HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre VI

ξένον



Texte grec :

[6,9] Τῇ δὲ πέμπτῃ τῶν ἡμερῶν μετὰ τὴν ἀγγελίαν ἐξήλαυνε Βαβυλῶνος ὁ βασιλεύς, κοινῷ παραγγέλματι πάντων αὐτῷ συνακολουθούντων, ὅσοι τὴν στρατεύσιμον εἶχον ἡλικίαν. ἐν δὲ τούτοις ἐξῆλθε καὶ Διονύσιος· Ἴων γὰρ ἦν καὶ οὐδενὶ τῶν ὑπηκόων μένειν ἐξῆν. κοσμησάμενος δὲ ὅπλοις καλλίστοις καὶ ποιήσας στῖφος οὐκ εὐκαταφρόνητον ἐκ τῶν μεθ´ ἑαυτοῦ, ἐν τοῖς πρώτοις καὶ φανερωτάτοις κατέταξεν ἑαυτὸν καὶ δῆλος ἦν πράξων τι γενναῖον, οἷα δὴ καὶ φύσει φιλότιμος ἀνὴρ καὶ οὐ πάρεργον τὴν ἀρετὴν τιθέμενος, ἀλλὰ τῶν καλλίστων ἀξιῶν. τότε δὲ καὶ ἐλπίδος εἶχέ τι κούφης, ὅτι χρήσιμος ἢν ἐν τῷ πολέμῳ φανῇ, λήψεται παρὰ βασιλέως καὶ δίχα κρίσεως ἆθλον τῆς ἀριστείας τὴν γυναῖκα. Καλλιρόην δὲ ἡ μὲν βασιλὶς οὐκ ἤθελεν ἐπάγεσθαι· διὰ τοῦτο οὐδὲ ἐμνημόνευσεν αὐτῆς πρὸς βασιλέα οὐδὲ ἐπύθετο τί κελεύει γενέσθαι περὶ τῆς ξένης· ἀλλὰ καὶ Ἀρταξάτης κατεσιώπησεν, ὡς δῆτα μὴ θαρρῶν ἐν κινδύνῳ τοῦ δεσπότου καθεστηκότος παιδιᾶς ἐρωτικῆς μνημονεύειν, τὸ δὲ ἀληθὲς ἄσμενος ἀπηλλαγμένος καθάπερ ἀγρίου θηρίου· ἐδόκει δ´ ἄν μοι καὶ χάριν ἔχειν τῷ πολέμῳ διακόψαντι τὴν βασιλέως ἐπιθυμίαν ὑπὸ ἀργίας τρεφομένην. οὐ μὴν Καλλιρόης ἐπελέληστο βασιλεύς, ἀλλὰ ἐν ἐκείνῳ τῷ ἀδιηγήτῳ ταράχῳ μνήμη τις αὐτὸν εἰσῆλθε τοῦ κάλλους· ᾐδεῖτο δὲ εἰπεῖν τι περὶ αὐτῆς, μὴ δόξῃ παιδαριώδης εἶναι παντάπασιν, ἐν πολέμῳ τηλικούτῳ γυναικὸς εὐμόρφου μνημονεύων. βιαζομένης δὲ τῆς ὁρμῆς πρὸς μὲν Στάτειραν αὐτὴν οὐδὲν εἶπεν, ἀλλ´ οὐδὲ πρὸς τὸν εὐνοῦχον, ἐπειδὴ αὐτῷ συνῄδει τὸν ἔρωτα, ἐπενόησε δέ τι τοιοῦτον. ἔθος ἐστὶν αὐτῷ τε βασιλεῖ καὶ Περσῶν τοῖς ἀρίστοις, ὅταν εἰς πόλεμον ἐξίωσιν, ἐπάγεσθαι καὶ γυναῖκας καὶ τέκνα καὶ χρυσὸν καὶ ἄργυρον καὶ ἐσθῆτα καὶ εὐνούχους καὶ παλλακίδας καὶ κύνας καὶ τραπέζας καὶ πλοῦτον πολυτελῆ καὶ τρυφήν. τὸν οὖν ἐπὶ τούτων διάκονον καλέσας ὁ βασιλεύς, πολλὰ πρῶτον εἰπὼν καὶ τὰ ἄλλα διατάξας ὡς ἕκαστον ἔδει γενέσθαι, τελευταίας ἐμνημόνευσε Καλλιρόης ἀξιοπίστῳ τῷ προσώπῳ, ὡς οὐδὲν αὐτῷ μέλον. "κἀκεῖνο" φησὶ "τὸ γύναιον τὸ ξένον, περὶ οὗ τὴν κρίσιν ἀνεδεξάμην, σὺν ταῖς ἄλλαις γυναιξὶν ἀκολουθείτω." καὶ Καλλιρόη μὲν οὕτως ἐξῆλθε Βαβυλῶνος οὐκ ἀηδῶς, ἤλπιζε γὰρ καὶ Χαιρέαν ἐξελεύσεσθαι· πολλὰ μὲν οὖν φέρειν πόλεμον καὶ ἄδηλα, καὶ μεταβολὰς τοῖς δυστυχοῦσι βελτίονας, τάχα δὲ καὶ τὴν δίκην ἕξειν τέλος ἐκεῖ ταχείας εἰρήνης γενομένης.

Traduction française :

[6,9] Le cinquième jour qui suivit la nouvelle, le Roi sortit de Babylone, après avoir donné l'ordre général que viennent avec lui tous ceux qui avaient l'âge de porter les armes. Parmi eux marcha aussi Dionysios; car il était Ionien et aucun des sujets n'avait permission de rester. Orné d'armes magnifiques et ayant constitué sa suite en un corps non méprisable, il prit rang parmi les premiers et les plus remarquables, et l'on voyait bien qu'il accomplirait quelque action d'éclat, car il aimait naturellement la gloire et ne considérait pas la valeur comme quelque chose de secondaire, mais la mettait au nombre des plus belles qualités. En cette circonstance, il avait, en outre, quelque faible espoir, s'il se montrait utile pendant la guerre, d'obtenir du Roi, comme prix de sa vaillance et sans jugement, le retour de sa femme. Quant à Callirhoé, la reine ne voulait pas l'emmener; pour cette raison, elle ne la mentionna pas au Roi et ne s'informa pas de ce qu'il voulait que l'on fît de l'étrangère; Artaxate également garda le silence, apparemment parce qu'il n'osait pas rappeler à son maître, au milieu du danger, un divertissement amoureux, mais en réalité parce qu'il était aussi heureux d'en être débarrassé, que si elle avait été une bête sauvage. Il n'était pas loin de savoir gré à la guerre d'avoir interrompu la passion du Roi, entretenue par l'oisiveté. Mais le Roi n'avait pas oublié Callirhoé et, au milieu de cette confusion indicible, lui revint le souvenir de sa beauté. Mais il avait honte de parler d'elle, craignant de passer pour irrémédiablement puéril si, pendant une si grande guerre, il songeait à une belle femme. Et, contraint par le désir, il ne dit rien à Statira elle-même, ni non plus à l'eunuque, puisqu'il était au courant de son amour, mais imagina le stratagème suivant : la coutume veut que le Roi lui-même et les Perses nobles, lorsqu'ils partent en guerre, emmènent avec eux leurs femmes, leurs enfants, l'or, l'argent, les vêtements, les eunuques, les concubines, les chiens, les tables, toutes sortes de richesses et d'objets de luxe. Le Roi manda auprès de lui l'intendant chargé de cette suite, commença par lui parler longuement, régla la manière dont chaque chose devrait être faite et, à la fin, mentionna Callirhoé d'un air qui donnait à entendre qu'elle n'avait aucune importance pour lui. « Et cette petite femme étrangère au sujet de laquelle j'ai annoncé que je prononcerais mon jugement, qu'elle suive avec les autres femmes. » C'est ainsi que Callirhoé quitta Babylone, non sans plaisir, car elle espérait que Chéréas, lui aussi, quitterait la ville; et puis, elle pensait que la guerre entraînerait bien des événements inattendus et des changements favorables pour les malheureux, et aussi que, peut-être, le jugement finirait par être prononcé, dès que la paix serait faite.





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Dernière mise à jour : 13/12/2006