HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre I

καὶ



Texte grec :

[1,14] Ὡς δὲ πλησίον ἐγένετο τῆς ἐπαύλεως, ὁ Θήρων ἐστρατήγησέ τι τοιοῦτον. ἀποκαλύψας τὴν Καλλιρόην καὶ λύσας αὐτῆς τὴν κόμην, διανοίξας τὴν θύραν, πρώτην ἐκέλευσεν εἰσελθεῖν. ὁ δὲ Λεωνᾶς καὶ πάντες οἱ ἔνδον ἐπιστάσης αἰφνίδιον κατεπλάγησαν, οἱ μὲν δοκοῦντες θεὰν ἑωρακέναι· καὶ γὰρ ἦν τις λόγος ἐν τοῖς ἀγροῖς Ἀφροδίτην ἐπιφαίνεσθαι. καταπεπληγμένων δὲ αὐτῶν κατόπιν ὁ Θήρων ἑπόμενος προσῆλθε τῷ Λεωνᾷ καὶ "ἀνάστα" φησὶ "καὶ γενοῦ περὶ τὴν ὑποδοχὴν τῆς γυναικός· αὕτη γάρ ἐστιν ἣν θέλεις ἀγοράσαι." χαρὰ καὶ θαυμασμὸς ἐπηκολούθησε πάντων. τὴν μὲν οὖν Καλλιρόην ἐν τῷ καλλίστῳ τῶν οἰκημάτων κατακλίναντες εἴασαν ἡσυχάζειν· καὶ γὰρ ἐδεῖτο πολλῆς ἀναπαύσεως ἐκ λύπης καὶ καμάτου καὶ φόβου· Θήρων δὲ τῆς δεξιᾶς λαβόμενος τοῦ Λεωνᾶ "τὰ μὲν παρ´ ἐμοῦ σοι" φησὶ "πιστῶς πεπλήρωται, σὺ δὲ ἔχε μὲν ἤδη τὴν γυναῖκα (φίλος γὰρ εἶ λοιπόν), ἧκε δὲ εἰς ἄστυ καὶ λάμβανε τὰς καταγραφὰς καὶ τότε μοι τιμήν, ἣν θέλεις, ἀποδώσεις." ἀμείψασθαι δὲ θέλων ὁ Λεωνᾶς "οὐ μὲν οὖν" φησίν, "ἀλλὰ καὶ ἐγώ σοι τὸ ἀργύριον ἤδη πιστεύω πρὸ τῆς καταγραφῆς," ἅμα δὲ καὶ προκαταλαβεῖν ἤθελε, δεδιὼς μὴ ἄρα μετάθηται· πολλοὺς γὰρ ἐν τῇ πόλει γενήσεσθαι τοὺς ἐθέλοντας ὠνεῖσθαι. τάλαντον οὖν ἀργυρίου προκομίσας ἠνάγκαζε λαβεῖν, ὁ δὲ Θήρων ἀκκισάμενος λαμβάνει. κατέχοντος δὲ ἐπὶ δεῖπνον αὐτὸν τοῦ Λεωνᾶ (καὶ γὰρ ἦν ὀψὲ τῆς ὥρας) "βούλομαι" φησὶν "ἀφ´ ἑσπέρας εἰς τὴν πόλιν πλεῦσαι, τῇ δ´ ὑστεραίᾳ ἐπὶ τῷ λιμένι συμβαλοῦμεν." Ἐπὶ τούτοις ἀπηλλάγησαν. ἐλθὼν δὲ ἐπὶ τὴν ναῦν ὁ Θήρων ἐκέλευσεν ἀραμένους τὰς ἀγκύρας ἀνάγεσθαι τὴν ταχίστην, πρὶν ἐκπύστους γενέσθαι. καὶ οἱ μὲν ἀπεδίδρασκον ἔνθα τὸ πνεῦμα ἔφερε, μόνη δὲ Καλλιρόη γενομένη ἤδη μετ´ ἐξουσίας τὴν ἰδίαν ἀπωδύρετο τύχην. "ἰδοὺ" φησὶν "ἄλλος τάφος, ἐν ᾧ Θήρων με κατέκλεισεν, ἐρημότερος ἐκείνου μᾶλλον· πατὴρ γάρ μοι ἂν ἐκεῖ προσῆλθε καὶ μήτηρ, καὶ Χαιρέας ἐπέσπεισε δακρύων· ᾐσθόμην ἂν καὶ τεθνεῶσα. τίνα δὲ ἐνταῦθα καλέσω γνωστόν; Τύχη βάσκανε, διὰ γῆς καὶ θαλάσσης τῶν ἐμῶν κακῶν οὐκ ἐπληρώθης, ἀλλὰ πρῶτον μὲν τὸν ἐραστήν μου φονέα ἐποίησας· Χαιρέας, ὁ μηδὲ δοῦλον μηδέποτε πλήξας, ἐλάκτισε καιρίως με τὴν φιλοῦσαν· εἶτά με τυμβωρύχων χερσὶ παρέδωκας καὶ ἐκ τάφου προήγαγες εἰς θάλασσαν καὶ τῶν κυμάτων τοὺς πειρατὰς φοβερωτέρους ἐπέστησας. τὸ δὲ περιβόητον κάλλος εἰς τοῦτο ἐκτησάμην, ἵνα ὑπὲρ ἐμοῦ Θήρων ὁ λῃστὴς μεγάλην λάβῃ τιμήν. ἐν ἐρημίᾳ πέπραμαι καὶ οὐδὲ εἰς πόλιν ἠνέχθην, ὡς ἄλλη τις τῶν ἀργυρωνήτων· ἐφοβήθης γάρ, ὦ Τύχη, μή τις ἰδὼν εὐγενῆ δόξῃ. διὰ τοῦτο ὡς σκεῦος παρεδόθην οὐκ οἶδα τίσιν, Ἕλλησιν ἢ βαρβάροις ἢ πάλιν λῃσταῖς." κόπτουσα δὲ τῇ χειρὶ τὸ στῆθος εἶδεν ἐν τῷ δακτυλίῳ τὴν εἰκόνα τὴν Χαιρέου καὶ καταφιλοῦσα "ἀληθῶς ἀπόλωλά σοι, Χαιρέα" φησί, "τοσούτῳ διαζευχθεῖσα πελάγει. καὶ σὺ μὲν πενθεῖς καὶ μετανοεῖς καὶ τάφῳ κενῷ παρακάθησαι, μετὰ θάνατόν μοι τὴν σωφροσύνην μαρτυρῶν, ἐγὼ δὲ ἡ Ἑρμοκράτους θυγάτηρ, ἡ σὴ γυνή, δεσπότῃ σήμερον ἐπράθην." τοιαῦτα ὀδυρομένῃ μόλις ὕπνος ἐπῆλθεν αὐτῇ.

Traduction française :

[1,14] Lorsqu'ils approchèrent de la ferme, Théron imagina de procéder ainsi : il enleva le voile de Callirhoé et lui dénoua les cheveux, puis il la fit entrer la première. Léonas et tous ceux qui étaient à l'intérieur furent frappés de cette apparition soudaine et crurent voir une déesse; car l'on racontait que, dans les champs du voisinage, Aphrodite parfois se montrait. Tandis qu'ils étaient ainsi plongés dans la stupeur, Théron, qui suivait la jeune femme, aborda Léonas et lui dit : « Debout, et prépare-toi à accueillir cette femme, car c'est elle que tu veux acheter. » La joie et l'étonnement s'emparèrent alors d'eux tous. Ils firent s'étendre Callirhoé dans le plus bel appartement et la laissèrent se reposer; et en effet elle avait besoin de beaucoup de repos, après tout ce chagrin, cette fatigue et cette peur. Théron prit la main droite de Léonas : « Ce qui m'incombait, dit-il, a été fidèlement accompli; toi, sois désormais le maître de cette femme (puisque, dorénavant, tu es mon ami), va en ville, fais rédiger le contrat et, à ce moment-là, tu me paieras le prix que tu voudras. » Mais, Léonas, voulant ne pas être en reste : « Mais non, lui dit-il, c'est moi qui te fais confiance, voici l'argent, avant la signature du contrat »; en même temps, il désirait s'assurer une option, craignant que l'autre ne changeât d'avis; car il se disait qu'il y avait, en ville, beaucoup de gens qui auraient été désireux de l'acheter. Il sortit donc un talent d'argent et força l'autre à l'accepter. Théron se fit prier, mais finit par le prendre. Et, comme Léonas voulait le retenir à dîner (car il était déjà tard) : «Non, non, dit l'autre, je veux mener ce soir même le bateau en ville; demain, nous nous retrouverons sur le port. » Sur quoi, ils se quittèrent. Lorsqu'il fut revenu au navire, Théron ordonna de lever les ancres et d'appareiller au plus tôt, avant que personne ne s'en aperçoive. Et les pirates s'enfuirent où le vent les portait, tandis que Callirhoé, demeurée seule, pouvait enfin pleurer librement sur son sort. « Voici, disait-elle, un autre tombeau, où m'a enfermée Théron, et beaucoup plus solitaire que l'autre; car, là-bas, mon père et ma mère seraient venus et Chéréas y aurait répandu des larmes ; je m'en serais réjouie, même dans la mort. Mais ici, qui puis-je appeler ? Quelqu'un le sait, peut-être, mais pas moi! Fortune jalouse, tu n'es pas satisfaite des maux que j'ai soufferts et sur terre et sur mer : d'abord, tu as fait mon meurtrier de celui qui m'aimait (Chéréas, qui, jamais, n'a frappé même un esclave, m'a donné un coup de pied mortel, à moi, qui l'aimais) ; ensuite, tu m'as livrée à des pilleurs de tombes, tu m'as fait sortir de mon tombeau pour m'exposer sur mer et à la merci de pirates plus effrayants encore que les vagues. Et cette beauté si vantée, voilà pourquoi je l'ai, afin que Théron le pirate me vende un bon prix. Je suis vendue dans un endroit solitaire, je n'ai même pas été emmenée en ville, comme l'on fait de tout autre esclave; tu avais peur, ô Fortune, que quelqu'un, me voyant, ne pensât que je suis de bonne naissance! C'est pour cela que j'ai été confiée, comme un simple bagage, à je ne sais qui, Grecs ou Barbares, ou peut-être, de nouveau, à des pirates ! » Et, se frappant la poitrine de la main, elle vit, sur sa bague, l'image de Chéréas; elle l'embrassa, disant : « Oui, vraiment, je suis perdue, ô Chéréas, maintenant qu'une telle infortune m'a arrachée à toi! Et toi, tu as du chagrin, tu éprouves du remords, tu vas t'asseoir près du tombeau vide, reconnaissant, après ma mort, mon innocence, et moi, la fille d'Hermocrate, ta femme, j'ai été vendue aujourd'hui à un maître! » Et, parmi ces lamentations, enfin, le sommeil descendit sur elle.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006