HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Les Stromates, livre I

τετάρτη



Texte grec :

[1,25] (1,25,165) Πλάτων δὲ ὁ φιλόσοφος ἐκ τῶν Μωυσέως τὰ περὶ τὴν νομοθεσίαν ὠφεληθεὶς ἐπετίμησε μὲν τῇ Μίνωος καὶ Λυκούργου πολιτείᾳ πρὸς ἀνδρείαν μόνην ἀποβλεπομέναις, ἐπῄνεσε δὲ ὡς σεμνοτέραν τὴν ἕν τι λέγουσαν καὶ πρὸς δόγμα ἓν νεύουσαν αἰεί· καὶ γὰρ ἰσχύι καὶ σεμνότητι καὶ φρονήσει πρέπειν ἂν μᾶλλον φιλοσοφεῖν ἡμᾶς λέγει πρὸς τὸ ἀξίωμα τοῦ οὐρανοῦ ἀμετανοήτως χρωμένους γνώμῃ τῇ αὐτῇ {καὶ} περὶ τῶν αὐτῶν. ἆρ´ οὐ τὰ κατὰ τὸν νόμον ἑρμηνεύει πρὸς ἕνα θεὸν ἀφορᾶν καὶ δικαιοπραγεῖν ἐντελλόμενος; τοῦ δὲ πολιτικοῦ δύο εἴδη λέγει, τὸ μὲν νομικόν, τὸ δὲ πολιτικὸν ὁμωνύμως ὠνομασμένον, καὶ πολιτικὸν μὲν κυρίως αἰνίττεται τὸν δημιουργὸν ἐν τῷ ὁμωνύμῳ βιβλίῳ τούς τε εἰς αὐτὸν ἀφορῶντας καὶ βιοῦντας ἐνεργῶς καὶ δικαίως σὺν καὶ τῇ θεωρίᾳ καὶ αὐτοὺς πολιτικοὺς ὀνομάζει, τὸ δὲ ἐπ´ ἴσης τῷ νομικῷ κεκλημένον πολιτικὸν εἴς τε κοσμικὴν μεγαλόνοιαν διαιρεῖ εἴς τε ἰδιωτικὴν σύνταξιν, ἣν κοσμιότητα καὶ ἁρμονίαν καὶ σωφροσύνην ὠνόμασεν, ὅταν ἄρχοντες μὲν πρέπωσι τοῖς ἀρχομένοις, πειθήνιοι δὲ οἱ ἀρχόμενοι τοῖς ἄρχουσι γίγνωνται, ὅπερ ἡ κατὰ Μωυσέα πραγματεία διὰ σπουδῆς ἔχει γενέσθαι. ἔτι τὸ μὲν νομικὸν πρὸς γενέσεως εἶναι, τὸ πολιτικὸν δὲ πρὸς φιλίας καὶ ὁμονοίας ὁ Πλάτων ὠφεληθείς, τοῖς μὲν Νόμοις τὸν φιλόσοφον τὸν ἐν τῇ Ἐπινομίδι συνέταξεν, τὸν τὴν διέξοδον πάσης γενέσεως {τῆς} διὰ τῶν πλανωμένων εἰδότα. φιλόσοφον δὲ ἄλλον τὸν Τίμαιον, ὄντα ἀστρονομικὸν καὶ θεωρητικὸν τῆς ἐκείνων φορᾶς συμπαθείας τε καὶ κοινωνίας τῆς πρὸς ἄλληλα, ἑπομένως τῇ Πολιτείᾳ συνάπτει. ἔπειτα **. τέλος γὰρ οἶμαι τοῦ τε πολιτικοῦ τοῦ τε κατὰ νόμον βιοῦντος ἡ θεωρία· ἀναγκαῖον γοῦν τὸ πολιτεύεσθαι ὀρθῶς, ἄριστον δὲ τὸ φιλοσοφεῖν. ὁ γὰρ νοῦν ἔχων πάντα τὰ αὑτοῦ εἰς γνῶσιν συντείνας βιώσειεν, κατευθύνας μὲν τὸν βίον ἔργοις ἀγαθοῖς, ἀτιμάσας δὲ τὰ ἐναντία τά τε πρὸς ἀλήθειαν συλλαμβανόμενα μεθέπων μαθήματα. νόμος δέ ἐστιν οὐ τὰ νομιζόμενα (οὐδὲ γὰρ τὰ ὁρώμενα ὅρασις) οὐδὲ δόξα πᾶσα (οὐ γὰρ καὶ ἡ πονηρά), ἀλλὰ νόμος ἐστὶ χρηστὴ δόξα, χρηστὴ δὲ ἡ ἀληθής, ἀληθὴς δὲ ἡ τὸ ὂν εὑρίσκουσα καὶ τούτου τυγχάνουσα· »ὁ ὢν δὲ ἐξαπέσταλκέν με,« φησὶν ὁ Μωυσῆς. ᾗ τινες ἀκολούθως δηλονότι τῇ χρηστῇ δόξῃ λόγον ὀρθὸν τὸν νόμον ἔφασαν, προστακτικὸν μὲν ὧν ποιητέον. ἀπαγορευτικὸν δὲ ὧν οὐ ποιητέον.

Traduction française :

[1,25] CHAPITRE XXV. Comment Platon, dans son Traité des Lois, s'est inspiré de Moïse. Le philosophe Platon, puisant ses principes de législation dans les écrits de Moïse, blâma Minos et Lycurgue de n'avoir eu que le courage guerrier en vue dans leurs institutions politiques. Mais il loua, comme plus élevées et plus utiles les institutions qui reposent sur un seul et unique principe, et qui toujours tendent vers un seul et unique but. Il nous dit, en effet, que la règle la plus sûre pour arriver à la force, à l'honnêteté, à la prudence, c'est, les yeux fixés sur la dignité du ciel, de persévérer invariablement et sans repentir dans les mêmes sentiments sur les mêmes choses. On le voit, quand Platon nous recommande d'élever nos regards vers le Dieu unique et de pratiquer la justice, ne semble-t-il pas être l'interprète de la loi? Selon ce philosophe, la science politique est de deux sortes, l'une qu'il nomme légale, et l'autre à laquelle il conserve le nom de politique. Dans celui de ses ouvrages qui a pour titre le Politique, il donne à entendre clairement que ce mot signifie le Créateur de toutes choses. Il étend cette appellation à ceux qui élèvent leurs regards vers Dieu, choisissent une vie pleine de bonnes œuvres, adonnée à la justice et à la contemplation. Quant à la politique légale, il la partage en deux éléments, force d'intelligence pour s'élever à la contemplation de l'univers, talent d'organiser un état. Selon lui, il y a tempérament, équilibre, harmonie, lorsque les gouvernants conviennent aux gouvernés, et que les gouvernés obéissent aux gouvernants. C'est le but auquel tendent les écrits de Moïse. S'inspirant de ces écrits, Platon ajoute : La politique légale fonde la société ; l'autre politique y entretient l'amour et la concorde. C'est pour cela qu'il a joint à son traité des lois, l'Épinomide, où il introduit un philosophe qui connaît le cours de toutes les choses qui sont produites ici-bas par l'influence des planètes; c'est encore pour cela qu'il ajoute à sa république le Timée, dialogue où il introduit un autre philosophe de ce nom, versé dans la science des astres et de leurs révolutions, de leurs rapports sympathiques et des lois qui les unissent. Platon poursuit : « Car, selon moi, la contemplation est la fin non-seulement du politique, mais encore de celui qui vit d'après la loi. » Il est nécessaire de gouverner sagement l'état; mais se livrer à la philosophie est ce qu'il y a de meilleur. Car l'homme sensé rapportera constamment toutes ses facultés à la connaissance, prenant le bien pour règle de sa vie, rejetant avec mépris les choses mauvaises, et l'attachant aux biens qui conduisent à la vérité. Ce que la loi décrete n'est pas la loi, comme ce que l'on voit n'est pas la vue. Toute opinion n'est pas non plus la loi ; car on ne donnera pas sans doute le nom de loi à l'erreur ; la doctrine droite et utile, voilà la loi. Elle est bonne, utile, si elle est vraie ; elle est vraie si elle a découvert et atteint ce qui est. Celui qui est m'a envoyé, dit Moïse. Conformément à cette définition qui veut que la loi soit une saine doctrine, certains philosophes ont caractérisé la loi, une droite raison, qui ordonne ce qu'il faut faire, et qui défend ce qu'il ne faut pas faire.





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Dernière mise à jour : 7/01/2010