HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre V

εἶχε



Texte grec :

[5,8] Ἔτι δὲ λέγοντος (οὕτω γὰρ ἦν διατεταγμένον) προῆλθε Χαιρέας αὐτός. ἰδοῦσα δὲ ἡ Καλλιρόη ἀνέκραγε "Χαιρέα, ζῇς;" καὶ ὥρμησεν αὐτῷ προσδραμεῖν· κατέσχε δὲ Διονύσιος καὶ μέσος γενόμενος οὐκ εἴασεν ἀλλήλοις περιπλακῆναι. τίς ἂν φράσῃ κατ´ ἀξίαν ἐκεῖνο τὸ σχῆμα τοῦ δικαστηρίου; ποῖος ποιητὴς ἐπὶ σκηνῆς παράδοξον μῦθον οὕτως εἰσήγαγεν; ἔδοξας ἂν ἐν θεάτρῳ παρεῖναι μυρίων παθῶν πλήρει· πάντα ἦν ὁμοῦ, δάκρυα, χαρά, θάμβος, ἔλεος, ἀπιστία, εὐχαί. Χαιρέαν ἐμακάριζον, Μιθριδάτῃ συνέχαιρον, συνελυποῦντο Διονυσίῳ, περὶ Καλλιρόης ἠπόρουν. μάλιστα γὰρ ἦν ἐκείνη τεθορυβημένη καὶ ἄναυδος εἱστήκει, μόνον ἀναπεπταμένοις τοῖς ὀφθαλμοῖς εἰς Χαιρέαν ἀποβλέπουσα· ἐδόκει δ´ ἄν μοι καὶ βασιλεὺς τότε θέλειν Χαιρέας εἶναι. συνήθης μὲν οὖν καὶ πρόχειρος πᾶσι τοῖς ἀντερασταῖς πόλεμος· ἐκείνοις δὲ καὶ μᾶλλον πρὸς ἀλλήλους ἐξῆψε φιλονεικίαν τὸ ἆθλον βλεπόμενον, ὥστε, εἰ μὴ διὰ τὴν αἰδῶ τὴν πρὸς βασιλέα, καὶ χεῖρας ἀλλήλοις προσέβαλλον. προῆλθε δὲ μέχρι ῥημάτων. Χαιρέας μὲν ἔλεγε "πρῶτός εἰμι ἀνήρ," Διονύσιος δὲ "ἐγὼ βεβαιότερος." "μὴ γὰρ ἀφῆκά μου τὴν γυναῖκα;" "ἀλλὰ ἔθαψας αὐτήν." "δεῖξον γάμου διάλυσιν." "τὸν τάφον ὁρᾷς μοι." "πατὴρ ἐξέδωκεν." "ἐμοὶ δὲ ἑαυτήν." "ἀνάξιος εἶ τῆς Ἑρμοκράτους θυγατρός." "σὺ μᾶλλον ὁ παρὰ Μιθριδάτῃ δεδεμένος." "ἀπαιτῶ Καλλιρόην." "ἐγὼ δὲ κατέχω." "σὺ τὴν ἀλλοτρίαν κρατεῖς." "σὺ τὴν σὴν ἀπέκτεινας." "μοιχέ." "φονεῦ." ταῦτα πρὸς ἀλλήλους μαχόμενοι· οἱ δ´ ἄλλοι πάντες ἤκουον οὐκ ἀηδῶς. Καλλιρόη μὲν εἱστήκει κάτω βλέπουσα καὶ κλαίουσα, Χαιρέαν φιλοῦσα, Διονύσιον αἰδουμένη· βασιλεὺς δὲ μεταστησάμενος ἅπαντας, ἐβουλεύετο μετὰ τῶν φίλων οὐκέτι περὶ Μιθριδάτου, λαμπρῶς γὰρ ἀπελογήσατο, ἀλλὰ εἰ χρὴ διαδικασίαν προθεῖναι περὶ τῆς γυναικός. καὶ τοῖς μὲν ἐδόκει μὴ βασιλικὴν εἶναι τὴν κρίσιν· "τῆς μὲν γὰρ Μιθριδάτου κατηγορίας εἰκότως ἤκουσας, σατράπης γὰρ ἦν," τούτους δὲ ἰδιώτας πάντας εἶναι· οἱ δὲ πλείονες τἀναντία συνεβούλευον καὶ διὰ τὸν πατέρα τῆς γυναικὸς οὐκ ἄχρηστον γενόμενον τῇ βασιλέως οἰκίᾳ καὶ ὅτι οὐκ ἔξωθεν ἐκάλει τὴν κρίσιν ἐφ´ αὑτόν, ἀλλὰ σχεδὸν μέρος οὖσαν ἧς ἐδίκαζεν ἤδη· τὴν γὰρ ἀληθεστάτην αἰτίαν οὐκ ἤθελον ὁμολογεῖν, ὅτι τὸ τῆς Καλλιρόης κάλλος δυσαπόσπαστον τοῖς ὁρῶσι. πάλιν οὖν προσκαλεσάμενος οὓς μετεστήσατο "Μιθριδάτην μὲν" εἶπεν "ἀφίημι, καὶ ἀπίτω δῶρα τῆς ὑστεραίας παρ´ ἐμοῦ λαβὼν ἐπὶ τὴν σατραπείαν τὴν ἰδίαν· Χαιρέας δὲ καὶ Διονύσιος λεγέτωσαν ἑκάτερος ἅπερ ἔχει δίκαια περὶ τῆς γυναικός· προνοεῖσθαι γάρ με δεῖ τῆς θυγατρὸς Ἑρμοκράτους τοῦ καταπολεμήσαντος Ἀθηναίους τοὺς ἐμοί τε καὶ Πέρσαις ἐχθίστους." ῥηθείσης δὲ τῆς ἀποφάσεως Μιθριδάτης μὲν προσεκύνησεν, ἀπορία δὲ τοὺς ἄλλους κατέλαβεν. ἰδὼν δὲ {ὁ} βασιλεὺς ἀμηχανοῦντας αὐτοὺς "οὐκ ἐπείγω" φησὶν "ὑμᾶς, ἀλλὰ συγχωρῶ παρασκευασαμένους ὑμᾶς ἐπὶ τὴν δίκην ἥκειν. δίδωμι δὲ πέντε ἡμερῶν διάστημα· ἐν δὲ τῷ μεταξὺ Καλλιρόης ἐπιμελήσεται Στάτειρα ἡ ἐμὴ γυνή· οὐ γάρ ἐστι δίκαιον μέλλουσαν αὐτὴν κρίνεσθαι περὶ ἀνδρός, μετὰ ἀνδρὸς ἥκειν ἐπὶ τὴν κρίσιν." Ἐξῄεσαν οὖν τοῦ δικαστηρίου οἱ μὲν ἄλλοι πάντες σκυθρωποί, μόνος δὲ Μιθριδάτης γεγηθώς. λαβὼν δὲ τὰ δῶρα καὶ τὴν νύκτα καταμείνας ἕωθεν εἰς Καρίαν ἐξώρμησε λαμπρότερος ἢ πρόσθεν.

Traduction française :

[5,8] Il parlait encore (car la chose avait été ainsi réglée) que Chéréas en personne s'avança. En le voyant, Callirhoé cria : « Chéréas, tu es vivant? », et elle s'élança pour courir vers lui; mais Dionysios la retint et, se mettant entre eux, il ne les laissa pas s'embrasser. Qui pourrait dignement raconter l'aspect du tribunal? Quel poète a jamais porté sur la scène une histoire aussi extraordinaire ? On aurait cru se trouver dans un théâtre plein de mille sentiments; c'était tout en même temps : larmes, joie, tumulte, pitié, incrédulité, prières. On trouvait Chéréas bien heureux, on se réjouissait avec Mithridate, on partageait le chagrin de Dionysios, on était dans l'embarras au sujet de Callirhoé. En fait, elle se trouvait dans un trouble extrême, elle se tenait debout, sans voix, se bornant, de tous ses yeux, à contempler Chéréas ; je crois bien que même le Roi aurait alors voulu être Chéréas. D'habitude, prompte est la guerre entre des rivaux; ceux-ci étaient d'autant plus enflammés à combattre qu'ils voyaient le prix de la victoire, si bien que s'ils n'en avaient pas été empêchés par leur respect pour le Roi, ils en seraient venus aux mains. Mais ils allèrent jusqu'aux paroles. Chéréas disait : « Je suis son premier mari », et Dionysios : « Et moi le plus certain. — Mais je n'ai pas répudié ma femme! — Non, mais tu l'as enterrée — Montre-moi l'acte de divorce. — Regarde le tombeau! — Son père me l'a donnée. — A moi, elle s'est donnée elle-même. — Tu es indigne de la fille d'Hermocrate. — C'est toi, plutôt, qui en es indigne, toi, qui as connu les chaînes de Mithridate. — Je te réclame Callirhoé. — Et moi je la garde. — Tu retiens par force la femme d'autrui. — Et toi, tu as tué la tienne. — Adultère! — Assassin ! » Telles étaient les injures qu'ils se lançaient dans leur querelle, et les autres les écoutaient, non sans plaisir. Callirhoé, cependant, restait debout, les yeux baissés et en larmes, aimant Chéréas et gardant son respect pour Dionysios. Mais le Roi, éloignant tout le monde, délibéra avec ses amis, non plus au sujet de Mithridate, parce qu'il s'était disculpé de façon remarquable, mais pour savoir s'il fallait décider par jugement à qui attribuer la jeune femme. Les uns estimaient que la décision n'appartenait pas au Roi : « Tu as eu raison d'entendre la cause de Mithridate, car il est satrape, mais, disaient-ils, les autres étaient de simples particuliers »; d'autres donnaient un avis contraire, à la fois parce que le père de la jeune fille ne s'était pas montré inutile à la maison du Roi, et parce que l'on n'évoquait pas sa cause de façon gratuite devant celui-ci, mais que c'était en quelque sorte une partie de celle que l'on avait déjà jugée. Mais, la raison la plus véritable, ils ne voulaient pas l'avouer, c'est qu'il était difficile à ceux qui l'avaient vue de renoncer à la beauté de Callirhoé. Donc, après avoir rappelé ceux qu'il avait fait sortir, le Roi dit : « Mithridate est acquitté; qu'il reparte demain pour sa satrapie, avec les présents que je lui fais. Que, de leur coté, Chéréas et Dionysios exposent chacun ses droits sur cette femme. Car je dois étendre ma sollicitude à la fille d'Hermocrate, qui a vaincu les Athéniens, les pires ennemis de moi-même et des Perses. » Son acquittement prononcé, Mithridate se prosterna et les autres ne surent plus que faire. Voyant leur embarras, le Roi leur dit : « Je ne vous presse pas, mais je vous accorde la faveur de venir bien préparés pour que l'on juge entre vous. Je vous laisse un délai de cinq jours; en attendant, Callirhoé sera remise aux soins de Statira, ma femme, car il n'est pas juste que, devant faire l'objet d'un jugement pour savoir à quel mari elle appartiendra, elle vienne au jugement avec l'un d'eux. » Ils quittèrent le tribunal tous fort tristes, à l'exception de Mithridate, qui était joyeux. Après avoir reçu ses présents, il ne resta à Babylone qu'une nuit et, dès l'aube, partit pour la Carie, plus magnifique qu'auparavant.





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Dernière mise à jour : 29/11/2006