| Texte grec :
 
 
  
  
   | [6] Τί δὴ οὖν τὸ ὄργανον, ὁ τοῦ θεοῦ λόγος, ὁ κύριος, καὶ τὸ ᾆσμα τὸ 
 καινὸν βούλεται; Ὀφθαλμοὺς ἀναπετάσαι τυφλῶν καὶ ὦτα ἀνοῖξαι κωφῶν 
 καὶ σκάζοντας τὼ πόδε ἢ πλανωμένους εἰς δικαιοσύνην χειραγωγῆσαι, 
 θεὸν ἀνθρώποις ἀφραίνουσιν ἐπιδεῖξαι, παῦσαι φθοράν, νικῆσαι θάνατον, 
 (1.6.2) υἱοὺς ἀπειθεῖς διαλλάξαι πατρί. Φιλάνθρωπον τὸ ὄργανον τοῦ 
 θεοῦ· ὁ κύριος ἐλεεῖ, παιδεύει, προτρέπει, νουθετεῖ, σῴζει, φυλάττει καὶ 
 μισθὸν ἡμῖν τῆς μαθήσεως ἐκ περιου σίας βασιλείαν οὐρανῶν 
 ἐπαγγέλλεται, τοῦτο μόνον ἀπο λαύων ἡμῶν, ὃ σῳζόμεθα. Κακία μὲν γὰρ 
 τὴν ἀνθρώπων ἐπιβόσκεται φθοράν, ἡ δὲ ἀλήθεια, ὥσπερ ἡ μέλιττα λυμαι 
 νομένη τῶν ὄντων οὐδέν, ἐπὶ μόνης τῆς ἀνθρώπων ἀγάλλεται (1.6.3) 
 σωτηρίας. Ἔχεις οὖν τὴν ἐπαγγελίαν, ἔχεις τὴν φιλανθρω πίαν· τῆς χάριτος 
 μεταλάμβανε. 
 Καί μου τὸ ᾆσμα τὸ σωτήριον μὴ καινὸν οὕτως ὑπολάβῃς ὡς σκεῦος 
 ἢ ὡς οἰκίαν· "πρὸ ἑωσφόρου" γὰρ ἦν, καὶ "ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος καὶ ὁ λόγος 
 ἦν πρὸς τὸν θεὸν καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος". (1.6.4) Παλαιὰ δὲ ἡ πλάνη, καινὸν 
 δὲ ἡ ἀλήθεια φαίνεται. Εἴτ' οὖν ἀρχαίους τοὺς Φρύγας διδάσκουσιν αἶγες 
 μυθικαί, εἴτε αὖ τοὺς Ἀρκάδας οἱ προσελήνους ἀναγράφοντες ποιηταί, εἴτε 
 μὴν αὖ τοὺς Αἰγυπτίους οἱ καὶ πρώτην ταύτην ἀναφῆναι τὴν γῆν θεούς τε 
 καὶ ἀνθρώπους ὀνειρώσσοντες· ἀλλ' οὐ πρό γε τοῦ κόσμου τοῦδε τούτων 
 οὐδὲ εἷς, πρὸ δὲ τῆς τοῦ κόσμου καταβολῆς ἡμεῖς, οἱ τῷ δεῖν ἔσεσθαι ἐν 
 αὐτῷ πρότερον γεγεννημένοι τῷ θεῷ, τοῦ θεοῦ λόγου τὰ λογικὰ πλάσματα 
 ἡμεῖς, δι' ὃν ἀρχαΐζομεν, ὅτι "ἐν ἀρχῇ ὁ λόγος (1.6.5) ἦν." 
 Ἀλλ' ὅτι μὲν ἦν ὁ λόγος ἄνωθεν, ἀρχὴ θεία τῶν πάντων ἦν τε καὶ 
 ἔστιν· ὅτι δὲ νῦν ὄνομα ἔλαβεν τὸ πάλαι καθωσιωμένον, δυνάμεως ἄξιον, ὁ 
 Χριστός, καινὸν ᾆσμά (1.7.1) μοι κέκληται. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [6] Que veut cette lyre, le Verbe divin, notre souverain maître? Quel 
est le but de ces accords nouveaux? Rendre la vue aux aveugles, l'ouïe 
aux sourds, redresser les boiteux, ramener dans les voies de la justice 
ceux qui s'égarent, révéler Dieu à ceux qui l'ignorent, détruire la 
corruption, dompter la mort, réconcilier avec leur père des enfants 
rebelles. Cette lyre divine est tout amour pour l'homme : le Verbe a pitié 
de lui, il l'exhorte, il le presse, il l'aiguillonne; il l'avertit de ses écarts, il le 
protège contre ses ennemis, il le couvre de sa miséricorde; elle déborde 
sur lui comme d'un vase; c'est peu de l'instruire, elle lui montre le ciel 
comme récompense ; la sienne à lui c'est le bonheur de nous sauver, 
l'esprit de mensonge se nourrit de nos larmes, se repaît de notre mort ; 
mais la vérité comme l'innocente abeille, qui jamais ne flétrit la fleur sur 
laquelle elle repose, se réjouit de notre salut. Vous voyez l'étendue de ses 
promesses, vous connaissez la tendresse de son amour; venez donc à ce 
Dieu, prenez part à ses faveurs, emparez-vous de la grâce.
Mais ce cantique, ce concert dont je vous parle, ne les croyez pas 
nouveaux a la manière d'un vase qu'on façonne, d'un édifice qu'on élève. 
Car ils étaient avant l'astre du jour. Au commencement était le Verbe, il 
était en Dieu, et le Verbe était Dieu. C'est l'erreur qui est ancienne, dites-vous, 
la vérité est nouvelle. Que des chèvres prophétiques fassent des 
Phrygiens un peuple très ancien ; que les poètes donnent aux Arcadiens 
une existence antérieure à la lune ; que les Égyptiens, à leur tour, nous 
racontent leurs rêves et prétendent que leur terre a vu naître les hommes 
et les dieux : toutefois aucun de ces peuples ne peut se vanter d'être 
avant ce monde. Eh bien ! nous étions avant qu'il fût fait, notre future 
existence était déjà déterminée; nous vivions dans la pensée de Dieu.
Nous sommes les êtres raisonnables sortis du Verbe divin, l'éternelle 
raison ; nous tirons de lui notre origine. Par lui, nous sommes donc les 
premiers de tous; car le Verbe était au commencement. 
Il existait avant que les bases du monde fussent posées, dès lors il a 
toujours été ce qu'il est, le principe fécond, la pensée divine de toutes 
choses. Mais, comme il a voulu paraître sur la terre dans ces derniers 
temps, sous le nom de Christ, ce nom si saint, si auguste qu'il avait reçu 
dès les premiers jours, voilà pourquoi nous l'appelons le cantique 
nouveau, la doctrine nouvelle. |  |