HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre VI

τὰ



Texte grec :

[6,8] Πᾶσαν δὲ σκέψιν καὶ πᾶσαν ἐρωτικὴν ὁμιλίαν ταχέως μετέβαλεν ἡ Τύχη, καινοτέρων εὑροῦσα πραγμάτων ὑπόθεσιν· βασιλεῖ γὰρ ἧκον ἀπαγγέλλοντες Αἴγυπτον ἀφεστάναι μετὰ μεγάλης παρασκευῆς. τὸν μὲν γὰρ σατράπην τὸν βασιλικὸν τοὺς Αἰγυπτίους ἀνῃρηκέναι, κεχειροτονηκέναι δὲ βασιλέα τῶν ἐπιχωρίων, ἐκεῖνον δὲ ἐκ Μέμφεως ὁρμώμενον διαβεβηκέναι μὲν Πηλούσιον, ἤδη δὲ Συρίαν καὶ Φοινίκην κατατρέχειν, ὡς μηκέτι τὰς πόλεις ἀντέχειν, ὥσπερ χειμάρρου τινὸς ἢ πυρὸς αἰφνίδιον ἐπιρρυέντος αὐταῖς. πρὸς δὲ τὴν φήμην ἐταράχθη μὲν ὁ βασιλεύς, κατεπλάγησαν δὲ Πέρσαι· κατήφεια δὲ πᾶσαν ἔσχε Βαβυλῶνα. τότε καὶ ὄναρ βασιλέως λογοποιοὶ καὶ μάντεις ἔφασκον τὰ μέλλοντα προειρηκέναι· θυσίας γὰρ ἀπαιτοῦντας τοὺς θεοὺς κίνδυνον μὲν ἀλλὰ καὶ νίκην προσημαίνειν. πάντα μὲν τὰ εἰωθότα συμβαίνειν καὶ ὅσα εἰκὸς ἐν ἀπροσδοκήτῳ πολέμῳ, καὶ ἐλέγετο καὶ ἐγίνετο· κίνησις γὰρ μεγάλη Ἀσίαν κατέλαβε. συγκαλέσας οὖν ὁ βασιλεὺς Περσῶν τοὺς ὁμοτίμους καὶ ὅσοι παρῆσαν ἡγεμόνες τῶν ἐθνῶν, μεθ´ ὧν εἰώθει τὰ μεγάλα χρηματίζειν, ἐβουλεύετο περὶ τῶν καθεστηκότων καὶ ἄλλος ἄλλο τι παρῄνει· πᾶσι δὲ ἤρεσκε τὸ σπεύδειν καὶ μηδὲ μίαν ἡμέραν, εἰ δυνατόν, ἀναβαλέσθαι δυοῖν ἕνεκεν· ἵνα καὶ τοὺς πολεμίους ἐπίσχωσι τῆς πρὸς τὸ πλεῖον αὐξήσεως καὶ τοὺς φίλους εὐθυμοτέρους ποιήσωσι, δείξαντες αὐτοῖς ἐγγύθεν τὴν βοήθειαν· βραδυνόντων δὲ εἰς τοὐναντίον ἅπαντα χωρήσειν· τοὺς μὲν γὰρ πολεμίους καταφρονήσειν ὡς δεδιότων, τοὺς δὲ οἰκείους ἐνδώσειν ὡς ἀμελουμένους. εὐτύχημα δὲ μέγιστον βασιλεῖ γεγονέναι τὸ μήτε ἐν Βάκτροις μήτε ἐν Ἐκβατάνοις, ἀλλὰ ἐν Βαβυλῶνι κατειλῆφθαι, πλησίον τῆς Συρίας· διαβὰς γὰρ τὸν Εὐφράτην εὐθὺς ἐν χερσὶν ἕξει τοὺς ἀφεστῶτας. ἔδοξεν οὖν τὴν μὲν ἤδη περὶ αὐτὸν δύναμιν ἐξάγειν, διαπέμψαι δὲ πανταχόσε κελεύοντα τὴν στρατιὰν ἐπὶ ποταμὸν Εὐφράτην ἀθροίζεσθαι. ῥᾴστη δέ ἐστι Πέρσαις ἡ παρασκευὴ τῆς δυνάμεως. συντέτακται γὰρ ἀπὸ Κύρου, τοῦ πρώτου Περσῶν βασιλεύσαντος, ποῖα μὲν τῶν ἐθνῶν εἰς πόλεμον ἱππείαν καὶ πόσην τὸν ἀριθμὸν δεῖ παρέχειν, ποῖα δὲ πεζὴν στρατιὰν καὶ πόσην, τίνας δὲ τοξότας καὶ πόσα ἑκάστους ἅρματα ψιλά τε καὶ δρεπανηφόρα, καὶ ἐλέφαντας ὁπόθεν καὶ πόσους, καὶ χρήματα παρ´ ὧντινων, ποῖα καὶ πόσα. τοσούτῳ δὲ παρασκευάζεται χρόνῳ πάντα ὑπὸ πάντων, ὅσῳ κἂν εἷς ἀνὴρ παρεσκεύασε.

Traduction française :

[6,8] Mais toute réflexion, tout entretien d'amour furent bientôt bouleversés par la Fortune, qui trouva matière à des événements bien autrement graves : des messagers vinrent annoncer au Roi que l'Égypte s'était soulevée, avec de grands préparatifs. Le satrape royal avait été mis à mort par les Égyptiens, ils avaient élu un roi parmi les indigènes et celui-ci, partant de Memphis, avait traversé Péluse, et déjà parcourait à toute vitesse la Syrie et la Phénicie, si bien que les cités ne résistaient pas, comme devant un torrent grossi par les pluies ou un incendie venant soudainement s'abattre sur elles. A cette nouvelle, le Roi fut bouleversé et les Perses frappés de stupeur; le découragement s'empara de Babylone entière. Alors, les faiseurs de nouvelles et les devins affirmèrent que le songe du Roi avait annoncé ce qui allait se passer, qu'en réclamant des sacrifices, les dieux avaient prédi le danger mais aussi la victoire. Il se passa alors ce qui se passe d'habitude et l'on dit et l'on fit tout ce qu'appelle une guerre imprévue; un immense mouvement agita l'Asie. Le Roi convoqua les "homotimes", parmi les Perses, et tous les chefs des autres nations qui étaient présents, ceux avec lesquels il avait coutume de traiter les affaires importantes, et tout le monde donnait des conseils différents; mais tous étaient d'avis de faire vite et de ne pas tarder, si possible, d'un seul jour, et cela pour deux raisons : pour empêcher les ennemis de s'accroître davantage et pour rendre confiance aux amis, en leur montrant le secours tout proche. S'ils tardaient, tout tournerait de façon contraire : les ennemis les mépriseraient, pensant qu'ils avaient peur, les gens de leur parti perdraient courage, se croyant abandonnés. C'était une grande chance que le Roi ne se trouvât ni à Bactres ni à Ecbatane, mais qu'il eût été surpris par la nouvelle à Babylone, près de la Syrie; une fois l'Euphrate traversée, il aurait vite les rebelles sous la main. On décida donc de mettre en route les forces qu'il avait déjà avec lui et d'envoyer partout l'ordre de rassembler l'armée sur les bords de l'Euphrate. Chez les Perses la mobilisation des forces est très rapide. Cyrus en effet, le premier qui ait régné sur les Perses, a fixé quelles nations auraient à fournir en cas de guerre de la cavalerie, et quels effectifs, lesquelles fourniraient de l'infanterie, et combien, lesquelles, des archers, combien chacune devrait de chars ordinaires et de chars armés de faux, d'où viendraient les éléphants, et leur nombre, quels peuples donneraient de l'argent, et quelles sommes. Tout est préparé par tous dans le même temps qui serait nécessaire à un seul homme pour se préparer.





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Dernière mise à jour : 13/12/2006