HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre VI

καὶ



Texte grec :

[6,2] Ἡμέρας οὖν φανείσης οἱ μὲν ὑπηρέται τὸ βασιλικὸν ἡτοίμαζον δικαστήριον· τὸ δὲ πλῆθος συνέτρεχεν ἐπὶ τὰ βασίλεια, καὶ ἐδονεῖτο πᾶσα Βαβυλών. ὥσπερ δὲ ἐν Ὀλυμπίοις τοὺς ἀθλητὰς ἔστι θεάσασθαι παραγινομένους ἐπὶ τὸ στάδιον μετὰ παραπομπῆς, οὕτω δὴ κἀκείνους. τὸ μὲν δοκιμώτατον Περσῶν πλῆθος παρέπεμπε Διονύσιον, ὁ δὲ δῆμος Χαιρέαν. συνευχαὶ δὲ καὶ ἐπιβοήσεις μυρίαι τῶν σπευδόντων ἑκατέροις, ἐπευφημούντων "σὺ κρείττων, σὺ νικᾷς." ἦν δὲ τὸ ἆθλον οὐ κότινος, οὐ μῆλα, οὐ πίτυς, ἀλλὰ κάλλος τὸ πρῶτον, ὑπὲρ οὗ δικαίως ἂν ἤρισαν καὶ θεοί. βασιλεὺς δὲ καλέσας τὸν εὐνοῦχον Ἀρταξάτην, ὃς ἦν παρ´ αὐτῷ μέγιστος, "ὄναρ μοι" φησὶν "ἐπιστὰν βασίλειοι θεοὶ θυσίας ἀπαιτοῦσι καὶ δεῖ με πρῶτον ἐκτελέσαι τὰ τῆς εὐσεβείας. παράγγειλον οὖν τριάκοντα ἡμερῶν ἱερομηνίαν ἑορτάζειν πᾶσαν τὴν Ἀσίαν ἀφειμένην δικῶν τε καὶ πραγμάτων." ὁ δὲ εὐνοῦχος τὸ προσταχθὲν ἀπήγγειλε, πάντα δὲ εὐθὺς μεστὰ θυόντων, ἐστεφανωμένων. αὐλὸς ἤχει καὶ σύριγξ ἐκελάδει καὶ ᾄδοντος ἠκούετο μέλος· ἐθυμιᾶτο τὰ πρόθυρα καὶ πᾶς στενωπὸς συμπόσιον ἦν, κνίση δ´ οὐρανὸν ἷκεν ἑλισσομένη περὶ καπνῷ· βασιλεὺς δὲ μεγαλοπρεπεῖς θυσίας παρέστησε τοῖς βωμοῖς. τότε πρῶτον καὶ Ἔρωτι ἔθυσε καὶ πολλὰ παρεκάλεσεν Ἀφροδίτην, ἵνα αὐτῷ βοηθῇ πρὸς τὸν υἱόν. Πάντων δὲ ἐν θυμηδίαις ὄντων μόνοι τρεῖς ἐλυποῦντο, Καλλιρόη, Διονύσιος, καὶ πρὸ τούτων Χαιρέας. Καλλιρόη δὲ οὐκ ἠδύνατο λυπεῖσθαι φανερῶς ἐν τοῖς βασιλείοις, ἀλλ´ ἡσυχῆ καὶ λανθάνουσα ὑπέστενε καὶ τῇ ἑορτῇ κατηρᾶτο· Διονύσιος δ´ ἑαυτῷ, διότι Μίλητον κατέλιπε. "φέρε" φησίν, "ὦ τλῆμον, τὴν ἑκούσιον συμφοράν· ἑαυτῷ γὰρ αἴτιος εἶ τούτων. ἐξῆν σοι Καλλιρόην ἔχειν καὶ Χαιρέου ζῶντος. σὺ ἦς ἐν Μιλήτῳ κύριος, καὶ οὐδὲ ἡ ἐπιστολὴ Καλλιρόῃ τότε σοῦ μὴ θέλοντος ἐδόθη. τίς ἂν εἶδε; τίς ἂν προσῆλθε; φέρων δὲ σεαυτὸν εἰς μέσους ἔρριψας τοὺς πολεμίους. καὶ εἴθε σεαυτὸν μόνον· νῦν δὲ καὶ τὸ τῆς ψυχῆς σου τιμιώτερον κτῆμα. διὰ τοῦτο πανταχόθεν σοι πόλεμος κεκίνηται. τί δοκεῖ σοι, ἀνόητε; Χαιρέαν ἀντίδικον ἔχεις· κατεσκεύασας σεαυτῷ δεσπότην ἀντεραστήν. νῦν βασιλεὺς καὶ ὀνείρατα βλέπει, καὶ ἀπαιτοῦσιν αὐτὸν θυσίας οἷς καθημέραν θύει. ὢ τῆς ἀναισχυντίας· παρέλκει τις τὴν κρίσιν, ἔνδον ἔχων ἀλλοτρίαν γυναῖκα, καὶ ὁ τοιοῦτος εἶναι λέγει δικαστής." τοιαῦτα μὲν ὠδύρετο Διονύσιος, Χαιρέας δὲ οὐχ ἥπτετο τροφῆς, οὐδὲ ὅλως ἤθελε ζῆν. Πολυχάρμου δὲ τοῦ φίλου κωλύοντος αὐτὸν ἀποκαρτερεῖν "σύ μοι πάντων" εἶπε "πολεμιώτατος ὑπάρχεις φίλου σχήματι· βασανιζόμενον γάρ με κατέχεις καὶ ἡδέως κολαζόμενον ὁρᾷς. εἰ δὲ φίλος ἦς, οὐκ ἂν ἐφθόνεις μοι τῆς ἐλευθερίας ὑπὸ δαίμονος κακοῦ τυραννουμένῳ. πόσους μου καιροὺς εὐτυχίας ἀπολώλεκας; μακάριος ἦν, εἰ ἐν Συρακούσαις θαπτομένῃ Καλλιρόῃ συνετάφην· ἀλλὰ καὶ τότε σύ με βουλόμενον ἀποθανεῖν ἐκώλυσας καὶ ἀφείλω καλῆς συνοδίας· τάχα γὰρ οὐκ ἂν ἐξῆλθε τοῦ τάφου καταλιποῦσα τὸν νεκρόν. εἰ δ´ οὖν, ἐκείμην ταύτῃ τὰ μετὰ ταῦτα κερδήσας, τὴν πρᾶσιν, τὸ λῃστήριον, τὰ δεσμά, τὸν τοῦ σταυροῦ χαλεπώτερον βασιλέα. ὢ θανάτου καλοῦ, μεθ´ ὃν ἤκουσα τὸν δεύτερον Καλλιρόης γάμον. οἷον πάλιν καιρὸν ἀπώλεσάς μου τῆς ἀποκαρτερήσεως, τὸν μετὰ τὴν δίκην. ἰδὼν Καλλιρόην οὐ προσῆλθον, οὐ κατεφίλησα. ὢ καινοῦ καὶ ἀπίστου πράγματος· κρίνεται Χαιρέας εἰ Καλλιρόης ἀνήρ ἐστιν. ἀλλ´ οὐδὲ τὴν ὁποιανδήποτε κρίσιν ὁ βάσκανος δαίμων ἐπιτρέπει τελεσθῆναι. καὶ ὄναρ καὶ ὕπαρ οἱ θεοί με μισοῦσι." ταῦτα λέγων ὥρμησεν ἐπὶ ξίφος, κατέσχε δὲ τὴν χεῖρα Πολύχαρμος καὶ μονονουχὶ δήσας παρεφύλαττεν αὐτόν.

Traduction française :

[6,2] Lorsque parut le jour, les serviteurs s'occupaient à préparer le tribunal royal; la foule accourait au palais et Babylone entière était en mouvement. Comme, à Olympie, l'on peut voir les athlètes se rendre au stade avec un cortège, il en était de même ici : toute la noblesse perse escortait Dionysios, et le peuple, Chéréas. Et c'étaient mille voeux, mille acclamations des partisans de l'un et de l'autre, applaudissant : « Tu as raison, tu vaincras. » Mais le prix n'était ni de l'olivier sauvage, ni des fruits, ni une branche de pin, mais la beauté la plus parfaite, au sujet de laquelle auraient pu, à juste titre, se quereller même les dieux. Le Roi, ayant mandé son eunuque Artaxate, qui était en grande faveur auprès de lui, lui dit : « J'ai vu m'apparaître en rêve les dieux royaux, qui me réclament un sacrifice et il faut d'abord que j'accomplisse mes devoirs religieux. Donne donc l'ordre que l'on observe, pendant trente jours, un mois sacré dans l'Asie entière, en remettant à plus tard procès et affaire. » L'eunuque transmit l'ordre qui lui avait été donné et, aussitôt, tout fut rempli de sacrifiants couronnés. La flûte retentit, la syrinx résonnait et l'on entendait la musique du chanteur; les vestibules des maisons exhalaient la fumée des parfums, dans chaque ruelle se tenait un banquet, "l'odeur des viandes vers le ciel montait en volutes avec la fumée", et le Roi plaçait sur les autels des sacrifices magnifiques. Alors, pour la première fois, il sacrifia aussi à l'Amour et adressa bien des prières à Aphrodite, pour qu'elle intercédât pour lui auprès de son fils. Tandis que tous étaient en fête, trois personnes seulement se trouvaient dans la peine, Callirhoé, Dionysios et, plus qu'eux encore, Chéréas. Callirhoé ne pouvait pas témoigner ouvertement son chagrin dans le palais; mais, en silence, secrètement, elle soupirait et maudissait la fête. Dionysios, lui, se maudissait lui-même, pour avoir quitté Milet. « Supporte, disait-il, malheureux, l'infortune que tu as voulue; car tu es toi-même la cause de ce qui t'arrive. Il t'était possible de conserver Callirhoé, même Chéréas vivant. A Milet, tu étais le maître, et la lettre n'aurait pas alors été remise à Callirhoé contre ta volonté. Qui l'aurait vue? Qui l'aurait abordée? Mais tu es allé de toi-même te jeter au milieu des ennemis. Et si seulement il ne s'agissait que de toi! Mais en réalité il s'agit du bien qui m'est plus précieux que ma vie. C'est à cause de lui que, de toutes parts, l'on te fait la guerre. Que t'en semble, imbécile? Tu as Chéréas comme adversaire, mais tu as réussi à faire de ton maître ton rival. Et maintenant le Roi a des rêves, et les dieux lui demandent des sacrifices, eux, à qui il sacrifie chaque jour! O impudence! Il fait tarder le jugement, alors qu'il a chez lui la femme d'un autre, et un tel homme se prétend un juge! » Ainsi se lamentait Dionysios; Chéréas, lui, ne touchait pas à la nourriture et refusait absolument de vivre. Et comme son ami Polycharme l'empêchait de mourir de faim : « Tu es pour moi, disait-il, le pire ennemi que j'aie, sous l'apparence d'un ami; car tu me retiens dans les supplices et tu es heureux de me voir souffrir. Si tu étais mon ami, tu ne me refuserais pas la liberté, alors que je suis en butte à la tyrannie d'un dieu mauvais. Combien d'occasions de bonheur m'as-tu fait perdre? J'aurais été heureux si, à Syracuse, alors que l'on portait Callirhoé au tombeau, j'avais été enterré avec elle! Mais alors, comme je voulais mourir, tu m'en as empêché et tu m'as privé d'une escorte magnifique dans la mort; car, peut-être ne serait-elle pas sortie du tombeau en y abandonnant mon cadavre. Et si j'étais demeuré là, j'aurais évité la vente qui a suivi, les pirates, les chaînes, le Roi, plus terrible que la croix. O, que la mort eût été belle, après que j'eus appris le second mariage de Callirhoé! Et, de nouveau, quelle occasion tu m'as fait perdre de mourir de faim, après le jugement! J'ai vu Callirhoé et ne suis pas allé vers elle, je ne l'ai pas embrassée. O aventure étrange et incroyable ! Il faut un jugement pour savoir si Chéréas est le mari de Callirhoé! Mais, même ce jugement, quel qu'il soit, la divinité jalouse ne permet pas qu'il soit prononcé! Et, en songe et dans la réalité, les dieux me haïssent. » Et, ce disant, il s'élança vers son épée, mais Polycharme retint sa main et il s'en fallut de peu qu'il ne l'attachât pour le garder.





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Dernière mise à jour : 13/12/2006