le monarque universel. » Platon est du
même avis. Il s'exprime ainsi quelque part sur la Divinité : « Tout est
soumis à la puissance du roi universel, il est le principe de tous les biens.»
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