HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

καταγγελλομένην



Texte grec :

[66] Τῶν δὲ ἄλλων φιλοσόφων ὅσοι τὰ στοιχεῖα ὑπερ βάντες ἐπολυπραγμόνησάν τι ὑψηλότερον καὶ περιττότερον, οἳ μὲν αὐτῶν τὸ ἄπειρον καθύμνησαν, ὡς Ἀναξίμανδρος (Μιλήσιος ἦν) καὶ Ἀναξαγόρας ὁ Κλαζομένιος καὶ ὁ Ἀθηναῖος Ἀρχέλαος. Τούτω μέν γε ἄμφω τὸν νοῦν ἐπεστησάτην τῇ ἀπειρίᾳ, ὁ δὲ Μιλήσιος Λεύκιππος καὶ ὁ Χῖος Μητρό δωρος διττάς, ὡς ἔοικεν, καὶ αὐτὼ ἀρχὰς ἀπελιπέτην τὸ (5.66.2) πλῆρες καὶ τὸ κενόν· προσέθηκε δὲ λαβὼν τούτοιν τοῖν δυεῖν τὰ εἴδωλα ὁ Ἀβδηρίτης Δημόκριτος. Ὁ γάρ τοι Κροτωνιάτης Ἀλκμαίων θεοὺς ᾤετο τοὺς ἀστέρας εἶναι ἐμψύχους ὄντας. Οὐ σιωπήσομαι τὴν τούτων ἀναισχυντίαν· Ξενοκράτης (Καλχηδόνιος οὗτος) ἑπτὰ μὲν θεοὺς τοὺς πλανήτας, ὄγδοον δὲ τὸν ἐκ πάντων τῶν ἀπλανῶν συνεστῶτα (5.66.3) κόσμον αἰνίττεται. Οὐδὲ μὴν τοὺς ἀπὸ τῆς Στοᾶς παρελεύ σομαι διὰ πάσης ὕλης καὶ διὰ τῆς ἀτιμοτάτης τὸ θεῖον διήκειν λέγοντας, οἳ καταισχύνουσιν ἀτεχνῶς τὴν φιλοσοφίαν. Οὐδὲν δὲ οἶμαι χαλεπὸν ἐνταῦθα γενόμενος καὶ τῶν ἐκ τοῦ Περιπάτου μνησθῆναι· καὶ ὅ γε τῆς αἱρέσεως πατήρ, τῶν ὅλων οὐ νοήσας τὸν πατέρα, τὸν καλούμενον "ὕπατον" ψυχὴν εἶναι τοῦ παντὸς οἴεται· τουτέστι τοῦ κόσμου τὴν ψυχὴν θεὸν ὑπολαμβάνων αὐτὸς αὑτῷ περιπείρεται. Ὁ γάρ τοι μέχρι τῆς σελήνης αὐτῆς διορίζων τὴν πρόνοιαν, ἔπειτα τὸν κόσμον θεὸν ἡγούμενος περιτρέπεται, τὸν ἄμοιρον τοῦ (5.66.5) θεοῦ θεὸν δογματίζων. Ὁ δὲ Ἐρέσιος ἐκεῖνος Θεόφραστος ὁ Ἀριστοτέλους γνώριμος πῇ μὲν οὐρανόν, πῇ δὲ πνεῦμα τὸν θεὸν ὑπονοεῖ. Ἐπικούρου μὲν γὰρ μόνου καὶ ἑκὼν ἐκλήσομαι, ὃς οὐδὲν μέλειν οἴεται τῷ θεῷ, διὰ πάντων ἀσεβῶν. Τί γὰρ Ἡρακλείδης ὁ Ποντικός; Ἔσθ' ὅπῃ οὐκ ἐπὶ τὰ Δημοκρίτου καὶ αὐτὸς κατασύρεται εἴδωλα.

Traduction française :

[66] Parmi les philosophes qui ont négligé ces éléments pour s'élever à de plus hautes contemplations, il en est qui ont admis l'infini comme principe. De ce nombre était Anaximène de Milet, Anaxagore de Clazomènes, et Archelaüs d'Athènes. Mais ils ont cru qu'il y avait une intelligence au-dessus de l'infini. Leucippe de Milet et Métrodore de Chio semblent avoir reconnu deux principes, le plein et le vide. Démocrite l'Abdéritain adopte ces deux principes et en ajoute un troisième, les images des choses. Alcméon de Crotone a cru que les astres étaient animés et qu'ils étaient des dieux. Je dévoilerai leur extravagance, et particulièrement celle de Xénocrate de Chalcédoine, qui fit entendre que les sept planètes étaient des dieux, et que le monde, composé de tout cela, était un huitième dieu. Passerai-je sous silence les Stoïciens, qui ont déshonoré leur philosophie en prétendant que la Divinité se mêle à toute la matière, si abjecte qu'elle puisse être? Puisque nous avons abordé la question, il sera peut-être utile de dire un mot des Péripatéticiens. Le père de cette école, ignorant quel est le Père de toutes choses, appelle âme de l'univers celui que l'on nomme le Dieu suprême. Il ne s'aperçoit pas qu'en attribuant à l'univers la Divinité, il s'établit en contradiction flagrante avec ses principes. En effet, borner d'une part les soins de la Providence au globe lunaire, et de l'autre ériger le monde en Dieu, par conséquent regarder comme dieux des éléments où la Divinité n'est pas, quel témoignage plus manifeste d'erreur et de mensonge! Un disciple d'Aristote, Théophraste d'Erésus nomme Dieu tantôt le ciel, tantôt l'Esprit. Je laisse avec plaisir Épicure de côté, puisque ce philosophe, ne reconnaissant qu'un Dieu sans intervention dans les choses humaines, se montre impie sur tous les points. Pourquoi rappeler ici Héraclide le Pontique? Il est emporté constamment dans les images de Démocrite.





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Dernière mise à jour : 26/02/2009