HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre VIII

παραλίπῃς



Texte grec :

[8,7] Ἀθρόον δὲ τὸ πλῆθος ἀνεβόησεν "ἐξίωμεν εἰς τὴν ἐκκλησίαν·" ἐπεθύμουν γὰρ αὐτοὺς καὶ βλέπειν καὶ ἀκούειν· λόγου δὲ θᾶττον ἐπληρώθη τὸ θέατρον ἀνδρῶν τε καὶ γυναικῶν. εἰσελθόντος δὲ μόνου Χαιρέου πᾶσαι καὶ πάντες ἐπεβόησαν "Καλλιρόην παρακάλει." Ἑρμοκράτης δὲ καὶ τοῦτο ἐδημαγώγησεν, εἰσαγαγὼν τὴν θυγατέρα. πρῶτον οὖν ὁ δῆμος εἰς τὸν οὐρανὸν ἀναβλέψας εὐφήμει τοὺς θεοὺς καὶ χάριν ἠπίστατο μᾶλλον ὑπὲρ τῆς ἡμέρας ταύτης ἢ τῆς τῶν ἐπινικίων· εἶτα ποτὲ μὲν ἐσχίζοντο, καὶ οἱ μὲν ἄνδρες ἐπῄνουν Χαιρέαν, αἱ δὲ γυναῖκες Καλλιρόην, ποτὲ δ´ αὖ πάλιν ἀμφοτέρους κοινῇ· καὶ τοῦτο ἐκείνοις ἥδιον ἦν. Καλλιρόην μὲν οὖν ὡς ἂν ἐκ πλοῦ καὶ ἀγωνίας εὐθὺς ἀσπασαμένην τὴν πατρίδα ἀπήγαγον ἐκ τοῦ θεάτρου, Χαιρέαν δὲ κατεῖχε τὸ πλῆθος, ἀκοῦσαι βουλόμενον πάντα τὰ τῆς ἀποδημίας διηγήματα. κἀκεῖνος ἀπὸ τῶν τελευταίων ἤρξατο, λυπεῖν οὐ θέλων {ἐν} τοῖς πρώτοις καὶ σκυθρωποῖς τὸν λαόν. ὁ δὲ δῆμος ἐνεκελεύετο "ἐρωτῶμεν, ἄνωθεν ἄρξαι, πάντα ἡμῖν λέγε, μηδὲν παραλίπῃς." ὤκνει Χαιρέας, ὡς ἂν ἐπὶ πολλοῖς τῶν οὐ κατὰ γνώμην συμβάντων αἰδούμενος, Ἑρμοκράτης δὲ ἔφη "μηδὲν αἰδεσθῇς, ὦ τέκνον, κἂν λέγῃς τι λυπηρότερον ἢ πικρότερον ἡμῖν· τὸ γὰρ τέλος λαμπρὸν γενόμενον ἐπισκοτεῖ τοῖς προτέροις ἅπασι, τὸ δὲ μὴ ῥηθὲν ὑπόνοιαν ἔχει χαλεπωτέραν ἐξ αὐτῆς τῆς σιωπῆς. πατρίδι λέγεις καὶ γονεῦσιν, ὧν ἰσόρροπος ἡ πρὸς ἀμφοτέρους ὑμᾶς φιλοστοργία. τὰ μὲν οὖν πρῶτα τῶν διηγημάτων ἤδη καὶ ὁ δῆμος ἐπίσταται, καὶ γὰρ τὸν γάμον ὑμῶν αὐτὸς ἔζευξε· τήν τε τῶν ἀντιμνηστευομένων ἐπιβουλὴν εἰς ψευδῆ ζηλοτυπίαν καὶ ὡς ἀκαίρως ἔπληξας τὴν γυναῖκα πᾶντες ἔγνωμεν καὶ ὅτι δόξασα τεθνάναι πολυτελῶς ἐκηδεύθη, σὺ δὲ εἰς φόνου δίκην ὑπαχθεὶς σεαυτοῦ κατεψηφίσω, συναποθανεῖν θέλων τῇ γυναικί. ἀλλ´ ὁ δῆμός σε ἀπέλυσεν, ἀκούσιον ἐπιγνοὺς τὸ συμβάν. τὰ δὲ τούτων ἐφεξῆς ἡμῖν ἀπήγγειλαν, ὅτι Θήρων ὁ τυμβωρύχος νυκτὸς τὸν τάφον διασκάψας Καλλιρόην ζῶσαν εὑρὼν μετὰ τῶν ἐνταφίων ἐνέθηκε τῷ πειρατικῷ κέλητι καὶ εἰς Ἰωνίαν ἐπώλησε, σὺ δὲ κατὰ τὴν ζήτησιν τῆς γυναικὸς ἐξελθὼν αὐτὴν μὲν οὐχ εὗρες, ἐν δὲ τῇ θαλάσσῃ τῷ πειρατικῷ πλοίῳ περιπεσὼν τοὺς μὲν ἄλλους λῃστὰς τεθνεῶτας κατέλαβες ὑπὸ δίψους, Θήρωνα δὲ μόνον ἔτι ζῶντα εἰσήγαγες εἰς τὴν ἐκκλησίαν, κἀκεῖνος μὲν βασανισθεὶς ἀνεσκολοπίσθη, τριήρη δὲ ἐξέπεμψεν ἡ πόλις καὶ πρεσβευτὰς ὑπὲρ Καλλιρόης, ἑκούσιος δὲ συνεξέπλευσέ σοι Πολύχαρμος ὁ φίλος. ταῦτα ἴσμεν· σὺ δὲ ἡμῖν διήγησαι τὰ μετὰ τὸν ἔκπλουν συνενεχθέντα τὸν σὸν ἐντεῦθεν." Ὁ δὲ Χαιρέας ἔνθεν ἑλὼν διηγεῖτο "πλεύσαντες τὸν Ἰόνιον ἀσφαλῶς εἰς χωρίον κατήχθημεν ἀνδρὸς Μιλησίου, Διονυσίου τοὔνομα, πλούτῳ καὶ γένει καὶ δόξῃ πάντων Ἰώνων ὑπερέχοντος. οὗτος δὲ ὁ παρὰ Θήρωνος Καλλιρόην ταλάντου πριάμενος. μὴ φοβηθῆτε· οὐκ ἐδούλευσεν· εὐθὺς γὰρ τὴν ἀργυρώνητον αὑτοῦ δέσποιναν ἀπέδειξε, καὶ ἐρῶν αὐτῆς βιάσασθαι οὐκ ἐτόλμησε τὴν εὐγενῆ, πέμψαι δὲ πάλιν εἰς Συρακούσας οὐχ ὑπέμεινεν ἧς ἤρα. ἐπεὶ δὲ ᾔσθετο Καλλιρόη κύουσαν ἑαυτὴν ἐξ ἐμοῦ, σῶσαι τὸν πολίτην ὑμῖν θέλουσα, ἀνάγκην ἔσχε Διονυσίῳ γαμηθῆναι, σοφιζομένη τοῦ τέκνου τὴν γονήν, ἵνα ἐκ Διονυσίου δόξῃ γεγεννηκέναι, καὶ τραφῇ τὸ παιδίον ἐπαξίως. τρέφεται γὰρ ὑμῖν, ἄνδρες Συρακόσιοι, πολίτης ἐν Μιλήτῳ πλούσιος ὑπ´ ἀνδρὸς ἐνδόξου· καὶ γὰρ ἐκείνου τὸ γένος ἔνδοξον καὶ Ἑλληνικόν. μὴ φθονήσωμεν αὐτῷ μεγάλης κληρονομίας.

Traduction française :

[8,7] D'une même voix, la foule cria : « Allons à l'Assemblée »; car ils voulaient les voir et les écouter; plus vite qu'on ne peut le dire, le théâtre fut rempli d'hommes et de femmes. Et comme Chéréas entrait seul, toutes et tous crièrent : « Appelle Callirhoé! » Et Hermocrate se concilia encore la faveur du peuple en amenant lui-même sa fille. Le peuple commença donc par lever les yeux au ciel et à bénir les dieux, et sa reconnaissance était plus grande, pour cette journée-là, que pour celle de la victoire. Ensuite tantôt la foule se divisait, les hommes louant Chéréas et les femmes Callirhoé, et tantôt, de nouveau, ils les louaient tous deux; et c'était cela qui leur faisait le plus de plaisir à eux deux. Callirhoé, que l'on pensait fatiguée par la traversée et ses malheurs, fut emmenée hors du théâtre dès qu'elle eut salué sa patrie, mais la foule retint Chéréas, car elle voulait entendre tout le récit de ses voyages. Et Chéréas commença par ses dernières aventures, dans le désir de ne pas chagriner le peuple en lui narrant les premières, et les plus tristes; mais les citoyens, l'exhortant, lui dirent: « Nous t'en prions, commence plus haut, dis-nous tout n'omets aucun détail! » Chéréas hésitait, rempli de honte au souvenir de beaucoup d'événements qui étaient advenus contrairement à ses souhaits, mais Hermocrate dit : « N'aie pas honte, mon enfant, même si tu racontes quelque chose d'un peu triste ou d'indigne de nous; car la brillante conclusion de tes aventures jette dans l'ombre leurs commencements, tandis que ce qu'on ne dit pas autorise des soupçons plus graves encore à cause du silence. Le début de tes aventures et déjà connu par le peuple, puisque c'est lui-même qui a conclu votre mariage; le complot des prétendants tes rivaux pour provoquer une jalousie sans fondement, cela nous le savons, ainsi que le coup malencontreux que tu donnas à ta femme; de même, nous savons quelles funérailles magnifiques lui furent faites, lorsqu'on la crut morte, et comment toi-même, traduit en jugement pour meurtre, tu as prononcé contre toi une sentence de mort, dans ton désir de mourir en même temps que ta femme. Mais le peuple t'acquitta, reconnaissant que c'était un accident involontaire. Ce qui arriva ensuite : comment Théron le pilleur de tombes força, la nuit, le tombeau de Callirhoé, la trouva vivante et la mit sur son brigantin avec les offrandes funèbres et la vendit en Ionie, comment toi-même tu partis chercher ta femme et comment tu ne l'as pas trouvée mais, comment en pleine mer, tu rencontras le bateau pirate, trouvant tous les pirates morts de soif et nous ramenant le seul Théron, encore vivant, devant l'Assemblée, comment il fut mis à la question puis crucifié, et comment la cité envoya une trière et des ambassadeurs au sujet de Callirhoé, comment ton ami Polycharme s'embarqua avec toi volontairement, tout cela nous le savons également; à toi maintenant de nous raconter ce qui s'est passé après ton départ d'ici. » Chéréas, reprenant son histoire à ce point, raconta : « Après avoir traversé la mer ionienne sans perte, nous abordâmes le long du domaine d'un Milésien, nommé Dionysios, qui, en richesse, en noblesse et en réputation, est le premier de tous les Ioniens. Or c'était précisément l'homme qui avait acheté Callirhoé à Théron au prix d'un talent. N'ayez pas peur; elle n'a pas été esclave; car, aussitôt, il se mit aux ordres de celle qu'il avait achetée et, devenu amoureux d'elle, il n'osa pas lui faire violence, à elle qui était de naissance noble, mais il ne put se résoudre à renvoyer à Syracuse celle qu'il aimait. Lorsque Callirhoé s'aperçut qu'elle était enceinte de moi, voulant sauver celui qui devait être votre concitoyen, elle se trouva dans la nécessité d'épouser Dionysios, dissimulant la véritable paternité de l'enfant et faisant en sorte qu'il parût être le fils de Dionysios et qu'il eût une éducation digne de lui. Eh oui, l'on élève pour vous, Syracusains, un petit citoyen, à Milet, riche, et dans la maison d'un homme célèbre et qui, lui-même, est d'une bonne famille grecque. Ne lui envions pas son riche héritage!





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Dernière mise à jour : 25/01/2007