HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre V

ὑπέδυ



Texte grec :

[5,3] Ἧκον παρὰ Στάτειραν τὴν γυναῖκα τὴν βασιλέως τῶν ἐνδοξοτάτων Περσῶν αἱ γυναῖκες καί τις εἶπεν ἐξ αὐτῶν "ὦ δέσποινα, γύναιον Ἑλληνικὸν ἐπιστρατεύεται ταῖς ἡμετέραις οἰκείαις, ἃς καὶ πάλαι μὲν πάντες ἐθαύμαζον ἐπὶ τῷ κάλλει, κινδυνεύει δὲ ἐφ´ ἡμῶν ἡ δόξα τῶν Περσίδων γυναικῶν καταλυθῆναι. φέρ´ οὖν σκεψώμεθα πῶς μὴ παρευδοκιμηθῶμεν ὑπὸ τῆς ξένης." ἐγέλασεν ἡ βασιλὶς ἀπιστοῦσα τῇ φήμῃ, ἅμα δὲ εἶπεν "ἀλαζόνες εἰσὶν Ἕλληνες καὶ πτωχοὶ καὶ διὰ τοῦτο καὶ τὰ μικρὰ θαυμάζουσι μεγάλως. οὕτως φημίζουσι Καλλιρόην καλὴν ὡς καὶ Διονύσιον πλούσιον. μία τοίνυν ἐξ ἡμῶν, ἐπειδὰν εἰσίῃ, φανήτω μετ´ αὐτῆς, ἵνα ἀποσβέσῃ τὴν πενιχράν τε καὶ δούλην." προσεκύνησαν πᾶσαι τὴν βασιλίδα καὶ τῆς γνώμης ἀπεθαύμασαν καὶ τὸ μὲν πρῶτον ὡς ἐξ ἑνὸς στόματος ἀνεβόησαν "εἴθε δυνατὸν ἦν ὀφθῆναι σέ, δέσποινα·" εἶτα διεχέθησαν αἱ γνῶμαι καὶ τὰς ἐνδοξοτάτας ὠνόμαζον ἐπὶ κάλλει. χειροτονία δὲ ἦν ὡς ἐν θεάτρῳ, καὶ προεκρίθη Ῥοδογούνη, θυγάτηρ μὲν Ζωπύρου, γυνὴ δὲ Μεγαβύζου, μέγα τι χρῆμα κάλλους καὶ περιβόητον, οἷον τῆς Ἰωνίας Καλλιρόη, τοιοῦτο τῆς Ἀσίας ἡ Ῥοδογούνη. λαβοῦσαι δὲ αὐτὴν αἱ γυναῖκες ἐκόσμουν, ἑκάστη τι παρ´ αὑτῆς συνεισφέρουσα εἰς κόσμον· ἡ δὲ βασιλὶς ἔδωκε περιβραχιόνια καὶ ὅρμον. Ἐπεὶ τοίνυν εἰς τὸν ἀγῶνα καλῶς αὐτὴν κατεσκεύασαν, ὡς δῆθεν εἰς ἀπάντησιν Καλλιρόης παρεγίνετο· καὶ γὰρ εἶχε πρόφασιν οἰκείαν, ἐπειδὴ ἦν ἀδελφὴ Φαρνάκου τοῦ γράψαντος βασιλεῖ περὶ Διονυσίου. ἐξεχεῖτο δὲ πᾶσα Βαβυλὼν ἐπὶ τὴν θέαν καὶ τὸ πλῆθος ἐστενοχώρει τὰς πύλας. ἐν δὲ τῷ περιφανεστάτῳ παραπεμπομένη βασιλικῶς ἡ Ῥοδογούνη περιέμενεν· εἱστήκει δὲ ἁβρὰ καὶ θρυπτομένη καὶ ὡς προκαλουμένη, πάντες δὲ εἰς αὐτὴν ἀπέβλεπον καὶ διελάλουν πρὸς ἀλλήλους "νενικήκαμεν· ἡ Περσὶς ἀποσβέσει τὴν ξένην. εἰ δύναται, συγκριθήτω· μαθέτωσαν Ἕλληνες ὅτι εἰσὶν ἀλαζόνες." ἐν τούτῳ δὲ ἀπῆλθεν ὁ Διονύσιος καὶ μηνυθέντος αὐτῷ τὴν Φαρνάκου συγγενίδα παρεῖναι, καταπηδήσας ἀπὸ τοῦ ἵππου προσῆλθεν αὐτῇ φιλοφρονούμενος. ἐκείνη δὲ ὑπερυθριῶσα "θέλω" φησὶ "τὴν ἀδελφὴν ἀσπάσασθαι," καὶ ἅμα τῇ ἁρμαμάξῃ προσῆλθεν. οὔκουν δυνατὸν ἦν αὐτὴν ἔτι μένειν κεκαλυμμένην, ἀλλ´ ὁ Διονύσιος ἄκων μὲν καὶ στένων ὑπ´ αἰδοῦς τὴν Καλλιρόην προελθεῖν ἠξίωσεν· ἅμα δὲ πάντες οὐ μόνον τοὺς ὀφθαλμοὺς ἀλλὰ καὶ τὰς ψυχὰς ἐξέτειναν καὶ μικροῦ δεῖν ἐπ´ ἀλλήλους κατέπεσον, ἄλλος πρὸ ἄλλου θέλων ἰδεῖν καὶ ὡς δυνατὸν ἐγγυτάτω γενέσθαι. ἐξέλαμψε δὲ τὸ Καλλιρόης πρόσωπον, καὶ μαρμαρυγὴ κατέσχε τὰς ἁπάντων ὄψεις, ὥσπερ ἐν νυκτὶ βαθείᾳ πολλοῦ φωτὸς αἰφνίδιον φανέντος· ἐκπλαγέντες δὲ οἱ βάρβαροι προσεκύνησαν καὶ οὐδεὶς ἐδόκει Ῥοδογούνην παρεῖναι. συνῆκε δὲ καὶ ἡ Ῥοδογούνη τῆς ἥττης, καὶ μήτε ἀπελθεῖν δυναμένη μήτε βλέπεσθαι θέλουσα ὑπέδυ τὴν σκηνὴν μετὰ τῆς Καλλιρόης, παραδοῦσα αὑτὴν τῷ κρείττονι φέρειν. ἡ μὲν οὖν ἁρμάμαξα προῄει συγκεκαλυμμένη, οἱ δὲ ἄνθρωποι, μηκέτι ἔχοντες Καλλιρόην ὁρᾶν, κατεφίλουν τὸν δίφρον. βασιλεὺς δὲ ὡς ἤκουσεν ἀφῖχθαι Διονύσιον, ἐκέλευσεν Ἀρταξάτην τὸν εὐνοῦχον ἀπαγγεῖλαι πρὸς αὐτὸν "ἐχρῆν μέν σε κατηγοροῦντα ἀνδρὸς ἀρχὴν μεγάλην πεπιστευμένου μὴ βραδύνειν· ἀφίημι δέ σοι τὴν αἰτίαν, ὅτι μετὰ γυναικὸς ἐβάδιζες. ἐγὼ δὲ νῦν μὲν ἑορτὴν ἄγω καὶ πρὸς ταῖς θυσίαις εἰμί· τριακοστῇ δὲ ὕστερον ἡμέρᾳ ἀκροάσομαι τῆς δίκης." προσκυνήσας ὁ Διονύσιος ἀπηλλάγη.

Traduction française :

[5,3] Les femmes des plus nobles parmi les Perses allèrent trouver Statira, la femme du Roi, et l'une d'elles lui dit : « Maîtresse, une espèce de femme grecque vient porter la guerre contre nos maisons; il y a longtemps que tout le monde l'admire pour sa beauté et aujourd'hui, en nos personnes, est menacée la réputation des femmes perses. Aussi, réfléchissons au moyen de ne pas être vaincues par l'étrangère. » La reine se mit à rire, ne croyant pas ce que l'on racontait, et, en même temps, elle dit : « Les Grecs sont des vantards, des mendiants et, pour cette raison, admirent grandement les plus petites choses. Ils font à Callirhoé la réputation d'être belle, de la même façon qu'à Dionysios celle d'être riche. Que l'une d'entre nous, lorsqu'elle entrera dans la ville, se montre à coté d'elle, pour éclipser cette miséreuse, cette esclave ! » Toutes se prosternèrent devant la reine, se récrièrent d'admiration sur sa décision et, d'abord, comme d'une seule voix, lancèrent : « Si seulement il était possible que l'on te vît, maîtresse! », mais, ensuite, leurs avis furent différents et elles nommèrent les femmes les plus célèbres pour leur beauté. Il y eut vote, comme au théâtre; et l'on désigna Rodogune, fille de Zopyros femme de Mégabyze, qui était une beauté fort célèbre ce que Callirhoé était en Ionie, Rodogune l'était en Asie. Les femmes allèrent la chercher, la parèrent, chacune contribuant à lui donner quelque ornement; la reine lui fit présent d'un bracelet et d'un collier. Lorsqu'elle fut bien préparée pour le concours, elle parut, sous couleur d'aller au-devant de Callirhoé, car elle avait pour cela un prétexte tout trouvé, étant la soeur de Pharnace, celui qui avait écrit au Roi au sujet de Dionysios. Babylone entière sortit voir le spectacle et la foule encombrait les portes. Accompagnée d'un cortège royal, Rodogune s'arrêta à l'endroit le plus en vue; elle était là, voluptueuse, insolente de luxe et comme provocante, et tous avaient les yeux tournés vers elle et se disaient l'un à l'autre : « Nous sommes vainqueurs, la Perse éclipsera la Grecque. Si cela est possible, qu'on les compare; et que les Grecs apprennent qu'ils ne sont que des vantards. Sur ces entrefaites, Dionysios arriva et, quand on lui annonça qu'il y avait là la parente de Pharnace, il descendit de cheval et s'avança vers elle pour la saluer. Mais elle, en rougissant, dit : « Je désire embrasser ma soeur », et, en même temps, elle se dirigea vers la voiture. Il n'était plus possible de dissimuler plus longtemps Callirhoé; malgré lui, en soupirant, mais contraint par la déférence, Dionysios pria Callirhoé de sortir de la voiture. Alors tout le monde tendit non seulement les yeux mais l'âme vers elle et peu s'en fallut que les spectateurs ne tombent les uns sur les autres, chacun voulant voir avant l'autre et se rapprocher autant qu'il le pouvait. Le visage de Callirhoé apparut, éclatant, et sa splendeur éblouit tous les yeux comme lorsque, dans une nuit profonde, apparaît soudain une vive lumière. Les barbares, stupéfaits, se prosternèrent et personne ne se souvenait plus que Rodogune était là. Rodogune elle-même comprit sa défaite et, ne pouvant pas s'en aller mais désirant qu'on ne la vît pas, elle entra dans la voiture, sous le rideau, avec Callirhoé, rendant les armes à celle qui lui était supérieure. Le chariot s'avançait, rideaux fermés, et la foule, ne pouvant plus désormais voir Callirhoé, baisait la voiture. Lorsque le Roi apprit que Dionysios était arrivé, il lui fit dire par Artaxate son eunuque : « Tu aurais dû, toi qui accuses un homme auquel a été confiée une grande autorité, ne point t'attarder; je te pardonne cependant parce que tu venais avec ta femme. Pour l'instant, je célèbre une fête et suis occupé de sacrifices; dans trente jours, j'entendrai ta cause. » Dionysios se prosterna et se retira.





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Dernière mise à jour : 29/11/2006