HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Les Stromates, livre I

ἀκοὰς



Texte grec :

[1,2] (1,2,19) ὑπὲρ δὲ τῶν ὑπομνημάτων τῶν περιειληφότων κατὰ τοὺς ἀναγκαίους καιροὺς τὴν Ἑλληνικὴν δόξαν τοσοῦτόν φημι τοῖς φιλεγκλήμοσι· πρῶτον μὲν εἰ καὶ ἄχρηστος εἴη φιλοσοφία, εἰ εὔχρηστος ἡ τῆς ἀχρηστίας βεβαίωσις, εὔχρηστος· ἔπειτα οὐδὲ καταψηφίσασθαι τῶν Ἑλλήνων οἷόν τε ψιλῇ τῇ περὶ τῶν δογματισθέντων αὐτοῖς χρωμένους φράσει, μὴ συνεμβαίνοντας εἰς τὴν κατὰ μέρος ἄχρι συγγνώσεως ἐκκάλυψιν. πιστὸς γὰρ εὖ μάλα ὁ μετ´ ἐμπειρίας ἔλεγχος, ὅτι καὶ τελειοτάτη ἀπόδειξις εὑρίσκεται ἡ γνῶσις τῶν κατεγνωσμένων. πολλὰ δ´ οὖν καὶ μὴ συμβαλλόμενα εἰς τέλος συγκοσμεῖ τὸν τεχνίτην, καὶ ἄλλως ἡ πολυμαθία διασυστατικὴ τυγχάνει τοῦ παρατιθεμένου τὰ κυριώτατα τῶν δογμάτων πρὸς πειθὼ τῶν ἀκροωμένων, θαυμασμὸν ἐγγεννῶσα τοῖς κατηχουμένοις, καὶ πρὸς τὴν ἀλήθειαν συνίστησιν. ἀξιόπιστος δὲ ἡ τοιαύτη ψυχαγωγία, δι´ ἧς κεκαλυμμένην οἱ φιλομαθεῖς παραδέχονται τὴν ἀλήθειαν, πρὸς τὸ μήτε αὐτοὺς δοκεῖν τὴν φιλοσοφίαν λυμαίνεσθαι τὸν βίον, ψευδῶν πραγμάτων καὶ φαύλων ἔργων δημιουργὸν ὑπάρχουσαν, ᾗ τινες διαβεβλήκασιν, ἀληθείας οὖσαν εἰκόνα ἐναργῆ, θείαν δωρεὰν Ἕλλησι δεδομένην, μήτε ἡμᾶς ἀποσπᾶσθαι τῆς πίστεως, οἷον ἀπό τινος ἀπατηλοῦ τέχνης καταγοητευομένους, ἀλλ´ ὡς ἔπος εἰπεῖν, περιβολῇ πλείονι χρωμένους, ἁμῇ γέ πῃ συγγυμνασίαν τινὰ πίστεως ἀποδεικτικὴν ἐκπορίζεσθαι. ναὶ μὴν καὶ ἡ συναφὴ τῶν δογμάτων διὰ τῆς ἀντιπαραθέσεως τὴν ἀλήθειαν μνηστεύεται, δι´ ἧς ἐξηκολούθηκεν ἡ γνῶσις, οὐ κατὰ προηγούμενον λόγον τῆς φιλοσοφίας παρεισελθούσης, διὰ δὲ τὸν ἀπὸ τῆς γνώσεως καρπόν. ἡμῶν βέβαιον λαμβανόντων πεῖσμα τῆς ἀληθοῦς καταλήψεως διὰ τῆς τῶν ὑπονοουμένων ἐπιστήμης. σιωπῶ γὰρ ὅτι οἱ Στρωματεῖς τῇ πολυμαθίᾳ σωματοποιούμενοι κρύπτειν ἐντέχνως τὰ τῆς γνώσεως βούλονται σπέρματα. καθάπερ οὖν ὁ τῆς ἄγρας ἐρωτικὸς ζητήσας, ἐρευνήσας, ἀνιχνεύσας, κυνοδρομήσας αἱρεῖ τὸ θηρίον, οὕτω καὶ τἀληθὲς γλυκύτητι φαίνεται ζητηθὲν καὶ πόνῳ πορισθέν. τί δή ποτ´ οὖν ὧδε διατετάχθαι φίλον ἔδοξεν εἶναι τοῖς ὑπομνήμασιν; ὅτι μέγας ὁ κίνδυνος τὸν ἀπόρρητον ὡς ἀληθῶς τῆς ὄντως φιλοσοφίας λόγον ἐξορχήσασθαι τούτοις, οἳ ἀφειδῶς πάντα μὲν ἀντιλέγειν ἐθέλουσιν οὐκ ἐν δίκῃ, πάντα δὲ ὀνόματα καὶ ῥήματα ἀπορρίπτουσιν οὐδαμῶς κοσμίως, αὑτούς τε ἀπατῶντες καὶ τοὺς ἐχομένους αὐτῶν γοητεύοντες. «Ἑβραῖοι μὲν γὰρ σημεῖα αἰτοῦσιν,» ᾗ φησιν ὁ ἀπόστολος, «Ἕλληνες δὲ σοφίαν ζητοῦσι.»

Traduction française :

[1,2] CHAPITRE II. Il prévient l'objection de ceux qui le blâmeraient d'avoir inséré dans ses ouvrages de nombreux fragments de la philosophie grecque. A l'égard de mes livres qui, selon la nécessité du moment, ont reproduit les opinions des Grecs, je me contente de répondre en ces termes à ceux qui aiment à critiquer. D'abord, la philosophie fût-elle inutile, s'il est nécessaire de prouver son inutilité, elle est par le même motif utile. Ensuite ou n'a pas acquis le droit de condamner les Grecs si on ne s'est attaché qu'à la lettre de leurs doctrines, sans être préalablement descendu dans l'examen de chacune de ces doctrines. Car, la réfutation qui s'appuie sur l'expérience est la seule digne de la foi la plus entière ; la connaissance des choses que l'on a coudamnées tient alors lieu de la démonstration la plus complète. En outre, il est beaucoup de choses qui, bien qu'inutiles au salut, ornent les discours de celui qui enseigne. Et d'ailleurs, l'érudition du maitre qui cite les principaux dogmes des Grecs, le recommande à la confiance de ses auditeurs ; elle fait naitre l'admiration dans l'esprit des catéchumènes et les prépare à l'intelligence de la vérité. Or, le charme de cette admiration qui amène les esprits studieux à la vérité, et que le vulgaire décrie, les convaincra que la philosophie ne corrompt nullement la vie humaine, bien qu'elle soit la cause de beaucoup de vices et d'erreur. Aussi quelques écrivains assurent à tort qu'elle est la vive image de la vérité et un don fait aux Grecs par Dieu même ; on les convaincra en outre que nous ne nous laissons pas entrainer loin de la foi par la philosophie, comme si nous étions fascinés par les prestiges de quelque art trompeur, mais que, pour ainsi dire, couverts d'un rempart plus solide, nous trouvons dans cette étude le moyen de donner à notre foi une démonstration plus entière. Bien plus, du contact de deux dogmes contraires que l'on compare entre eux, jaillit la vérité; et de là une connaissance plus certaine. Car la philosophie ne s'est pas produite d'elle-même et pour elle-même ; elle n'existe que pour les fruits que l'on retire de la science, parce que la science des choses découvertes par l'esprit de l'homme affermit en nous la confiance que nous sommes dans la vérité. Je ne dirai pas que c'est à dessein qu'on a caché les semences de la science dans ces Stromates qui réunissent en un seul ouvrage les fragments nombreux de diverses doctrines. De même que l'homme passionné pour la chasse, après s'être mis en quête de l'animal qu'il veut atteindre, après en avoir découvert la piste et suivi les traces, après avoir lancé ses chiens sur lui, le prend enfin et le tue ; ainsi la vérité parait douce à celui qui l'a cherchée longtemps et qui l'a découverte avec peine. Mais pourquoi vous a-t-il paru bon de disposer ainsi vos commentaires? Parce qu'il est fort dangereux de révéler les mystères de la véritable philosophie à ceux qui, hardiment et à tout propos, veulent parler contre tout, et sans raison, et qui prodiguent les noms les plus grossiers, se trompant eux-mêmes, et éblouissant les yeux de ceux qui les entourent. « Car les hébreux demandent des miracles, comme dit l'apôtre, et les gentils cherchent la sagesse. »





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Dernière mise à jour : 7/01/2010