HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre V

πλησίον



Texte grec :

[5,1] Ὡς μὲν ἐγαμήθη Καλλιρόη Χαιρέᾳ, καλλίστη γυναικῶν ἀνδρὶ καλλίστῳ, πολιτευσαμένης Ἀφροδίτης τὸν γάμον, καὶ ὡς δι´ ἐρωτικὴν ζηλοτυπίαν Χαιρέου πλήξαντος αὐτὴν ἔδοξε τεθνάναι, ταφεῖσαν δὲ πολυτελῶς εἶτα ἀνανήψασαν ἐν τῷ τάφῳ τυμβωρύχοι νυκτὸς ἐξήγαγον ἐκ Σικελίας, πλεύσαντες δὲ εἰς Ἰωνίαν ἐπώλησαν Διονυσίῳ, καὶ τὸν ἔρωτα τὸν Διονυσίου καὶ τὴν Καλλιρόης πρὸς Χαιρέαν πίστιν καὶ τὴν ἀνάγκην τοῦ γάμου διὰ τὴν γαστέρα καὶ τὴν Θήρωνος ὁμολογίαν καὶ Χαιρέου πλοῦν ἐπὶ ζήτησιν τῆς γυναικὸς ἅλωσίν τε αὐτοῦ καὶ πρᾶσιν εἰς Καρίαν μετὰ Πολυχάρμου τοῦ φίλου, καὶ ὡς Μιθριδάτης ἐγνώρισε Χαιρέαν μέλλοντα ἀποθνήσκειν καὶ ὡς ἔσπευδεν ἀλλήλοις ἀποδοῦναι τοὺς ἐρῶντας, φωράσας δὲ τοῦτο Διονύσιος ἐξ ἐπιστολῶν διέβαλεν αὐτὸν πρὸς Φαρνάκην, ἐκεῖνος δὲ πρὸς βασιλέα, βασιλεὺς δὲ ἀμφοτέρους ἐκάλεσεν ἐπὶ τὴν κρίσιν, - ταῦτα ἐν τῷ πρόσθεν λόγῳ δεδήλωται· τὰ δὲ ἑξῆς νῦν διηγήσομαι. Καλλιρόη μὲν γὰρ μέχρι Συρίας καὶ Κιλικίας κούφως ἔφερε τὴν ἀποδημίαν· καὶ γὰρ Ἑλλάδος ἤκουε φωνῆς καὶ θάλασσαν ἔβλεπε τὴν ἄγουσαν εἰς Συρακούσας· ὡς δ´ ἧκεν ἐπὶ ποταμὸν Εὐφράτην, μεθ´ ὃν ἤπειρός ἐστι μεγάλη, ἀφετήριον εἰς τὴν βασιλέως γῆν τὴν πολλήν, τότε ἤδη πόθος αὐτὴν ὑπεδύετο πατρίδος τε καὶ συγγενῶν καὶ ἀπόγνωσις τῆς εἰς τοὔμπαλιν ὑποστροφῆς. στᾶσα δὲ ἐπὶ τῆς ἠϊόνος καὶ πάντας ἀναχωρῆσαι κελεύσασα πλὴν Πλαγγόνος τῆς μόνης πιστῆς, τοιούτων ἤρξατο λόγων· "Τύχη βάσκανε καὶ μιᾶς γυναικὸς προσφιλονεικοῦσα πολέμῳ, σύ με κατέκλεισας ἐν τάφῳ ζῶσαν, κἀκεῖθεν ἐξήγαγες οὐ δι´ ἔλεον, ἀλλ´ ἵνα λῃσταῖς με παραδῷς. ἐμερίσαντό μου τὴν φυγὴν θάλασσα καὶ Θήρων· ἡ Ἑρμοκράτους θυγάτηρ ἐπράθην καί, τὸ τῆς ἀφιλίας μοι βαρύτερον, ἐφιλήθην, ἵνα ζῶντος Χαιρέου ἄλλῳ γαμηθῶ. σὺ δὲ καὶ τούτων ἤδη μοι φθονεῖς· οὐκέτι γὰρ εἰς Ἰωνίαν με φυγαδεύεις. ξένην μέν, πλὴν Ἑλληνικὴν ἐδίδους γῆν, ὅπου μεγάλην εἶχον παραμυθίαν, ὅτι ‘θαλάσσῃ παρακάθημαι·’ νῦν δὲ ἔξω με τοῦ συνήθους ῥίπτεις ἀέρος καὶ τῆς πατρίδος ὅλῳ διορίζομαι κόσμῳ. Μίλητον ἀφείλω μου πάλιν, ὡς πρότερον Συρακούσας· ὑπὲρ τὸν Εὐφράτην ἀπάγομαι καὶ βαρβάροις ἐγκλείομαι μυχοῖς ἡ νησιῶτις, ὅπου μηκέτι θάλασσα. ποίαν ἔτ´ ἐλπίσω ναῦν ἐκ Σικελίας καταπλέουσαν; ἀποσπῶμαι καὶ τοῦ σοῦ τάφου, Χαιρέα. τίς ἐπενέγκῃ σοι χοάς, δαῖμον ἀγαθέ; Βάκτρα μοι καὶ Σοῦσα λοιπὸν οἶκος καὶ τάφος. ἅπαξ, Εὐφρᾶτα, μέλλω σε διαβαίνειν· φοβοῦμαι γὰρ οὐχ οὕτως τὸ μῆκος τῆς ἀποδημίας ὡς μὴ δόξω κἀκεῖ καλή τινι." ταῦτα ἅμα λέγουσα τὴν γῆν κατεφίλησεν, εἶτα ἐπιβᾶσα τῆς πορθμίδος διεπέρασεν. ἦν μὲν οὖν καὶ Διονυσίῳ χορηγία πολλή· πλουσιώτατα γὰρ ἐπεδείκνυτο τῇ γυναικὶ τὴν παρασκευήν· βασιλικωτέραν δὲ τὴν ὁδοιπορίαν αὐτοῖς παρεσκεύασεν ἡ τῶν ἐπιχωρίων φιλοφρόνησις· δῆμος παρέπεμπεν εἰς δῆμον, καὶ σατράπης παρεδίδου τῷ μεθ´ αὑτόν, πάντας γὰρ ἐδημαγώγει τὸ κάλλος. καὶ ἄλλη δέ τις ἐλπὶς ἔθαλπε τοὺς βαρβάρους, ὅτι ἥδε ἡ γυνὴ μέγα δυνήσεται, καὶ διὰ τοῦτο ἕκαστος ἔσπευδε ξενίας διδόναι ἢ πάντως τινὰ χάριν εἰς αὐτὴν ἔχειν ἀποκειμένην.

Traduction française :

[5,1] Comment Callirhoé épousa Chéréas, la plus belle des femmes unie au plus beau des hommes, ce mariage étant l'oeuvre d'Aphrodite, comment après que, dans sa jalousie d'amoureux, Chéréas l'eut frappée, on la crut morte, comment on l'enterra magnifiquement puis comment elle reprit vie dans la tombe et fut emmenée loin de la Sicile, la nuit, par des profanateurs de tombeau, qui, s'étant rendus en Ionie, la vendirent à Dionysios, puis, l'amour de Dionysios, la fidélité de Callirhoé à Chéréas, la nécessité où elle avait été de se marier à cause de sa grossesse, les aveux de Théron, le voyage de Chéréas pour rechercher sa femme, sa capture, sa vente en Carie avec son ami Polycharme, la façon dont Mithridate reconnut Chéréas au moment où il allait mourir, comment il tenta de rendre l'un à l'autre les deux amants, comment Dionysios, ayant surpris la chose par une lettre, le calomnia auprès de Pharnace, puis celui-ci auprès du Roi, la manière dont le Roi les convoqua tous les deux pour être jugés, tout cela, je l'ai raconté dans le début de ce récit; maintenant, je vais raconter ce qui arriva ensuite. Callirhoé, jusqu'en Syrie et en Cilicie, supporta aisément le voyage, car elle entendait parler grec et elle voyait la mer qui conduisait à Syracuse; mais lorsqu'elle arriva au fleuve de l'Euphrate, derrière lequel s'étend un continent qui conduit jusque dans les principaux Etats du Roi, alors, elle sentit la nostalgie de sa patrie et de ses parents et elle désespéra de jamais revenir. Debout sur le rivage, après avoir éloigné tout le monde, à l'exception seulement de la fidèle Plangon, elle commença a dire : « Fortune jalouse et qui te plais à triompher d'une seule femme, tu m'as d'abord enfermée vivante dans un tombeau, d'où tu m'as tirée, non par pitié, mais pour me livrer à des pirates. De mon exil se partagent la responsabilité la mer et Théron; moi, la fille d'Hermocrate, j'ai été vendue et, ce qui fut pour moi plus pénible encore que la servitude, j'ai été aimée, si bien que, du vivant de Chéréas, j'ai épousé un autre homme. Et voici que tu m'envies encore cela; tu ne te contentes plus de me tenir exilée en Ionie. La terre que tu m'avais donnée était étrangère, sans doute, mais grecque, et là, j'avais une grande consolation, parce que j'étais au bord de la mer. Aujourd'hui, tu m'entraînes loin de mon ciel habituel et je suis séparée de ma patrie par tout un univers. Tu m'as enlevé Milet, cette fois encore, comme autrefois Syracuse; on m'entraîne au delà de l'Euphrate et je suis enfermée au fond des pays barbares, moi, la fille des îles, en un endroit où il n'y a pas de mer. Comment pourrai-je encore espérer qu'un bateau vienne de Sicile? Je suis arrachée même à ton tombeau, Chéréas. Qui t'offrira les libations, âme bienveillante? Bactres, dorénavant, pour moi, et Suse, seront ma demeure et mon tombeau. Une seule fois, Euphrate, je suis appelée à te traverser, car je crains moins la longueur du voyage que de paraître, là-bas aussi, belle aux yeux de quelqu'un. » Tout en parlant, elle baisait la terre, puis, montant sur la barque, elle traversa le fleuve. Dionysios voyageait avec une suite magnifique, car il avait voulu faire montre aux yeux de sa femme du train le plus riche possible. Mais ce fut un voyage royal que leur ménagea l'enthousiasme des indigènes. Chaque peuple les accompagnait jusqu'au suivant, chaque satrape les confiait à son voisin, et tous étaient conquis par la beauté de Callirhoé. Et puis, un autre espoir se levait chez les barbares, l'idée que cette femme allait devenir puissante et, pour cette raison, chacun s'empressait pour lui offrir des présents d'hospitalité ou s'attirer, en quelque façon des droits à sa reconnaissance.





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Dernière mise à jour : 29/11/2006