HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

ἄλλους



Texte grec :

[52] Καὶ δὴ ἔμπαλιν ἐν αὐταῖς που ταῖς περιστάσεσιν οἱ δεισιδαίμονες, οἱ τῶν λίθων προσκυνηταί, ἔργῳ μαθόντες ἀναίσθητον ὕλην μὴ σέβειν, αὐτῆς ἡττώμενοι τῆς χρείας ἀπόλλυνται ὑπὸ δεισιδαιμονίας· καταφρονοῦντες δ' ὅμως τῶν ἀγαλμάτων, φαίνεσθαι δὲ μὴ βουλόμενοι αὐτῶν ὅλως περιφρονοῦντες, ἐλέγχονται ὑπ' αὐτῶν τῶν θεῶν, οἷς δὴ (4.52.2) τὰ ἀγάλματα ἐπιπεφήμισται. Διονύσιος μὲν γὰρ ὁ τύραννος ὁ νεώτερος θοἰμάτιον τὸ χρύσεον περιελόμενος τοῦ Διὸς ἐν Σικελίᾳ προσέταξεν αὐτῷ ἐρεοῦν περιτεθῆναι, χαριέντως φήσας τοῦτο ἄμεινον εἶναι τοῦ χρυσίου, καὶ θέρους κουφότερον καὶ κρύους ἀλεεινότερον. Ἀντίοχος δὲ ὁ Κυζικηνὸς ἀπορούμενος χρημάτων τοῦ Διὸς τὸ ἄγαλμα τὸ χρυσοῦν, πεντεκαίδεκα πηχῶν τὸ μέγεθος ὄν, προσέταξε χωνεῦσαι καὶ τῆς ἄλλης τῆς ἀτιμοτέρας ὕλης ἄγαλμα παραπλήσιον ἐκείνῳ (4.52.4) πετάλοις κεχρυσωμένον ἀναθεῖναι πάλιν. Αἱ δὲ χελιδόνες καὶ τῶν ὀρνέων τὰ πλεῖστα κατεξερῶσιν αὐτῶν τῶν ἀγαλμάτων εἰσπετόμενα, οὐδὲν φροντίσαντα οὔτε Ὀλυμπίου Διὸς οὔτε Ἐπιδαυρίου Ἀσκληπιοῦ οὐδὲ μὴν Ἀθηνᾶς Πολιάδος ἢ Σαράπιδος Αἰγυπτίου· παρ' ὧν οὐδὲ αὐτῶν τὴν ἀναισθησίαν (4.52.5) τῶν ἀγαλμάτων ἐκμανθάνετε. Ἀλλ' εἰσὶ μὲν κακοῦργοί τινες ἢ πολέμιοι ἐπιθέμενοι, οἳ δι' αἰσχροκέρδειαν ἐδῄωσαν τὰ ἱερὰ καὶ τὰ ἀναθήματα ἐσύλησαν ἢ καὶ αὐτὰ ἐχώνευσαν (4.52.6) τὰ ἀγάλματα. Καὶ εἰ Καμβύσης τις ἢ Δαρεῖος ἢ ἄλλος μαινόμενος τοιαῦτα ἄττα ἐπεχείρησεν καὶ εἰ τὸν Αἰγύπτιόν τις ἀπέκτεινεν Ἆπιν, γελῶ μὲν ὅτι τὸν θεὸν ἀπέκτεινεν αὐτῶν, ἀγανακτῶ δὲ εἰ κέρδους χάριν ἐπλημμέλει.

Traduction française :

[52] Les insensés ! ils adorent des pierres, et quand ils ont reconnu par l'expérience, dans l'infortune et le malheur, combien cette matière brute est indigne des honneurs divins, ils n'en vont pas moins à leur perte, poussés par la nécessité ou par une crainte superstitieuse. Tandis qu'ils méprisent ces idoles sans vouloir paraître les mépriser, ils sont convaincus de leur impuissance par les dieux mêmes auxquels on les dédie et qui ne les défendent pas. Voyez Denys-le-jeune, ce tyran de la Sicile. Il enleva à Jupiter son manteau d'or et lui en fit donner un de laine, disant d'un air moqueur que le dieu s'en trouverait mieux, parce que ce manteau serait plus léger pour l'été et plus chaud pour l'hiver. Antigone de Cyzique, manquant d'argent, fit fondre une statue de Jupiter d'or massif, et haute de cinq coudées, qu'il remplaça par une autre d'une matière moins précieuse et seulement dorée. Les hirondelles et les autres oiseaux viennent en foule se percher sur vos idoles et les salissent de leurs ordures, sans respect, ni pour Jupiter Olympien, ni pour Esculape d*Épidaure, ni pour la Minerve d'Athènes, ni pour le grand Sérapis d'Égypte. Quoi ! vous n'avez pas encore appris des oiseaux jusqu'à quel point vos idoles sont insensibles ! Les voleurs, les ennemis font des irruptions, et poussés par l'amour de l'or, ils brûlent les temples, pillent les offrandes, fondent les dieux. Si un Cambyse ou un Darius, ou quelque autre fou se porte à ces attentats et tue l'Apis de l'Égypte, je ris qu'on ai tué le dieu du pays, mais je m'indigne, si on l'a fait par le vil motif de l'intérêt.





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Dernière mise à jour : 26/02/2009