HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre I

σοι



Texte grec :

[1,3] Ἑσπέρα μὲν ἦν, ἧκε δὲ ἀγγέλλων τις ὅτι Ἀρίστων ὁ πατὴρ Χαιρέου πεσὼν ἀπὸ κλίμακος ἐν ἀγρῷ πάνυ ὀλίγας ἔχει τοῦ ζῆν τὰς ἐλπίδας. ὁ δὲ Χαιρέας ἀκούσας, καίτοι φιλοπάτωρ ὤν, ὅμως ἐλυπήθη πλέον ὅτι ἔμελλεν ἀπελεύσεσθαι μόνος· οὐ γὰρ οἷόν τε ἦν ἐξάγειν ἤδη τὴν κόρην. ἐν δὲ τῇ νυκτὶ ταύτῃ φανερῶς μὲν οὐδεὶς ἐτόλμησεν ἐπικωμάσαι, κρύφα δὲ καὶ ἀδήλως ἐπελθόντες σημεῖα κώμου ἡσυχῆ κατέλιπον· ἐστεφάνωσαν τὰ πρόθυρα, μύροις ἔρραναν, οἴνου πηλὸν ἐποίησαν, δᾷδας ἔρριψαν ἡμικαύστους. Διέλαμψεν ἡμέρα, καὶ πᾶς ὁ παριὼν εἱστήκει κοινῷ τινι πολυπραγμοσύνης πάθει· Χαιρέας δὲ τοῦ πατρὸς αὐτοῦ ῥᾷον ἐσχηκότος ἔσπευδε πρὸς τὴν γυναῖκα. ἰδὼν δὲ τὸν ὄχλον πρὸ τῶν θυρῶν τὸ μὲν πρῶτον ἐθαύμασεν· ἐπεὶ δὲ ἔμαθε τὴν αἰτίαν, ἐνθουσιῶν εἰστρέχει· καταλαβὼν δὲ τὸν θάλαμον ἔτι κεκλεισμένον, ἤρασσε μετὰ σπουδῆς. ἐπεὶ δὲ ἀνέῳξεν ἡ θεραπαινίς, ἐπιπεσὼν τῇ Καλλιρόῃ τὴν ὀργὴν μετέβαλεν εἰς λύπην καὶ περιρρηξάμενος ἔκλαιε. πυνθανομένης δὲ τί γέγονεν, ἄφωνος ἦν, οὔτε ἀπιστεῖν οἷς εἶδεν οὔτε πιστεύειν οἷς οὐκ ἤθελε δυνάμενος. ἀπορουμένου δὲ αὐτοῦ καὶ τρέμοντος ἡ γυνὴ μηδὲν ὑπονοοῦσα τῶν γεγονότων ἱκέτευεν εἰπεῖν τὴν αἰτίαν τοῦ χόλου· ὁ δὲ ὑφαίμοις τοῖς ὀφθαλμοῖς καὶ παχεῖ τῷ φθέγματι "κλαίω" φησὶ "τὴν ἐμαυτοῦ τύχην, ὅτι μου ταχέως ἐπελάθου," καὶ τὸν κῶμον ὠνείδισεν. ἡ δὲ οἷα θυγάτηρ στρατηγοῦ καὶ φρονήματος πλήρης πρὸς τὴν ἄδικον διαβολὴν παρωξύνθη καὶ "οὐδεὶς ἐπὶ τὴν πατρῴαν οἰκίαν ἐκώμασεν" εἶπε, "τὰ δὲ σὰ πρόθυρα συνήθη τυχόν ἐστι τοῖς κώμοις, καὶ τὸ γεγαμηκέναι σε λυπεῖ τοὺς ἐραστάς." ταῦτα εἰποῦσα ἀπεστράφη καὶ συγκαλυψαμένη δακρύων ἀφῆκε πηγάς. εὔκολοι δὲ τοῖς ἐρῶσιν αἱ διαλλαγαὶ καὶ πᾶσαν ἀπολογίαν ἡδέως ἀλλήλων προσδέχονται. μεταβαλλόμενος οὖν ὁ Χαιρέας ἤρξατο κολακεύειν, καὶ ἡ γυνὴ ταχέως αὐτοῦ τὴν μετάνοιαν ἠσπάζετο. ταῦτα μᾶλλον ἐξέκαυσε τὸν ἔρωτα, καὶ οἱ ἀμφοτέρων αὐτῶν γονεῖς μακαρίους αὑτοὺς ὑπελάμβανον τὴν τῶν τέκνων ὁρῶντες ὁμόνοιαν.

Traduction française :

[1,3] C'était le soir, lorsque arriva un messager apporter la nouvelle qu'Ariston, le père de Chéréas, était tombé d'une échelle, à sa maison de campagne, et qu'il n'y avait que peu d'espoir qu'il survécût. Lorsque Chéréas l'apprit, il fut, bien qu'il aimât beaucoup son père, encore plus désolé d'avoir à partir seul, car il n'était pas encore possible de faire sortir la jeune fille de chez elle. Or, au cours de cette nuit, personne, sans doute, n'osa venir ouvertement faire la sérénade devant sa porte, mais, secrètement, sans se faire voir, les autres y déposèrent les signes d'un joyeux cortège : ils placèrent des guirlandes sur la porte extérieure, y versèrent des parfums, répandirent du vin et abandonnèrent des torches à demi consumées. Le jour se leva, et chacun, en passant, s'arrêtait, poussé par une curiosité naturelle; Chéréas, lui, comme son père s'était rapidement rétabli, se hâtait de revenir vers sa femme. En voyant la foule rassemblée devant sa porte, d'abord, il fut étonné, puis, lorsqu'il apprit la cause, il se précipita, furieux, à l'intérieur, et, trouvant la porte de la chambre nuptiale fermée à clef, il y frappa vivement. Une fois que la servante lui eut ouvert et qu'il fut en face de Callirhoé, sa colère se changea en douleur et, déchirant ses vêtements, il se mit à pleurer. Et, comme elle lui demandait ce qui s'était passé, il demeurait sans voix, incapable et de ne pas croire ce qu'il avait vu et de croire ce qu'il ne voulait pas croire. Tandis qu'il était ainsi incertain, et tout tremblant, sa femme, qui ne soupçonnait rien de ce qui s'était passé, le suppliait de lui révéler la cause de son trouble; et lui, les yeux injectés de sang et la voix toute rauque, lui dit : « Je pleure sur mon propre sort, puisque tu m'as si vite oublié », et il lui reprocha la sérénade. Mais elle, en vraie fille de général, et en fille remplie de fierté, fut très fâchée d'être accusée aussi injustement; elle dit : « Personne, lorsque j'étais chez mon père, ne m'a donné la sérénade; c'est ton seuil à toi qui était accoutumé aux joyeux cortège, et ton mariage désole tes amantes! » Après quoi, elle se détourna, se voila le visage et répandit des torrents de larmes. Mais faciles, entre amants, sont les réconciliations et ils acceptent volontiers, entre eux, n'importe quelle excuse. Chéréas, donc, changeant de ton, commença à lui parler amoureusement, et la dame bien vite, fut heureuse de son revirement. Et cela ne fit que rendre plus ardent leur amour, si bien que leurs parents à tous deux se jugeaient bien heureux en voyant la concorde de leurs enfants.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006