Texte grec :
[67] CAP. VI.
(67) Καὶ πολύς μοι ἐπιρρεῖ τοιοῦτος ὄχλος, οἱονεὶ μορμώ τινα
δαιμονίων παρεισάγων ξένων ἄτοπον σκιαγραφίαν, μυθολογῶν ὕθλῳ
γραϊκῷ· πολλοῦ γε δεῖ ἀνδράσιν ἐπιτρέπειν ἀκροᾶσθαι τοιούτων λόγων,
οἷς μηδὲ τοὺς παῖδας τοὺς ἑαυτῶν, τοῦτο δὴ τὸ λεγόμενον,
κλαυθμυριζομένους ἐθίζομεν παρηγορεῖσθαι μυθίζοντες, ὀρρωδοῦντες
συνανατρέφειν αὐτοῖς ἀθεότητα τὴν πρὸς τῶν δοκήσει σοφῶν δὴ τούτων
καταγγελλομένην, μηδέν τι νηπίων μᾶλλον τἀληθὲς εἰδότων. (6.67.2) Τί
γάρ, ὢ πρὸς τῆς ἀληθείας, τοὺς σοὶ πεπιστευκότας δεικνύεις ῥύσει καὶ
φορᾷ δίναις τε ἀτάκτοις ὑποβεβλημένους; Τί δέ μοι εἰδώλων ἀναπίμπλης
τὸν βίον, ἀνέμους τε ἢ ἀέρα ἢ πῦρ ἢ γῆν ἢ λίθους ἢ ξύλα ἢ σίδηρον,
κόσμον τόνδε θεοὺς ἀναπλάττουσα, θεοὺς δὲ καὶ τοὺς ἀστέρας τοὺς
πλανήτας, τοῖς ὄντως πεπλανημένοις τῶν ἀνθρώπων διὰ τῆς πολυθρυ
λήτου ταύτης ἀστρολογίας, οὐκ ἀστρονομίας, μετεωρολο γοῦσα καὶ
ἀδολεσχοῦσα; Τὸν κύριον τῶν πνευμάτων ποθῶ, τὸν κύριον τοῦ πυρός,
τὸν κόσμου δημιουργόν, τὸν ἡλίου φωταγωγόν· θεὸν ἐπιζητῶ, οὐ τὰ ἔργα
τοῦ θεοῦ.
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Traduction française :
[67] CAP. VI.
(67) Ici se présente à mes yeux une multitude incommensurable de
faux sages qui introduisent sur la scène des milliers de démons, comme
autant d'épouvantails, vaines fictions imaginées par les auteurs des
fables, ridicules inepties faites pour amuser la crédulité des vieilles
femmes. Loin de nous la pensée de livrer de pareils discours à l'oreille
des hommes, nous qui ne permettons pas même que l'on berce avec des
fables l'enfant qui vagit, ainsi que s'exprime le langage ordinaire, de peur
de développer en même temps que lui l'impiété professée par des
hommes qui, plus inhabiles et plus novices que l'enfant au berceau, ne
laissent pas néanmoins d'applaudir à leur propre sagesse. En effet, je te
le demande au nom de la vérité, ceux qui ont cru en toi pourquoi les
soumets-tu à la corruption et à une mort non moins funeste que
déshonorante pour eux? Pourquoi peuples-tu la vie humaine de
simulacres idolâtriques en attribuant une divinité menteuse aux vents, à
l'air, au feu, à la terre, à la pierre, au bois, au fer, et jusqu'à ce monde lui-même? Pourquoi, élevant tes yeux au ciel avec le secours non de
l'astronomie, mais de cette astrologie dont le vulgaire fait tant de bruit,
courbes-tu les hommes que tu égares devant les corps célestes que tu
leur donnes faussement pour des dieux ? Pour moi, il me faut un Dieu qui
règne en souverain sur les intelligences, qui gouverne la famine, qui ait
créé le monde, et qui ait allumé le flambeau du soleil. Que dirai-je enfin?
je cherche l'ouvrier et non pas ses œuvres.
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