Texte grec :
[65] Περσῶν δὲ οἱ Μάγοι τὸ πῦρ τετιμήκασι καὶ τῶν τὴν Ἀσίαν
κατοικούντων πολλοί, πρὸς δὲ καὶ Μακεδόνες, ὥς φησι Διογένης ἐν αʹ
Περσικῶν.
Τί μοι Σαυρομάτας κατα λέγειν, οὓς Νυμφόδωρος ἐν Νομίμοις
βαρβαρικοῖς τὸ πῦρ σέβειν ἱστορεῖ, ἢ τοὺς Πέρσας καὶ τοὺς Μήδους καὶ
τοὺς Μάγους; Θύειν ἐν ὑπαίθρῳ τούτους ὁ Δίνων λέγει, θεῶν (5.65.2)
ἀγάλματα μόνα τὸ πῦρ καὶ ὕδωρ νομίζοντας. Οὐκ ἀπεκρυ ψάμην οὐδὲ τὴν
τούτων ἄγνοιαν. Εἰ γὰρ καὶ τὰ μάλιστα ἀποφεύγειν οἴονται τῆς πλάνης,
ἀλλ' εἰς ἑτέραν κατολισθαί νουσιν ἀπάτην· ἀγάλματα μὲν θεῶν οὐ ξύλα καὶ
λίθους ὑπειλήφασιν ὥσπερ Ἕλληνες οὐδὲ μὴν ἴβιδας καὶ ἰχνεύμονας
καθάπερ Αἰγύπτιοι, ἀλλὰ πῦρ τε καὶ ὕδωρ ὡς φιλόσοφοι. (5.65.3) Μετὰ
πολλὰς μέντοι ὕστερον περιόδους ἐτῶν ἀνθρωποειδῆ ἀγάλματα σέβειν
αὐτοὺς Βήρωσσος ἐν τρίτῃ Χαλδαϊκῶν παρίστησι, τοῦτο Ἀρταξέρξου τοῦ
Δαρείου τοῦ Ὤχου εἰσηγησαμένου, ὃς πρῶτος τῆς Ἀφροδίτης Ἀναΐτιδος τὸ
ἄγαλμα ἀναστήσας ἐν Βαβυλῶνι καὶ Σούσοις καὶ Ἐκβα τάνοις Πέρσαις καὶ
Βάκτροις καὶ Δαμασκῷ καὶ Σάρδεσιν (5.65.4) ὑπέδειξε σέβειν.
Ὁμολογούντων τοίνυν οἱ φιλόσοφοι τοὺς διδασκάλους τοὺς σφῶν Πέρσας
ἢ Σαυρομάτας ἢ Μάγους, παρ' ὧν τὴν ἀθεότητα τῶν σεβασμίων αὐτοῖς
μεμαθήκασιν ἀρχῶν, ἄρχοντα τὸν πάντων ποιητὴν καὶ τῶν ἀρχῶν αὐτῶν
δημιουργὸν ἀγνοοῦντες, τὸν ἄναρχον θεόν, τὰ δὲ "πτωχὰ" ταῦτα καὶ
"ἀσθενῆ", ᾗ φησιν ὁ ἀπόστολος, τὰ εἰς τὴν ἀνθρώπων ὑπηρεσίαν
πεποιημένα "στοιχεῖα" προστρε πόμενοι.
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Traduction française :
[65] les Mages des Perses et plusieurs autres habitants de l'Asie en
firent l'objet de leur culte. Les Macédoniens l'adorèrent aussi, comme
Diogène l'assure dans le premier livre de l'Histoire des Perses.
A quoi bon parler des Sarmates qui, au rapport de Symphodore,
dans le livre des Mœurs étrangères, rendent au feu des honneurs divins?
Est-il nécessaire de rappeler les Perses, les Mèdes, les Mages? Dinon
assure qu'ils sacrifient dans un lieu découvert, parce qu'ils ne
reconnaissent point d'autres figures ni d'autres images des dieux que le
feu et l'eau. Je ne tairai point leur ignorance qui, en pensant éviter une
erreur, tombe dans une autre. Ils ne croient point, comme les Grecs, à la
divinité de la pierre ou du bois ; ils ne croient pas non plus, comme les
Égyptiens, à celle des rats et des Ibis ; mais ils pensent avec les
philosophes que l'eau et le feu sont les images de la Divinité. Bérose fait
voir néanmoins très clairement dans le second livre de l'Histoire des
Chaldéens, qu'après une longue suite d'années ils finirent par adorer des
simulacres humains, et que ce fut Artaxerxés, fils de Darius et petit-fils
d'Ochus, qui introduisit cet usage; après avoir élevé dans Babylone une
image de Vénus Tanaïde, il l'exposa aux adorations des habitants de
Suse, d'Ecbatane, de Damase, de Sardes, de la Perse et de la Bactriane.
Que les philosophes avouent donc qu'ils sont les disciples des Perses,
des Sarmates, des Mages ; que c'est à leur école qu'ils ont puisé leur
impiété avec le culte de leurs principes générateurs. Ignorant le véritable
auteur de toutes choses et de ces principes eux-mêmes, ils ont, dans leur
ignorance, porté leurs hommages à ces éléments faibles et indignes,
comme les appelle l'apôtre, et créés uniquement pour servir à l'usage des
hommes.
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